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[— Je t'aime, Bell...]

La bouche de Bellamy avala le reste de son prénom lorsque celle-ci se plaqua sur celle de Clarke. Il goûta ses lèvres avec lenteur et avidité et laissa ses mains chaudes et puissantes parcourir les formes de sa compagne. Partout où il passait, la peau de la jeune femme brûlait. Un courant intense et vivifiant les traversait à chaque endroit où leurs corps se touchaient.

Ils n'interrompirent leur baiser que pour passer leurs t-shirts par-dessus leurs têtes. Dans l'ombre de leurs silhouettes enlacées, les soleils de leur nouvelle planète avaient désormais disparu derrière la ligne d'horizon. Une douce lumière turquoise émanait de la surface du lac et illuminait les lieux d'une lueur magique qui se reflétait dans leurs prunelles, donnant à l'azur de celles de Clarke un éclat qui transcenda le jeune homme jusqu'au plus profond de lui et attribuant au brun chaud de celles de Bellamy des étincelles qui semblèrent exploser lorsque leurs regards se croisèrent.

Leur baiser reprit, tendre et langoureux, caresses de leurs lèvres, effleurements de leurs langues, mains posées, sages, mais vibrantes d'impatience. Doucement, leur étreinte s'intensifia, crescendo mesuré, au fur et à mesure que leurs lèvres, leurs langues et leurs mains en demandaient davantage.

Dans un geste auquel Clarke ne s'habituerait sans doute jamais, Bellamy passa le bout de sa langue sur sa lèvre inférieure, réclamant l'accès, et elle le laissa immédiatement approfondir leur étreinte, y répondit avec la même intensité, celle-là même qui amena le jeune homme à tressaillir sous le poids du désir et à retenir un premier gémissement.

Leurs précédentes étreintes avaient été des combats, des échanges passionnés où quand l'un sortait les griffes, l'autre courbait l'échine, où quand l'autre s'emportait, l'un s'inclinait. Une passe d'armes dont chacun sortait vainqueur, mais où leurs coeurs et leurs corps se consumaient lentement sous une ferveur indisciplinée.

Cette étreinte-ci était une histoire. Un récit dont les fils les maintenaient en vie, dont chaque fin d'acte annonçait le début d'un nouveau et dont ils écrivaient les lignes de l'effleurement de leurs langues, les paragraphes dans leurs souffles mélangés, les chapitres dans la courbe de leurs corps enlacés. Et rien n'interrompait jamais le flot de leurs mots silencieux. L'histoire s'écrivait, fluide et sans accroc. 

Une fois leurs t-shirts ôtés, leurs lèvres s'unirent à nouveau. Bellamy prit le visage de Clarke dans la coupe de ses mains pour mieux la plaquer contre lui et savourer ce goût sucré de paradis qui lui avait tant manqué durant ces dix semaines de séparation - qui lui avait manqué, lui semblait-il, presque toute sa vie. Comme si la jeune femme comblait un vide présent à l'intérieur de lui depuis toujours, mais avec lequel il avait finalement appris à vivre. Jusqu'à aujourd'hui. Aujourd'hui, il ne voulait plus subir ce manque, plus supporter cette absence, plus éprouver ce petit bout de néant qui l'avait rongé lentement mais sûrement.

 Les doigts de la jeune femme s'aventurèrent jusqu'à la ceinture de son pantalon, qu'elle défit en quelques gestes. Ils reculèrent de quelques pas et le vêtement tomba presque tout seul au sol, accompagné de son boxer que Clarke avait glissé le long de ses cuisses il ne savait comment. 

Le dos des jambes du jeune homme heurta le lit derrière lui. D'une légère impulsion de la main, elle le fit s'asseoir sur le matelas et il accompagna sa descente de dizaines de baisers sur sa bouche, dans son cou, sur son décolleté, puis sur son ventre. Elle frémit sous ses lèvres et il retint avec peine son désir de la faire plus que frémir. Il avait envie de la dévorer toute entière, de la recouvrir de baisers, de suivre avec sa langue le tracé de ses frissons. Il avait besoin de l'entendre gémir sous ses caresses, soupirer sous ses gestes, supplier toujours plus. 

Réveille-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant