Chapitre 16

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L'adolescent est de nouveau interrompu par des coups frappés contre la porte.

- Non ! s'écrie-t-il.

L'homme le regarde et hausse les sourcils.

- Je..... Je n'aurais pas la force de continuer si je dois m'arrêter maintenant.

Le jeune garçon se retourne pour faire face à la pièce et à l'homme, il était resté face au mur pendant qu'il parlait. Il tremble violamment et la sueur perle sur son front. La terreur se lit sur son visage. L'homme l'observe un moment et se lève.

- Je n'en ai pas pour longtemps, dit-il avant de sortir de la pièce.

L'adolescent soupire et s'affaisse sur lui-même. Il sait que, ce qu'il va dire, il ne pourra le dire qu'une seule fois. Et encore, s'il en est capable. Tout son corps proteste et les mots sortent de plus en plus difficilement de sa bouche.
Il a peur que ce qu'il va dire reste suspendu dans les airs avant de plonger sur lui pour l'étouffer.
On lui a dit de se taire, de garder le secret. S'il parle, il sera un traître.

Il s'assoit sur le sol, toujours dans un coin de la pièce, plie les genoux et pose sa tête dessus.
Il sursaute à chaque nouvelle image qui apparaît devant ses yeux. Les voix lui transpercent le cerveau, sans relâche.
Ce qu'elles disent est horrible, mais il les écoute, comme il en a l'habitude. Elles lui sont devenues familières.

Il ne sait pas pendant combien de temps il reste là à les écouter, mais, enfin, l'homme revient. Il reste debout, devant la porte qu'il vient de fermer. Il l'observe, le visage impassible. L'adolescent se sent mal à l'aise face à ce regard. Puis, l'homme tousse et vient s'asseoir sur le sol à une distance raisonnable de lui.

- Pourquoi vous êtes parti ? murmure le jeune garçon.

- Tu n'es pas le seul. Je dois savoir ce que disent les autres.

- Vous n'auriez pas dû revenir.

- Pourquoi ?

- Je ne veux pas raconter la suite. Je ne peux plus. Ça va me tuer, dit tristement l'adolescent.

L'homme tend la main vers lui, mais le jeune garçon sursaute et se recule précipitamment pour éviter tout contact.

- Tu vas me le dire Jungkook, dit l'homme sèchement. Je ne te laisse pas le choix.

- Ne dites pas mon prénom ! Ne me touchez pas ! s'exclame l'adolescent. Je ne suis pas lui. Jungkook est mort !

- Arrête de dire des bêtises. Sois un homme, gamin.

- Allez vous faire voir ! crie l'adolescent.

Il est arrivé au bout de ce qu'il pouvait supporter. L'homme pose alors ses deux mains sur ses épaules et le plaque contre le mur. Il ne l'a même pas vu bouger. Sa respiration et sa voix sont bloquées par la terreur qu'il ressent à ce contact.

- Sois tu me le dis de ton plein grès, sois je te force, dit calmement l'homme. La balle est dans ton camp.

- Je vous en supplie, éloignez vous de moi, dit l'adolescent d'une toute petite voix tremblante.

L'homme le lâche et l'adolescent se réfugie à l'autre bout de la pièce. Il sent les larmes couler le long de ses joues. Il inspire une grande bouffée d'oxygène se préparant au dernier acte.

×××××××

Jungkook a de plus en plus peur au fur et à mesure qu'ils s'éloignent de la ville. Yoon-Gi ne lui a pas répondu et n'a pas décroché un mot.
Ils roulent pendant encore une demie heure et Yoon-Gi finit par s'arrêter devant un grand bâtiment blanc, entouré d'arbres et de fleurs. Il descend de la voiture, prenant soin de prendre les clefs avec lui. Jungkook le voit entrer dans le bâtiment, il y reste une minute et il ressort. Il serre convulsivement le collier de Chiyo autour de son poignée.
Yoon-Gi s'approche de la voiture et ouvre sa portière.

Le Bonheur À Portée De MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant