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« une de perdue, une de perdue
autant dire les choses comme elles sont
y'aura quand même de la peine
tant qu'on se rappelle de la veille. »
—  malade, roméo elvis.

je plonge dans le grand bain,
je fais la bise à emma à la suite de lila puis je m'approche de lucas et lui la fais aussi à contre cœur.
en touchant sa joue avec la mienne,
je ferme les yeux un instant
et inhale son odeur.
cigarette et eau de cologne,
qu'est-ce que j'adore cette senteur.

— comment tu as fais emma ? dit lila en la dévisageant.

— pour charmé le chanteur principal de columbine, je sais pas. dit-elle avec un grand sourire.

— en même temps, elle est jolie votre copine. dit-il en attardant son regard sur moi.

j'inspire profondément avant de me racler la gorge en enlevant mon imperméable.
je relève la tête en mimant un faux sourire aux filles.
je vois dans le regard de lila une pointe d'interrogation.
sans sortir un seul son de ma bouche, je lui fais comprendre d'un seul mouvement de tête que je lui expliquerais après.

je vais pas vous le cacher,
lila et emma sont adorables.
mais lila est la seule à qui je puisse faire confiance.
elle est très réfléchie et elle ne juge pas,
je trouve ça idiot de ma part de ne pas lui avoir parler de lucas.
emma a beau être gentille, c'est vraiment une fille extravagante qui aime se montrer.
son mental est impressionnant
mais ce qu'elle montre d'elle, sa façon d'être
lila et moi ont ne le supportent pas.

— viens emma, on va aller commander au comptoir pour directement payer.

— allons-y !

lila en suivant emma derrière se retourne et me fais un clin d'œil.
je l'adore.

je me retourne d'un coup vers lucas qui est à ma droite.
ma respiration saccadée prouve mon énervement.
je le regarde droit dans les yeux en fronçant les sourcils.

— pourquoi ?

— parce que je veux te revoir. dit-il d'un ton sec.

— okay, mais lucas, nous deux ont s'est tout dis. maintenant je ne veux plus entendre parler de toi.

— ouais mais je sais que au fond de toi tia, dit-il en posant fortement sa main sur ma cuisse, je sais que tu veux encore de moi.

— j-je, t'es taré, vraiment ! dis-je en agrippant son poignet. nous deux s'est fini.

— ne me mens pas. je sais que tu m'aimes encore. tu frissonnes à mon toucher.

sa main caresse ma peau à travers mon collant.
des frissons me parcours.
mon corps se redresse d'un coup quand lila et emma arrivent avec les boissons chaudes.
lucas ayant toujours sa main sur ma cuisse.

— tu as quoi à te racler autant la gorge ? demande emma.

—  j'ai un chat dans la gorge que j'arrive pas à faire partir.

— bon, du coup. comment vous vous êtes rencontrer ? demande lila en s'asseyant en face de moi.

— et bien, demandez le à lui. c'est lui qui est venu me proposer un café en me voyant attendre devant le bâtiment.

on continue un certain temps à parler,
les filles rigolant avec lucas.
personnellement, je suis dans mon coin à boire mon café.

je me lève en ayant fini de boire et regarde l'heure de mon téléphone.
il est déjà bien tard,
et demain j'ai enfin un jour de repos,
mieux vaut rentrer maintenant et me reposer.

— bon, j'y vais. dis-je en enfilant mon manteau.

— moi aussi je vais y aller, on mérite de se reposer. dit lila en se levant après moi.

je les salue gentiment avant de partir,
emmitouflée dans mon écharpe.
la nuit est tombée rapidement.
et le froid s'est installé encore plus vite.
les mains dans les poches,
je m'aventure dans les petites ruelles de lyon pour aller chez moi.

au bout d'une rue, éclairé.
je m'arrête devant la vieille porte d'époque d'un immeuble ancien.
je cherche ma clé dans mon sac.
mais des mains se posent sur mes hanches.

— jolie fleur. dit-il au creux de mon cou.

je me retourne et le repousse.
paniquée, je pose ma main sur mon coeur.
ma respiration étant rapide.

— mais putain, arrête de me faire ça.

il rigole un instant avant de se concentrer à nouveau sur moi.
je suis presque sûr de moi qu'il est défoncé.

— pourquoi tu m'as suivi jusqu'à chez moi ? tu sais que je pourrais porter plainte.

— mais tu ne le feras pas.

je lève les yeux au ciel.
quel con.
je le déteste.
un peu.

— bon, pars. je rentre chez moi et toi tu ferais mieux d'aller te baiser une pute. dis-je en insistant sur le mot « baiser ».

— tu vas pas recommencer. vraiment tia je me suis excusé. tu sais très bien que je regrette.

— ouais, mais si je te pardonne, qu'est-ce qui me prouve que tu ne recommencerais pas ?

et bam.

— déjà, tu as sous-entendu l'hypothèse de se remettre ensemble. dit-il en souriant.

— non. juste que je n'ai aucune confiance en toi maintenant.

un blanc s'installe entre nous.
je vois sur son visage de l'énervement mais à la fois de la tristesse.

— j-je sais pas comment te dire que je t'aime. et j'aurais beau m'excuser et te le dire des milliards de fois, tu ne me croirais plus. j'ai tout foutu en l'air parce que je pensais que t'étais la fille que je n'aurais jamais.
t'sais ce genre de fille que tu vois, tu bandes à l'idée de lui faire l'amour toute une nuit en lui promettant des choses extraordinaires. et je pensais que tu en avais rien à foutre de ma gueule, il s'arrête un instant en sanglot puis reprend, et j'ai eu totalement tord. tu étais et seras celle qui me donnera tout l'amour et le bonheur que je n'aurais jamais avec une autre.
et sans toi, je te jure que je vois pousser les fleurs de mal dans ma chambre quand je suis seul à penser à toi et tout ce qui peut se rapprocher à toi ! et putain que j'ai étais trop con de croire que t'étais une pute avec moi. je m'en veux et j'en suis désolée.

il parle, parle et parle encore
sans s'arrêter.
il se passe une main nerveuse dans ses cheveux ténébreux
et par les lampadaires qui nous éclaire
je peux voir les larmes dévalées le long de ses joues.
comme ci je ne l'écoutais plus,
j'attrape son bras et l'attire dans mes bras.

ouais, je suis actuellement assise devant la porte de mon immeuble,
dans le froid
à consoler lucas qui pleurs.
je le serre fort contre moi.
et je vous jure que je contrôle rien
c'est comme une pulsion refoulée qui s'est libérée d'un seul coup.
et j'en pleurs aussi tellement ça me touche.

je sais plus quoi penser.

— je t'aime. dis-je.

FLEURS DU MAL Où les histoires vivent. Découvrez maintenant