Journal intime

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Cher journal
Bon c'est vrai que c'est assez anodin comme phrase de départ, je l'avoue, de plus que veut vraiment dire le mot "cher"? dans un sens financier ? évidemment que non c'est totalement absurde de ma part, affectif alors ? C'est un peu bizarre puisque c'est la première fois que je t'écris et que l'on pas dire que l'on soit proche d'un simple journal intime comme toi que d'un véritable être humain, enfin bref.
 Mon nom est... non, ça sert à rien que tu le saches. Non pas que cela soit une manque d'envie de ma part mais mon prénom est tellement simple, tellement banal entouré de tous ces gens original de par leur prénom  qu'on en finit par oublier le mien et qu'on se sent obligé de rajouter un adjectif derrière pour bien repérer qui je suis comme "la grande" ou "la gentille" comme si je n'existais qu'à travers la définition des autres.
Les autres aussi...grand sujet n'est-ce pas ? Je ne sais pas ce que tu en penses toi mais la fameuse phrase "l'enfer c'est les autres"  me fait sans cesse réfléchir à qui on peut définir ainsi, pour moi "les autres" sont une énigme, une sorte de problème physique dont personne n'a encore réussi à trouver la solution parfaite pour que ces mêmes "autres" nous convienne autant qu'on espérait que l'on convienne à eux. Parfois on se demande si ces mêmes "autres" nous veulent du bien ou du mal, alors on se prend la tête dans une paranoïa quasiment anxiogène pour savoir si au bout d'un certain temps de relation de coexistence avec les "autres"  on peut les appeler des amis ou non  ou les laisser dans leur statues de simple connaissance qu'on finira elles aussi à oublier avec le temps.
 Les amis, c'est une belle invention ça aussi. Je ne sais pas ce que tu en penses toi mais j'ai sans cesse l'impression qu'ils sont là sans être là, que si du jour au lendemain il disparaissait de mon existence et que je n'aurai plus aucun souvenir d'eux  ma vie ne serait pas plus triste ou plus vide, j'aurais juste plus de temps pour réfléchir sur ce que je suis et te parler par la même occasion. Certes c'est assez bizarre de parler comme ça mais c'est parce que je  parle  à toi que je suis comme ça.
 D'ailleurs je ne connais rien de toi, tu es peut être quelqu'un de bien à qui on a a pas laisser la parole car on te considérait incapable de parler, tu t'exprimes non par des mots parlés mais par des mots écrits, ils sont d'ailleurs plus beaux ou plus forts pour transmettre des émotions mais ceux-à on ne les écoute pas, on les ignore jusqu'à se faire oublier à leur tour.

Tu trouves que je parle beaucoup de l'oubli ? En même temps c'est normal je ne suis qu'un être humain et dont la plus grande peur et connue et comprise de tous: Celle d'être oublié, celle d'être emmené et annihiler dans le néant le plus total comme si ton existence n'avait jamais eu aucune utilité si ce n'est celle  d'avoir tout simplement vécu .

Le ranbookWhere stories live. Discover now