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« tu veux des balades nocturnes
à boire l'amour comme opium
à s'droguer pour la même pure
même vue, même vie
à se dope, à s'tuer ensemble. »
— motel, ash kidd.

douce brise de vent, en fait non, il fait très froid.
je me lève pour fermer cette maudite fenêtre,
la tête dans le cul.
je me frotte les yeux en baillant bruyamment.
je suis chez moi, je vais pas me gêner.

je reste un instant devant ma fenêtre, regardant le ciel gris d'automne.
c'est bientôt mon anniversaire.
je vais devoir retourner à paris, ça va être super l'ambiance.
mes parents vont me reprocher encore et toujours que mes efforts ne sont pas assez présent dans mes études.
et mes grands-parents vont juste me féliciter.

vie de merde.

mais je suis contente sur un point :
je ramène lila avec moi, emma ne peut pas ce week-end ci car elle est, je cite : « trop occupé à devoir s'occuper de sa petit sœur. »
par contre, pour sortir en boîte le samedi soir alors que ta mère bosse et que tu files un billet à ta sœur pour qu'elle ne dise rien, là t'es pas occupé.

poufiasse.

mais bon, c'est pas grave.
lila sera là tout de même, et je pourrais lui faire visiter le coin.
surtout faire les boutiques et les petits bistrots parisiens mais ça c'est secret.

bon, il est temps de déjeuné.
je prend un sweat que j'enfile et je prend mon téléphone.

7:23

mais c'est pas possible, même pendant un jour de repos je peux même pas dormir jusqu'à dix heures.
trop habitué à mes horaires.

je pose mon téléphone et me prépare un expresso.
pendant que la machine s'enclenche et que le bruit de tracteur se fait entendre
je fixe le vide, réfléchissant à n'importe quoi.

un instant,
j'étais pas seule hier soir ?

je reviens à mes esprits et je fonce dans ma chambre.
personne du côté gauche.
impossible, lucas était présent ici.
on a couché ensemble même.

je soupire.
naïve, je me suis laissé berner encore par ce connard et ses belles paroles.

je me pose sur mon canapé avec mon café.
fixant mon plafond.
je vais regarder un vieux film en allemand.

j'allume netflix et cherche un film allemand en vo, comme ça je vais me cultiver.
je suis trop bizarre ce matin.
sûrement à cause de l'autre là,
j'ai envie de le tuer.
d'ailleurs cette nuit j'ai fais un rêve dans lequel il crève.
c'est drôle hein.

non en fait pas trop.

alors que je pose ma tasse, je vois un petit morceau de papier avec écrit quelque chose dessus.

« je suis partie tôt pour retourner à paris, merci pour cette nuit.
PS : débloque moi d'instagram. »

mais quel culot !
je déchire son papier en murmurant des jurons dans ma barbe.

j'attrape mon téléphone, et enlève le mode avion.
technique de pauvre pour ne pas perdre de batterie ou son forfait.
alors que je viens de l'enlever, des dizaines,
en fait non, des centaines de notifications apparaissent sur mon téléphone sans réellement comprendre.

je m'empresse d'y aller,
et je découvre l'horreur.

des commentaires,
et encore des commentaires par rapport à lucas.
je ne comprend pas tout de suite.
jusqu'à aller dans mes messages privés pour y trouver un message de lila et aussi de emma.

lila
« va voir le compte de @lujipeka »

emma
« comment tu as pu me faire ça ! c'est moi qui devait être avec lui »

face au message de emma, je mime un doigt d'honneur devant mon écran en tirant la langue.
il est à moi.

puis comme lila me la gentiment conseillé, je vais sur le compte de lucas.
et là je vois cette photo.

elle fou quoi ma chambre en photo sur son compte ?

et le pire je dirais que c'est la description de la photo :

« les fleurs de mal poussent dans ma chambre »

FLEURS DU MAL Où les histoires vivent. Découvrez maintenant