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[— Je suis à toi.]

Clarke avait doucement laissé reposer sa joue dans la paume que Bellamy avait posé là sans s'en apercevoir. Son cœur s'était serré et elle avait fermé les yeux, submergée par les émotions qu'elle pouvait lire dans ceux du jeune homme.

Tout ce qu'elle avait un jour voulu se tenait là, juste devant elle. 

Si elle le souhaitait, elle n'avait qu'un mot à dire, qu'un pas à faire et ses rêves les plus fous et les plus beaux deviendraient réalité.

Une terreur insoutenable s'était emparée d'elle et elle avait posé sa propre main sur celle de Bellamy, dans une tentative désespérée de chercher le réconfort et la chaleur qu'il lui offrait toujours.

— J'ai peur... avait chuchoté Clarke, les yeux toujours fermés, et si bas que si elle n'avait pas été la seule personne de son univers tout entier, il ne l'aurait pas entendue.

— Je suis là, avait-il répondu sur le même ton. Je suis là, avait-il répété avec une assurance qui lui avait fait rouvrir les paupières. Je n'irai nulle part. Je suis là.

Clarke avait depuis longtemps renoncé à comprendre comment Bellamy pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert.

Comment pouvait-il savoir que ce dont elle avait peur, c'était de le perdre lui aussi ?

Comment pouvait-il savoir qu'elle était terrorisée à l'idée de le laisser l'aimer et de l'aimer en retour ?

Comment pouvait-il deviner que, comme tout ce qu'elle avait un jour chérit en ce monde - son père, sa liberté, Wells, Finn, Lexa, ses amis, le temps qu'elle avait voulu passer avec eux sur l'anneau, la santé de sa mère et même l'innocence de Madi - elle avait peur qu'il lui file lui-aussi entre les doigts ?

Et comment parvenait-il toujours à trouver les mots qui la rassuraient à coup sûr ?

— Clarke...

La façon dont il prononçait son prénom avait toujours, aussi loin que remontaient ses souvenirs, déclenché toutes sortes d'émotions chez elle. Parce que, elle le voyait dans ses yeux et l'entendait dans sa voix, son prénom était sans cesse chargé des choses qu'il n'osait jamais lui dire.

Je suis désolé...

J'ai été stupide...

Je te désire...

Je t'aime...

Et parce qu'elle aussi était trop timide - ou têtue - pour avouer ces choses à voix hautes, pour lui dire qu'elle était désolée, qu'elle avait été stupide, qu'elle le désirait, qu'elle l'aimait...

Elle s'était contenté de plonger son regard dans le brun chaleureux de celui du jeune homme et de dire :

— Bellamy...

Je te pardonne...

Moi aussi, j'ai fait des erreurs...

Je te veux...

Je t'aime...

Bellamy n'avait pas eu besoin de plus pour franchir la distance qui les séparait. Le tremblement de ses mains s'était immédiatement apaisé sous ce contact d'abord léger et hésitant. Puis, une frénésie toute nouvelle s'était emparée de lui lorsque la jeune femme avait répondu à son baiser et entrouvert ses lèvres pour les lier aux siennes.

Durant quelques instants, peut-être des heures, ou seulement quelques minutes, le couple s'était perdu dans ces sensations nouvelles et si longtemps désirées. 

Là, une langue qui caressait doucement une lèvre. Ici, une dent qui entaillait légèrement la peau. Ça et là, des mains qui allaient et venaient sur des corps fiévreux.

Jusqu'à ce que finalement, l'un et l'autre soient sur point d'imploser sous le poids d'un désir trop incendiaire pour rester supportable. 

Alors, dans une réalité si floue qu'elle s'apparentait au rêve, les vêtements s'étaient ôtés, les vestes étaient tombées, les pantalons retirés et les sous-vêtements disparus, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'eux.

Bellamy et Clarke.

Enfin.

Réveille-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant