☀️Chapitre 4

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Au même moment, Gesshokû qui arriva devant son appartement, éternua.

Se frottant le nez, irritée, elle murmura avec agacement.

-Je sens d'ici le bordel et la poussière d'une semaine sans nettoyage...

En effet, en ouvrant la porte, une rafale de poussières et de détritus de nature douteuse accueillirent la jeune femme, qui abordait une expression horrifiée.

Cependant, elle se reprit et aborda un visage déterminé et remonta ses manches.

Après trois heures de récurage intensif, la rouquine se jeta à plat ventre sur son énorme lit double, les phalanges à vifs.

Elle poussa un énorme soupire et prit avec hâte son téléphone posé sur sa table de chevet, regardant s'il y avait un quelconque client qui avait décidé de la joindre durant ces sept derniers jours. En effet, elle y découvrit trois appels manqués.

Elle essaya de les rejoindre, mais bien évidemment, les numéros semblaient ne plus exister. C'est une démarche logique, lorsque l'on appartient à la mafia ou le simple fait d'appeler dans le but de demander de tuer quelqu'un, il est naturel d'effacer toute preuve.

Gesshokû soupira, morose.

"Et puis quoi? Ce n'est pas comme si j'allais pouvoir aller bien loin, avec ces courbatures de malade."

Notons que ces "courbatures de malade" sont en réalité des déchirures musculaires.

Elle se leva et s'étira, fit voler ses vêtements sur son lit et resta en sous-vêtements pour se diriger vers la salle de bain.

Elle fit couler de l'eau chaude et mis du savon dans son bain devenu moussant et se glissa dedans avec un soupir d'aise et se mit à penser à sa rencontre avec la brigade fantôme et plus précisément avec Kuroro.

Ils sont forts. Il est fort.

Puis elle repensait à son visage qui lui rappelait étrangement quelque chose, mais elle ne saurait dire quoi. Quelque chose qui appartenait indéniablement au passé. Et elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle avait peur de se souvenir.

Ses yeux gris réveillait une telle familiarité en elle, quelque chose qu'elle avait l'habitude de voir mais en même temps tellement rarement.

Elle écarta ses longs cheveux enflammés pour les placer sur le côté, et fixa cette lune encrée dans son poignet. Cette marque aussi, elle avait oublié d'où elle lui venait. Pourtant elle l'avait du plus loin qu'elle se souvenait.

Elle avait l'impression que la moitié de sa vie était tombée dans le néant, son enfance et son adolescence dans la brume de l'oubli. Et elle savait qu'elle en était la cause. Ces expériences qu'elle avait subit dans les laboratoires ont laissé des séquelles sur sa mémoire. Seulement, était-ce la seule raison de sa perte de mémoire?

Parfois, lorsqu'elle se posait pour se concentrer sur les fragments manquants de son passé, sa tête était prise de migraine, l'incitant à arrêter de chercher plus loin, comme pour se protéger d'elle-même.

La seule chose du passé qui la hantait continuellement, c'était ce petit garçon dont elle rêvait chaque nuit. Il semblait s'adresser à elle et connaissait son vrai nom, et il ressassait à chaque fois le même dialogue, lui disant qu'il la protégerait. Pourtant elle ne le connaissait ni d'Eve ni d'Adam.

Voilà maintenant des années qu'elle avait laissé tomber de recouvrir la mémoire. Elle ne visait plus que le futur. Elle voulait vivre à fond. Pour elle, pour sa "mère", et pour...

Pour qui encore?

Chaque chose en elle était reliée à une autre chose inaccessible, et c'était parfois frustrant de savoir que cette chose inconnue avait tant d'influence sur sa vie sans qu'elle ne sache ce que c'est.

Elle finit de se laver, son esprit vagabondant dans la vapeur brûlante.

Elle sortit finalement de la salle de bain, son corps et ses cheveux enroulés dans une serviette rose pâle. Elle se dirigea vers sa garde-robe et mis un sous-pull rouge bordeaux à col, un sweat à capuche gris par-dessus et un bas de pyjamas chaud et doux noir pour contrer le froid de l'hiver. On ne dirait pas qu'elle venait de traverser sous une chaleur brûlante le désert, quelques minutes auparavant.

