Une amitié brisée (Tome 2)

Chapitre 17

1 décembre

Martin arrêta la caméra et Bianca sortit de la baignoire, les larmes aux yeux.

« Bianca, c'est rien... dit Maxence. On va la couper cette question, c'est tout.

— T'aurais dû m'en parler avant, Max...» reprocha-t-elle.

Il sortit à son tour de la baignoire et essaya de la prendre dans ses bras, mais elle esquiva.

« Je me sens nulle, maintenant...

— Mais pourquoi? T'as pas à te sentir mal, mon petit nez...

— Je... je vais aller prendre un verre d'eau », annonça Martin, avant de les laisser seuls dans la pièce.

Bianca s'appuyait sur le comptoir, les bras croisés.

« Pourquoi t'as cru que c'était une bonne idée de parler de ça pour la première fois dans une vidéo? »

Maxence fit un pas vers elle et lui prit doucement le menton pour qu'elle le regarde.

« Bianca... c'est pas grave. Je serai pas moins heureux pour ça. »

Elle n'arrivait pas à soutenir son regard.

« Tu dis ça maintenant... mais quand on aura trente ans, ça sera peut-être pas pareil. Peut-être que tu vas finir par regretter et m'en vouloir.

— Je pourrai jamais t'en vouloir de faire ce que tu veux avec ton corps, voyons... Oui, l'idée d'avoir éventuellement un petit être qui aurait tes beaux yeux et mon gros nez me plais bien, mais... l'idée de juste passer le reste de ma vie avec toi, de profiter de chaque moment, ça me suffit amplement.

— Je l'aime, moi, ton gros nez, marmonna-t-elle en tournant enfin ses yeux vers lui.

— C'était maladroit de ma part et je suis vraiment désolé... Je te promets de t'en parler avant, quand il s'agit de sujets importants comme celui-ci, à l'avenir. »

Elle acquiesça.

« Ok... tu vas trouver une autre question, alors?

— Oui, t'inquiète, je gère. »

Elle lui fit un câlin avant d'essuyer ses larmes.

« On reprend dans cinq minutes? demanda-t-il. On doit être chez Seb à seize heures.

— Oui, juste le temps de refaire mon maquillage qui a coulé... »

Elle se regarda dans le miroir pour constater les dégâts.

***
Seb ouvrit la porte de son appartement à Bianca et Maxence, puis les invita à entrer. Ils s'installèrent dans le salon.

« J'ai les billets », annonça Seb.

Bianca se mit à taper des mains et à sautiller, comme une enfant.

« J'ai tellement hâte! s'exclama-t-elle. Ambre va avoir le surprise de sa vie! »

Maxence souriait en la regardant.

« Je me demande bien qui de vous deux sera la plus heureuse de cette surprise... »

Bianca lui tira la langue avant de retrouver son calme.

« Alors, récapitula-t-elle, le vingt sept vous allez débarquer de l'avion vers treize heures et... vous allez prendre un taxi jusque chez nous. Ben chez mes parents. Ambre pense qu'elle ne vous verra pas avant le trois janvier... Et vous allez lui donner son cadeau de Noël, de la part de nous trois. Notre vol est le vingt neuf.

— C'est exactement ça », approuva Seb.

Ils discutèrent des derniers détails, puis la conversation bifurqua sur des sujets plus banals.

« Oh, je vais y aller! s'exclama Bianca après avoir regardé l'heure. Soso arrive dans trente minutes à la maison. Tu viens ou tu reste, Max?

— Vas-y, je vais venir plus tard. Toute façon, je les aime pas, moi, vos films.

Elle rit.

« C'est juste parce que t'es trop sensible... »

Elle l'embrassa et fit la bise à Seb avant de partir. Maxence attendit d'être sûr qu'elle s'était suffisamment éloignée avant de dire:

« Vieux, je suis en stress, là...

— Pourquoi, tu doutes?

— Non... Non, y'a aucun doute à avoir, ça c'est clair, mais... Je veux que tout soit parfait.

— Max... Bianca s'en fiche que ce soit parfait... Parce que, franchement, si elle voulait la perfection, déjà, elle serait pas avec toi. »

Maxence fronça les sourcils, puis éclata de rire.

« Mais putain, t'es dur avec moi, là...

— Ben non, je te fais rire, ça déstresse, ça. Bon, plus sérieusement... le cadre va être parfait, alors t'as pas à t'inquiéter. Ce sera clairement un des plus beaux moments de sa vie. »

Maxence sortit le petit écrin de velours rose qu'il traînait partout depuis une semaine et l'ouvrit, comme pour vérifier que le bijou qu'il contenait n'avait pas disparu.

Une émeraude, de l'argent... il savait qu'il avait fait le bon choix. Bianca n'avait jamais été très portée sur les diamants ou sur l'or.

« Je peux la voir? » demanda Seb.

Il lui tendit l'écrin.

« Putain, Maxence, oui je le veux! Elle est magnifique. Pile dans les goûts de Bianca. »

Maxence sourit. Quand il avait vu cette bague, il avait tout de suite su que c'était la bonne. Tout comme quand il avait vu Bianca pour la première fois.

Seb lui rendit l'écrin et il le remit dans sa poche.

« Maxence, faut que je te dise... commença Seb. Je suis vraiment heureux pour toi. Toi et Bianca, c'est... Vous êtes beaux, quoi... »

Même si Seb avait du mal à dire ce qu'il pensait, Maxence comprit et lui fit une accolade.

« Tu dois quand même avoir vachement hâte de revoir Ambre, fit-il remarquer.

— T'as pas idée, vieux... Cet été a passé trop vite et... Putain, elle me manque trop! »

Ils passèrent une bonne partie de la soirée à parler de ce qui les attendait à la fin du mois : le temps des fêtes, le voyage au Québec, la surprise d'Ambre, la demande de Maxence.

Maxence rentra finalement à l'appartement et, comme il savait que Bianca et Sofyan étaient en train d'écouter un film d'horreur, il eut une idée. En faisant le moins de bruit possible, il se dirigea vers le salon. Il se jeta sur le canapé, donc sur Bianca et Sofyan en même temps, en hurlant.

« Putain, Max! J'ai failli mourir, s'exclama Sofyan en le poussant.

— Vous écoutez quoi? demanda Maxence, le plus normalement du monde.

— The Omen, répondit Bianca dont la seule réaction face à cette intrusion avait été de mettre le film sur pause. Tu peux l'écouter avec nous, si tu veux, on vient juste de le commencer. »

Maxence plissa le nez.

« Non, moi les films d'horreur, c'est pas mon truc... Je vais aller regarder Netflix dans la chambre. Mais je vous pique quand même un peu de popcorn...

— Vous avez fait quoi avec Seb? Interrogea Bianca.

— Oh, comme d'hab... On a peut-être un projet de... euh... de vidéo pour bientôt. »

Bianca lui lança un regard suspicieux, mais ne dit rien. Il lui déposa un baiser sur le front avant de repartir avec un bol de popcorn.

Note de l'auteure: Le chapitre est un peu court, mais il est là surtout pour fixer les éléments à venir. J'essaierai de faire le prochain un peu plus long. À bientôt!