🌙Chapitre 11

2.3K 167 47
                                    

Il écarquilla les yeux, lui qui était d'habitude si calme, conservant son sang-froid, cette femme n'arrêtait pas de lui faire accélérer les battements de son coeur.

-Pourquoi donc?

-Je... Je ne sais pas, c'est comme ça, je sens juste que ce n'est pas le bon moment... Je...

Elle s'aggripa à la chemise du jeune homme, le regardant d'un air suppliant:

-Kuroro... Je... J'ai peur... Peur de mes souvenirs. J'ai l'impression que si jamais je me souviens, ça va me détruire, j'y pense chaque jour, et chaque nuit je rêve de mon passé, ces deux gamins qui courent partout ensemble vont me rendre complètement folle!

Le jeune homme la regarda, anéantit de la voir dans cet état. Il la serra dans ses bras, et lui caressa les cheveux.

-Tu as raison... Fais les choses à ton rythme, d'accord...? Ne te force pas, n'y pense plus...

Ses larmes tièdes venaient mouiller la chemise blanche de l'assassin, cependant elle étaient gelées et empoisonées a son goût.

Les mains moites et tremblantes de Cieri tenaient toujours aussi fermemant la nuque du jeune homme, empoignant ses cheveux de charbon.

Il avait l'impression de revoir la petite fille de dix ans le serrer dans ses bras après avoir vécu quelque chose effrayant.

C'est là qu'il se souvint de ses notes, effectuées trois jours après avoir rencontré Cieri: "la Lune représentait l'inconscient, les rêves, les peurs et les phobies que le Soleil se devait de contrôler, de maîtriser. "

Cieri avait peur. Peur de ses propres songes, ses rêves étaient la source de sa phobie.

Et c'est là qu'il écarquilla les yeux, réalisant. Il voyait toutes les pièces du puzzle s'emboîter parfaitement.

L'image du Soleil que lui renvoyait Cieri, et l'image de la Lune qu'il lui renvoyait.
Ces tatouages représentant la Lune et le Soleil sur leur poignet.
La Lune pour Cieri et le Soleil pour Kuroro.

Le pseudonyme de Cieri, Gesshokû, qui signifiait éclipse lunaire.
Et même son nom d'origine, Cieri veut dire la même chose en latin.

Il était le Soleil et elle était la Lune.

L'un aimait les yeux verts et l'autre les yeux gris.

Mais uniquement s'ils appartenaient à l'autre, car ils pouvaient les admirer ainsi.

"le Soleil se devait de contrôler, de maîtriser ses peurs."

Il devait l'aider à ne plus souffrir. C'était son rôle.

Ils devaient retourner à l'Etoile Filante pour plus de réponses, mais seulement après avoir récupéré les souvenirs de Cieri.

Il regarda cette femme qui c'était montrée si insolente il y'a quelque jours, si insolente qu'elle s'attirait l'ennui de son entourage mais c'est aussi ce qui la rendait aussi convoitée.

Cette même femme avait ses mains crispées sur la nuque du jeune homme, y enfonçait ses doigts avec force, tant elle avait peur.

Il avait mal, oui, cette poigne lui faisait mal. Elle lui faisait mal car il ressentait sa peur, sa détresse.

Il avait ses puissants bras pâles sillonés de veines bleutées autour de la jeune femme comme leur funeste destin emmêlé autour de leurs poignés liés.

Il prit la tête de la jeune femme entre ses grandes mains et scruta son visage baigné de larmes.

-Outre le fait que je déteste te voir triste, j'ai toujours haï tes larmes, il m'empêchent de voir clairement tes beaux yeux.

Elle ferma ses yeux et posa ses petites mains sur celles de l'assassin. Cette chaleur, cette sensation, ce frisson, toutes ces choses qu'il lui faisait ressentir...

Elle ouvrit les yeux, l'humidité ayant coulé, on voyait clairement les champs verts de ses yeux, comme des nuages dissipés après un orage pour laisser apparaître un ciel découvert.