Elle s'installa confortablement dans son énorme lit moelleux et active le chauffage, calé entre celui-ci et le mur.

Elle prit de sa table de chevet le livre Macbeth de William Shakespeare et reprit sa lecture. Cependant, elle n'était pas apte à se concentrer. En effet, elle pensait encore à sa tentative d'enlèvement.

Tout commençait depuis le jour ou elle se fit attraper, après avoir eu sa licence de Hunter, à quinze ans. Le problème dans l'histoire était son Nen.

Son Nen était une aura assez particulière et assez... meurtrière.

Elle avait des caractéristiques que le Nen en général ne possédait pas.

En effet, le Nen de Gesshokû aspirait toute vie. Son Nen a la propriété de "manger" ou de se "nourrir" de l'aura de ses adversaires. Mais pas uniquement. Elle absorbait aussi l'énergie vitale de son environnement. C'est-à-dire que lorsqu'elle laisse son aura active, les plantes et toute sorte de vie à proximité se trouvent drainé. Mais son aura était loin d'être néfaste, loin de là. Son Nen est brillant, lumineux... et chaleureux mais surtout extrêmement puissant. Comme l'astre solaire.

C'était comme si son Nen absorbait l'énergie des êtres vivants pour les rendre plus éblouissants en son sein.

Seulement, Gesshokû se détestait pour cela. Elle avait l'impression de tuer de tout le monde. De se créer un cercle de néant l'entourant malgré elle. Et c'est aussi pour cela qu'elle contient en permanence son Nen.

Mais le Nen hybride est certes très rare mais pas impossible. C'est pour cela que l'association Hunter la capturèrent, dans le but d'extraire son Nen et l'utiliser dans des fins que Gesshokû ignorait. Quelles soient bonnes ou mauvaises, elle refusait de se laisser faire, elle refusait de se faire utiliser et elle savait mieux que personne qu'utiliser son aura aurait de grave conséquences. C'est pour cela qu'elle s'échappa des laboratoires en tuant tout le personnel de recherche avec son Nen à l'âge de 17 ans.

Elle rencontra sa mère à 14 ans, un an avant de passer l'examen Hunter. Mais étrangement, elle ne se souvint pas de comment elle était parvenue chez Maman Zahira.

Et Gesshokû soupçonait que ce soit encore lié à cette chose. Maman Zahira était une femme forte et fière, et très fortunée. Elle l'a recueilli, car celle-ci souffrait de stérilité, elle ne pouvait concevoir son propre enfant.

Elle y mit alors tout son immense amour en Gesshokû en l'élevant comme sa propre fille. Elle lui apprit tout ce qu'il y avait à apprendre sur le monde, même si il arrivait qu'elles se disputent assez souvent, les deux femmes ayant un fort caractère. Gesshokû lui devait en partie son tempérament.

Maman Zahira avait une grande influence dans le monde du business et dans le monde Hunter. Ce qui lui valait beaucoup d'envieux et d'ennemis comme la mafia.

Mais celle-ci prenait ses précautions en engageant des domestiques qui en réalité sont de redoutables combattants au Nen et à leur tête, la puissante Maman Zahira.

C'est d'ailleurs cette grande famille qui formèrent sérieusement Gesshokû lors de son retour des laboratoires au Nen et y découvrirent en la jeune femme un talent inné. Ils étaient aussi au courant pour la nature hybride de son Nen.

Cela devait faire maintenant 2 ans qu'elle n'avait plus vu sa mère et elle était prise à présent d'un puissant sentiment de mélancolie et de manque.

Ce soir même, elle rêva encore de ce garçon, lui promettant le bonheur.

Le lendemain matin vers quatre heures du matin, la jeune femme sortit de son appartement avec un sac à dos contenant quelques livres et de la nourriture pour le trajet, parce qu'il fallait bien s'occuper pendant  deux heures avant d'arriver chez Maman Zahira.

●°E.C.L.I.P.S.E•○ [Kuroro]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant