Une amitié brisée (Tome 2)

Chapitre 8

Quand Maxence se réveilla le lendemain matin, il n'ouvrit pas tout de suite les yeux, prenant le temps de se remémorer ce qui s'était passé la veille, puis durant la nuit. Il passa son bras sur le lit, à la recherche de Bianca, mais il le trouva vide et froid. Il ouvrit brusquement les yeux, perdu. Ça ne pouvait pas être un rêve, encore...

Il se redressa dans le lit et entendit un bruit de vaisselle en provenance de la cuisine. Bianca était bien là. Il poussa un soupir de soulagement avant de la rejoindre.

Elle préparait des crêpes pour le petit déjeuner. Il se glissa silencieusement derrière elle pour la serrer de toutes ses forces. Il ne se rendit compte qu'alors que des larmes s'étaient formées aux coins de ses yeux. Elle se retourna pour le regarder.

« Qu'est-ce qu'y a? demanda-t-elle, soucieuse de le voir ainsi.

- J'ai cru que c'était encore qu'un rêve... »

Elle s'accrocha à son cou et se blottit contre lui.

« Faut que je t'avoue quelque chose... murmura-t-elle à son oreille.

- Quoi?

- Je suis pas capable de faire des bonnes crêpes comme les tiennes. »

Il rit, oubliant le moment de panique qui l'avait gagné. Il embrassa son front.

« Vas t'asseoir, je m'en occupe. »

Elle alla s'asseoir au comptoir et le regarda cuisiner

« Faut que je passe chez Seb, avant le salon, annonça-t-elle. Je veux lui parler, avant ce soir...

- Il m'a parlé d'Ambre... je crois qu'il l'aime plus que... que tu semble le croire. »

Elle haussa les sourcils.

« Tu veux dire?

- Que c'est peut-être du sérieux, pour une fois.

- Même si c'était le cas... je veux pas qu'Ambre s'attache à quelqu'un qui vit à l'autre bout du monde. Faut au moins qu'elle finisse ses études avant de penser à s'installer ailleurs. »

Maxence déposa une première crêpe dans une assiette et la lui donna.

« T'es pas un peu contrôlante, avec ta soeur? »

Elle ouvrit la bouche pour répliquer, mais la referma.

« Je... J'ai peur pour elle.

- Je comprends... mais va falloir que tu la laisse vivre sa vie. »

Bianca savait bien qu'il avait raison, mais elle était trop orgueilleuse pour le dire, elle se contenta donc de hausser les épaules.

« T'as pas de sirop d'érable, hein? »

Il s'esclaffa.

« Je t'adore, mon petit nez. On en fera une réserve la prochaine fois qu'on ira au Québec.

- Pas le choix... »

Il s'assit avec elle pour manger sa crêpe. Tous deux avaient l'impression que les sept derniers mois n'avaient jamais existés.

« Tu veux que je te dépose chez Seb? Ou je peux te prêter ma voiture, j'en ai pas besoin avant ce soir. »

Elle réfléchit un moment.

« Ça va être plus simple si je prends la voiture... comme ça je pourrai aller directement au salon après. »

Il acquiesça.