VI.

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Armin rentra chez lui, assis dans le bus, la tête plongée dans son livre qu'il termina enfin avec joie. L'histoire était passionnante et il devait encore une fois remercier Annie de le lui avoir offert. Arrivé chez lui, comme à son habitude, son père attendait près du véhicule dans la pénombre. Mais son sourire disparut quand il vu le visage remplit d'égratignures de son fils. Il revenait toujours avec des blessures, il était si maladroit que cela ? 

- Armin, les égratignures ?! s'exclama t-il en s'approchant de lui.

- J'ai quelque chose à te dire... Mais maman doit être là annonça Armin.

Annie avait raison, cette histoire durait depuis bien trop longtemps et cela devait s'arrêter. 

Il devait parler.

Durant de longues heures, assise sur le canapé, Armin dévoila tout sous les yeux choqués de ses parents. Sa mère versait, elle des larmes tandis que son père retenait sa colère envers ses camarades de classe. Il montra ses blessures sur le corps et celles sur son visage, faites ce matin. Son père avait appelé l'école pour qu'il ne vienne pas de la semaine et que les auteurs présumés soient convoqués avec leurs parents. Armin avait des doutes sur la reaction d'Eren et les autres, comment allaient-ils le prendre ? Est ce qu'il allait plus se faire massacrer ou ils arrêteraient. Il le redoutait ce moment.

Le jeune homme observa son cheval tournait en rond dans la carrière, tête basse, reniflant le sable avant de relever la tête vers lui comme s'il sentait quelque chose de lourd. L'animal s'approcha de lui, poussant ses naseaux contre son visage. Armin caressa son chanfrein, il avait des yeux bleus magnifiques ce cheval, comme Annie. Il se rappelait la fois où son père l'avait regardé de haut en bas quand il était chez elle ce matin. Il état si mal vu dans ce milieu de riche ? Oubliant ses sombres pensées, il décida d'enfiler un filet et grimpa sur le dos nu de son cheval pour partir en balade. 

Il avait besoin de respirer.

Annie fixa la fenêtre de sa chambre, assise sur son lit. Son père lui faisait la morale depuis maintenant une heure. Mais elle se contenta d'ignorer ses paroles et regarda les étoiles dans le ciel, c'était nettement plus intéressant. 

- Tu es une Leonhart ! Tu ne peux pas trainer avec des gars de la campagne ! Tu as un héritage ! Tu es une aristocrate ! Tout ce qu'on a fait c'est pour toi ! s'énerva son père en tournant dans sa chambre. Tu dois être fière de porter ce nom de famille !

La blonde leva la tête vers le grand tableau affiché sur le mur de tapisserie où elle était représentée. Une photo durant une rencontre avec d'autres aristocrates, elle était habillée d'une robe noir dévoilant ses jambes, des talons de même couleur, maquillée, souriante, même si ce sourire n'était pas réel. Il y avait une autre photo dans un cadre, posé sur sa commode où elle était avec son père et sa mère, habillés comme des riches, costard et robe. Elle n'aimait pas l'image qu'elle donnait.

- Annie, je veux que tu m'écoutes quand je te parle ! Ca s'appelle du respect ! 

Elle ne fit rien, retenant simplement la colère qui allait exploser en elle.

- Bien, tu as 18 ans depuis plusieurs mois et comme dans les familles d'aristocraties... Tu dois trouver un futur mari. Tu le sais ça ? On en a parlé ? 

- Hors de question !

- Tu dois avoir un héritier Annie. 

- Arrêtez de m'arranger des rendez vous cracha sa fille. Je ne suis pas un chien ! Je n'ai que 18  ans et tu me lances déjà dans ce genre de vie ?! 

- Demain tu n'auras pas à école, nous avons le bal des débutantes. Je veux que tu t'habilles avec la même robe que cette photo.

- Vous ne m'écoutez même pas quand je parle ! Et ca se dit père ?!

Il quitta la pièce. Annie saisit violament la chaise de son bureau et l'envoya valser dans sa chambre. Elle s'apprêta à la reprendre quand quelqu'un frappa. La blonde lâcha la chaise, fixant sans bouger la porte qui s'ouvrit, dévoilant sa mère avec un regard inquiet. Elle seule la comprenait... 


[Aruani] Respire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant