Chapitre 3

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L'homme prend un mouchoir dans sa poche et le tend au jeune garçon. Les mains tremblantes, il s'en saisit et se mouche.
L'homme n'a pas changé d'expression. Son visage reste neutre. En revanche, ses yeux se sont assombris. Mais il ne dit rien. Il laisse l'adolescent s'essuyer le nez et les yeux.

Parler, c'est très dur pour lui. De quoi peut-il parler ? De quoi a t-il envie de parler ? De quoi veut-il et peut-il parler ?
Il est déboussolé. Il est seul. Seul avec lui-même. Finalement, la présence de l'homme a peu d'importance en comparaison à sa conscience qui lui demande des comptes.
Il pose ses pieds sur la chaise, enserre ses jambes de ses bras et commence à se bercer d'avant en arrière. Il pose son menton sur ses genoux. Il est épuisé. Sa tête pèse une tonne et il n'a plus de force.

- Tu sais pourquoi il n'est pas venu pendant ces trois semaines ? demande l'homme.

- Non, murmure le jeune homme.

Le silence réinvestit la salle. Il est dérangeant et pesant.

- Je pensais le savoir, mais je ne suis plus sûr de rien, murmure l'adolescent.

L'homme le regarde un moment, pendant que lui, il ferme les yeux et continue de se balancer.
L'expression sur son visage change constamment. Elle passe de la neutralité à la tristesse, au désespoir, à la douleur, à la joie en un éclair. L'homme est incapable de déterminer l'état émotionnel de l'adolescent. Celui-ci ne le sait pas non plus. Dans sa tête, tout est confus.
Il ouvre lentement les yeux et essaie de parler, mais il n'y arrive pas. Il sursaute alors en voyant du sang sur son jean. Il repose ses pieds par terre et frotte frénétiquement les tâches, mais elles ne partent pas. Il se met à gémir de désespoir. Pourquoi les tâches ne partent pas ? Il les voit grandir et s'étaler sur tout son pantalon. Il a peur. Le sang va l'envahir, inonder la pièce et il va mourir noyé dans ce sang.

- Calme toi, dit l'homme sur un ton sec.

Le jeune garçon sursaute, lève la tête et le regarde.

- Que s'est-il passé quand il est revenu ? demande l'homme.

Le garçon a un petit sourire en coin. Un sourire triste. Son menton se met à trembler.

- Ça a commencé, murmure t-il.

- Qu'est-ce qui a commencé ?

- Ça a commencé, Ça a commencé, Ça a commencé, Ça a commencé, Ça a commencé, Ça a commencé, Ça a commencé, Ça a commencé......

Sa voix s'éteint, mais l'homme peut voir ses lèvres continuer à bouger.

- Tu as fait quoi le jour des arbres ? demande l'homme.

L'adolescent redevient immobile et le regarde. Il ne bouge plus les lèvres.

- Il y a eu une cérémonie, dit-il.

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Jungkook a passé les trois semaines à s'inquiéter pour Taehyung et il n'est pas le seul. Sa classe s'est demandée aussi où il était et pourquoi il était absent aussi longtemps.
Il s'est souvent demandé s'il ne devait pas lui envoyer un message, mais ils ne sont pas vraiment amis. Pourtant, il en avait envie. S'il n'avait pas été aussi timide, il aurait demandé à Jimin et Yoon-Gi ce qu'il se passait, puisque ce sont eux qui se chargent de lui apporter les cours et les devoirs.
Puis, un matin, Taehyung est réapparu. Il était comme d'habitude. Souriant, de bonne humeur et dynamique. Il est arrivé en retard et toute la classe s'est mise à lui parler et lui demander de ses nouvelles. Taehyung a pris le temps de parler et plaisanter avec chacun.
Jungkook aurait aimé lui parler aussi, mais il n'ose pas. Alors, il l'a observé de loin, essayant de voir une différence chez lui qui lui donnerait un indice sur la raison de son absence.

Le Bonheur À Portée De MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant