Ma Soeur A Vie.

9.

La fête débuta plutôt bien. Des amis et anciennes connaissance de Jessica étaient présents. Samantha avait pour cavalier, James. Celui ci ne la quittait pas d'une semelle et faisait balader ses mains dans son dos. Quand tous les invités furent là, ce fut le moment des incessant discours. Leur père prit un verre, tinta une fourchette dessus pour attirer l'attention de tout le monde et commença :
- c'est avec un immense honneur que je fête avec vous aujourd'hui l'anniversaire de mes filles jumelles : Samantha et Jessica. En ce jour de leur trente septième anniversaire, je tiens à les féliciter car elles sont devenues de grandes et intelligentes jeunes femmes. Tout ce que j'ai à dire maintenant, c'est bonne chance à toutes les deux pour votre vie future.

Une salve d'applaudissements s'éleva dans tout le hall puis on passa au buffet. De longues minutes qui parurent interminables à Jessica. Mais pour faire plaisir à sa mère, elle resta droite et distinguée. Après le repas, elle se retira discrètement de la soirée et sortit. Quelques minutes plus tard, Samantha se mit à sa recherche pour lui demander des explications . Elle traversa la pièce, sortit dans le jardin et la vit assise sur la chaise en rotin au fond de la serre. Elle lui tournait le dos.
- Jessica? Qu'est ce que tu fais là?

- rien. Je voulais juste être un peu seule.

Les ténèbres de la nuit ne permettaient pas à Sam de voir les larmes sèches sur ses joues ni la bouteille de Scotch qui était posée à ses pieds. Mais elle détecta quand même une once de tristesse dans la voix de sa soeur.
- tu es sûre que ça va Jess? , demanda-t-elle encore.

- oui ! , répondit celle ci agacée. Je veux juste prendre de l'air s'il te plaît.

- d'accord. Mais si tu as besoin de moi, viens me chercher.

Elle ne répondit pas et Samantha s'en alla. Elle se remit à boire jusqu'à l'état d'ivresse. Elle était déjà saoule quand elle entendit quelques minutes plus tard, des pas revenir vers elle. Elle crut que c'était Samantha qui revenait encore.
- je t'ai dit que je vais bien Samantha !!

- moi je n'en dirais pas autant.

Cette voix. Ce n'était pas celle de Samantha mais celle de James. Elle se retourna vivement avec sa bouteille dans la bouche puis le considéra un moment. Elle n'arrêtait cependant pas de boire.
- qu'est ce que tu veux hein? tu veux quoi,? , lança t elle agressive. C'est ma soeur qui t'a envoyé c'est ça ?

- oui, elle s'inquiète pour toi. Et moi aussi.

- qu'est ce que ça peut te faire? Je n'ai aucun compte à te rendre. Va voir ma soeur, c'est avec elle que tu dois être en ce moment. Pas ici !

Il s'avança vers elle et lui prit la bouteille des mains. Il la secoua sans ménagement et son chignon se défit. Ses cheveux tombèrent en cascade dorée sur ses épaules. Il l'emprisonna dans ses mains et l'obligea à lui faire face.
- mais bon sang Jessica! Que t'arrive t il ? Je ne savais pas que tu étais alcoolique. Tu veux te tuer ma parole!

Elle se dégagea brutalement.
- lâche - moi! , s'écria - t-elle. Tu n'as pas le droit de me dire ce que je dois faire ou pas ! Je suis assez grande pour prendre mes propres décisions.

- et aussi assez stupide pour te donner la mort! Dis moi Jessica, fit il d'un ton plus calme. Pourquoi fais tu ça ?

- je veux que tu me laisse seule, répondit elle sur le même ton. Fichez moi tous la paix. Rend moi ma bouteille et pars !

Elle lui arracha la bouteille des mains et alla se rasseoir sur sa chaise. Elle se remit à boire et quand elle entendit les pas de James disparaître derrière elle, elle se mit à pleurer. Elle pleura ainsi à chaudes larmes pendant plusieurs minutes puis se resaisit et sortit de la demeure en courant.
Pendant ce temps, James qui était retourné à la soirée, la vit courir au dehors vers une voiture et démarrer. Il lança une vague mais pertinente excuse , puis alla à sa poursuite. Celle ci conduisait sans savoir où elle allait et il le remarqua. Il klaxonna plusieurs fois derrière elle mais elle n'en fit rien. Elle continuait de conduire. Il accéléra le rythme et se mit à son niveau puis klaxonna de nouveau en criant son nom. Elle le toisa puis gara sa voiture dans un parking qui était tout prêt. Elle arrêta le moteur, prit ses clefs et verrouilla la voiture.
Quand elle sortit, elle dandinait au point où on aurait cru qu'elle allait s'évanouir. Elle le regarda les yeux à demi clos et pouffa de rire :
- regardez qui voilà? !, fit elle en ricanant. Mais c'est le psychologue ! Bonjour monsieur, un café?