They don't know about us - yoonmin

Chapitre 1

L'école de Yoongi était passionnante.
Ou du moins, ce dernier essayait de s'en convaincre.

Sur le papier, cette école était réellement parfaite: il enchaînait entraînement sur entraînement pour perfectionner autant sa danse que sa technique vocale, avec des heures de cours renforcées selon son choix de spécialisation. Il avait également l'occasion de rencontrer les personnalités les plus en vogues de toute la Corée sans bouger du campus et de profiter des dernières technologies d'études, le tout pour la modique somme de...
Un prix exorbitant que jamais il n'aurait pu se payer.
Et c'était à partir de là que le tableau se noircissait.

Pour pouvoir lui payer l'une des plus prestigieuses écoles du monde, les parents de Yoongi, restés à Daegu, avaient du passer toutes leurs économies.
Et, même s'il leur en était très reconnaissant, il ne se sentait pas vraiment bien dans cette école.
A vrai dire, il avait l'impression que l'école se fichait ouvertement de lui.
Pourquoi passer des heures et des heures à s'ennuyer, alors qu'il voulait seulement percer dans le rap? Ce n'était certainement pas en restant le cul sur une chaise, entouré de fils de riches aux balais enfoncés dans le cul jusqu'au cerveau que Yoongi apprendrait quoi que ce soit.
Mais bon, il avait réussit à se faire quelques amis -malgré ses piètres compétences sociales- et il espérait tout de même apprendre un truc ou deux qui lui seraient utiles une fois qu'il serait numéro un mondial.

Et puis Il y avait Park Jimin.
Park Jimin, c'était quelqu'un d'exceptionnel.

Comme dans ces comédies romantiques à deux balles qui auraient fait vomir n'importe qui. Sauf que là, c'était bien réel.
Et Park Jimin n'aurait jamais donné envie de vomir à Yoongi. Bien au contraire.

Park Jimin c'était celui qui le soutenait toujours quand quelque chose n'allait pas.
Park Jimin c'était celui qui croyait en lui, même quand il avait honte de ce qu'il produisait.
Park Jimin, c'était celui qui ne se moquait jamais de lui quand il se refermait sur lui même et qu'il se rabaissait. C'était même celui qui le complimentait pour lui faire regagner confiance.
Park Jimin, c'était celui qui ne râlait pas quand Yoongi devait travailler tard -et donc l'empêchait de dormir- pour rendre un travail inintéressant pour le lendemain qu'il aurait bien sûr pu travailler avant mais que, pour cause d'une grave maladie appelée ''flemme'' il n'avait pas commencé.
Park Jimin c'était celui qui avait le droit de passer la barre infranchissable du ''mètre de sécurité'' autour de Yoongi sans risquer sa vie
Et enfin, Park Jimin, c'était celui qui faisait rater un battement au coeur de Yoongi à chaque fois qu'il le voyait.

Seulement, Yoongi devait se rendre à l'évidence: Jimin était beaucoup trop bien pour lui.
Il était confient, drôle, très agréable à regarder, toujours attentionné, à l'affût de la moindre petite chose qu'il pourrait faire pour les autres.

Alors que Yoongi, lui, plus il était seul, mieux il se portait. Même s'il aimait beaucoup ses amis, jamais il ne lui viendrait à l'esprit de témoigner son affection autant que le faisait Jimin.
Tout simplement parce que... Parce qu'il n'oserait jamais!

Jimin avait l'air de toujours tout diriger, toujours exécuter tous ses mouvements avec une perfection déconcertante, alors que lui, il avait juste toujours l'impression de rater tout ce qu'il faisait, plus ou moins lamentablement.
Le seul truc qu'il savait plus ou moins faire, c'était composer.
La musique c'était son rayon, sa passion, toute sa vie (si l'on oubliait Jimin).

Yoongi était donc posé sur un banc, proche de la sortie de l'école. Il passait souvent du temps sur ce même banc une fois que ses cours étaient terminés. Le soir qui tombait sur le toit de l'établissement, couvrant le ciel de milles couleurs comme sur un tableau de maître l'inspirait continuellement. Parfois, il mixait la nuit tombante avec une autre source d'inspiration: ses semblables.
Car oui, quand il avait l'impression de ne pas faire partie de leur vie, d'être comme extérieur à ce spectacle incompréhensible appelé la vie, il aimait regarder les gens.
S'il avait la place de l'artiste, du metteur en scène, de l'inconnu détaché de ce bordel sans nom des relations sociales, regarder les gens vivre lui plaisait bien.