Le jeune homme la regarda longtemps, retraçant ses lignes de son  pouce et de son regard emprunt de tendresse. 

Et, sans pouvoir se retenir d'avantage, se pencha lentement sur la jeune femme, la couvrant de son ombre, et embrassa tendrement sa lèvre supérieure avec toute la douceur possible et imaginable qu'un humain pouvait donner.

Elle était surprise et confuse. Ce n'était certainement pas la première fois qu'elle embrassait un homme et pourtant, ce baiser la troublait. Était-ce à cause de tout ces sentiments, toute cette douceur et cette sincérité que renfermait ce touché?

Le jeune homme recula de quelques millimètres à peine de ses lèvres, les pupilles légèrement dillatées, regardant la jeune femme comme si c'était la seule merveille de ce monde hideux.

La lèvre supérieure de la jeune femme brûlait d'une douce chaleur, comme si ça peau exigeait le contact du brun, devenue une nécessité.

L'expiration de la jeune femme qui s'abattait tel une brise sur sa bouche, ne la rendait que plus tentante et plus convoitable.

Manquant ce contact, elle fit pression de ses mains sur la nuque du jeune homme et pressa intensément ses lèvres contre les siennes, celui-ci répondit immédiatement dès son touché, mouvant sa bouche sauvagement contre celle de Cieri, qui avait ses mains crispées sur son épaule et sa nuque. Elle ignorait comment, mais elle se retrouvait debout, une jambe repliée entre les jambes de Kuroro qui était assit. Tout ce qui l'importait à cet instant c'était d'assouvir ce tiraillement agréable qui lui enflammait le bas-ventre.

Le fait de toucher le jeune homme calmait et ravivait de suite paradoxalement cette sensation de besoin, celui-ci mordait gentiment sa lèvre inférieure, lui envoyant des décharges à travers tout le corps.

Il allait lui demander accès à l'intérieur de sa cavité buccale, cependant, il la repoussa doucement en se détachant, laissant la jeune femme le regardant, incompréhensive.

Il la regarda. Le rouge lui montait terriblement aux joues, la salive au coin des lèvres lui donnait un côté encore plus érotique, ses cheveux de feu emmêlés lui tombaient sur le visage et sa chemise était toute décalée avec certains boutons ouverts malencontreusement.

À sa vue plus que provocante, il se mordit violemment l'intérieur de sa joue, jusqu'à ressentir un goût métallique tant il avait du mal à retenir ses pulsions.

-Arrêtons-nous la, déclara-t-il, le souffle saccadé.

Décontenancée, elle répliqua:

-Hein? Pourquoi? Si tu ne voulais pas à ce point, tu n'aurais pas dû commencer...

Kuroro sourit et lui caressa ses lèvres humides, lui procurant des frissons.

-Ahhh, Cieri... C'est tout sauf l'envie qui m'en manque... Tu n'as qu'à regarder plus bas pour voir que je dis la vérité, rit-il, taquin.

Le teint déjà cramoisi de la jeune femme s'assombrit encore plus, essayant justement de ne pas regarder la bosse que formait le pantalon de son compagnon.

-Nous ne pouvons faire ça maintenant. Pas avant que tu n'ai retrouvé tes souvenirs, cela ne ferait que te blesser et moi avec plus tard. Tu dois être sûre de me connaître avant quoique ce soit, tu comprends?

-Pfff, tu devrais te sentir honteux, nombreux sont les hommes qui m'ont supplié pour être à ta place...

-Aahh, épargne-moi ces remarques, ne m'obliges pas à aller traquer chaque homme qui aurait osé t'approcher de prés.

Elle rit, amusée.

-Oui, nous allons éviter ce genre de situation pour le bien de la Terre. Va, pars rejoindre tes compagnons, ils doient s'inquiéter.

-Non, je partirais demain matin, je veillerai sur toi cette nuit.

Le soleil se coucha et la lune se leva.



●°E.C.L.I.P.S.E•○ [Kuroro]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant