☀️Chapitre 6

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-T'es-tu lavée avant de venir? Pourquoi n'as-tu pas bien essuyé tes cheveux? Tu cherches vraiment à attrapper un truc pas net.

-J'aurais pû rater le train...

À peine rentrée, Maman Zahira disputait la jeune rouquine.

-Va immédiatement à la salle de bain. Margarette, Mirielle et Marthe vont te préparer des serviettes et des vêtements convenables. Non mais qu'est ce que c'est que ces torchons que tu portes?

-Les vêtements de luxe, c'est pas mon truc.

-Pourtant tu as toujours aimé mes robes.

-Oh ça va hein.

-Aller, ouste dépêche-toi. Amanda, va lui faire couler un bain.

-Bien madame.

Gesshokû suivait la servante brune vers la salle de bain, en grommelant des choses incompréhensibles sous le regard réprobateur de Maman Zahira.

Elle enleva ses chaussures en restant pieds nus, les dalles glacées lui picotant les pieds. Une immense baignoire blanche immaculée tronait entre deux grandes fenêtres aux vitraux de couleurs vifs, les serviettes blanches en lin déposées sur un banc en bois blanc, situé en face à deux mètres de la baignoire, le sol entièrement couvert d'un soyeux tapis couleur crème.

La pièce était remplie de vapeur et d'effluves de sels à la fleur d'oranger et à la citronelle tandis que Gesshokû se déshabilla et se hissa dans le bain brûlant.

Elle observait distraitement ses doigts bleutées et ridées à cause du froid et de l'humidité.

Lentement, la chaleur faisait effet, rendant ses joues rouges et la détendit complètement. Elle s'empara d'un bol en argent blanc et entreprit de se baigner la tête et les épaules.

Une fois sa tête réchauffée, elle l'enveloppa d'une serviette encore chaude sentant le bois de feu, tout en restant plongée dans le bain et dans ses reflexions.

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas rêvé de son passé cauchemardesque, et généralement, cela était de mauvaise augure. Ses maudits rêves étaient toujours aussi réalistes et nets.

"Sauveuse, hah."

La jeune femme Nen avait que faire de ce monde corrompu.

"Il est déjà mal-foutu, à quoi bon se casser les pieds à trouver une solution. Et ce ne sera certainement pas moi qui prendrait part à ce projet d'hypocrites ."

Revenant sur Terre, la rouquine finit de se laver et sortit du bain et se lorgna un moment dans le grand miroir.

Elle était assez grande de taille, vers les 1m71, ses épaules droites et élancées, sa poitrine importante mais juste ce qu'il fallait, son corps au teint d'or et mince, ses hanches osseuses et accentuées et ses longues et fines jambes marquées de bleus et de blessures passagères. Elle scruta son visage de plus près qui marquait des cernes alarmante et une mine déplorable.

-Maintenant que j'y pense, à force de cavaler à droite et à gauche je ne mange ni ne dors convenablement...

Elle finit par s'habiller d'un haut en satin rouge élégant, au col à dentelle noir et aux manches évasées depuis son coude, avec un pantalon droit noir et confortable tout en restant élégant et des escarpins bordeaux avec le tout.

Elle laissa la serviette couvrir ses cheveux, la paresse la gagnant

Elle sortit de la salle de bain, en gagnant sa chambre et sortit de celle-ci pour atteindre un immense salon au haut murs pêche soutenant un lustre d'une taille icommensurable.

Gesshokû s'installa sur un fauteuil à la tapisserie soyeuse, regardant autour d'elle.

Les fenêtres donnaient sur les jardins qui étaient toujours entretenus en parterres réguliers, bien que de proportions démesurées et plus adaptés à un palais qu'à un manoir.

Elle se laissait complètement absorber par le spectacle apaisant qui s'offrait à elle, lorsque Maman Zahira entra sans cérémonie, la démarche assurée un plateau dans les mains.

-Maintenant tu ressembles à quelque chose. Viens ici, que je te sèche les cheveux.

Gesshokû se leva sans un mot et s'assied sur le tapis, en face de la cheminée pendant que sa mère se plaça sur le fauteuil.

Elle entreprit de lui sécher les cheveux tout en parlant sur ses dernières affaires qui avait abouti. Elle finit par lui tresser sa longue chevelure rubis et la prévint:

-Toi, jeune fille, tu vas m'avaler tout ce qu'il y'a dans ce plateau et tu vas aller filer dormir. Je me demande si tu t'es vu dans une glace.

-J'ai pas sommeil, grommela-t-elle en réprimant à peine un baîllement.

-C'est cela. Mange.

La jeune femme souleva la cloche d'argent et elle se mit à saliver en voyant une omelette d'or garnie de tomate et de champignon, des toasts au beurre, des vienoiseries ainsi que du thé fumant.

-Oh, Marthe, elle a toujours su me prendre par les sentiments... Murmura-t-elle en engloutissant son petit déjeuné sous le regard satisfait de Zahira.

Marthe adorait la cuisine.

Son petit déjeuné finit, elle prit le mug brûlant et fumant entre ses mains, toujours assise par terre et placée entre les jambes de Zahira, tout en regardant le feu de cheminé crépiter.

-Bon, dis-moi qu'est-ce qu'il se passe. Ordonna Zahira, lui caressant le haut de sa tête.

-...De quoi? Ignora la jeune femme.

-Ne feins pas l'ignorance, je suis ta mère et je te connais. Dis-moi qu'est-ce qu'il se passe.

-...On a encore essayé de me mettre en captivité.

La main de sa mère s'arrêta dans ses actions.

-Mais ce n'est pas ça le problème. J'ai réussi à m'échapper. En fait, hésita-t-elle, j'ai rencontré un certain homme. Il réveille en moi des choses dont je n'arrive pas à me souvenir...

Mais aucune réponse. Interloquée, elle se retourna pour observer sa mère. Celle-ci avait les yeux dans le vide, fixant un point inexistant dans les flammes.

Elle reprit ses esprits.

-Ne t'inquiète pas. Cela ne sert à rien de se presser, tu as tout ton temps, laisse les choses faire.

C'était typique Maman Zahira, la rouquine la reconnaissait bien. Des réponses vagues et mystérieuses mais elles étaient toujours toutes vraies et fondées.

Elle soupira.

-Tu dois sans doute avoir raison. Sur ce, je vais aller lire un peu avant de dormir.

-Je dirais à Margarette de t'apporter du thé.

-Oui, s'il te plaît, lui sourit-elle, reconnaissante.

La jeune femme avait trouvé sa mère étrange, comme si elle lui cachait quelque chose qu'elle ne pouvait lui révéler. Dans ce cas, elle devait avoir ses propres raisons.

Mais cela l'intrigait tout de même. Quelle relation pouvait-elle entretenir avec cet énigmatique chef de la Brigade fantôme?

●°E.C.L.I.P.S.E•○ [Kuroro]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant