hu•mo, nm : fumée
i. rien ne pouvait filtrer à travers les membranes de son cœur, à part peut être le tabac. le drame voulait voir notre héros en noir et blanc, clope au bec, plissant les yeux au bord de son balcon. mais que dire du jaune de ses doigts, du rose de ses joues, de l'orange des filtres consumés ? il toussait comme le tonnerre grondait et la fumée ne s'arrêtait jamais, jamais d'inonder le vide sous ses côtes.
ii. il ne s'endormait jamais dans le métro. l'homme se délectait du beau monde. en chaque mortel l'œil cloué au sol il voyait un jardin. l'odeur agressive des fleurs flottait dans le petit espace et n'en sortait jamais. il s'amusait à deviner les pensées de tous avec un vague sourire d'enfant malade flottant aux lèvres. ce jour-là, au beau milieu d'un jardin d'été, il a rencontré la dame aux abeilles.
iii. la face ridé comme une ruche, elle avait sa lourde tête fourmillante déposée contre l'épaule de notre ami. ils avaient tous deux le visage sombre et l'œil grand ouvert, et ils n'ont pas eu besoin d'échanger un regard pour tout se dire. s'échappe alors de ses lèvres une phrase toute simple : «je suis l'architecte des ruches. et toi ?
- je suis la forme des nuages de fumée.
- quelle lumière apportes-tu ?
- pas besoin.»
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abejita
Poetryabejita, nf : petite abeille « Poursuivant mon œuvre, je vais chanter le miel aérien, présent céleste. Je t'offrirai, à partir de tous petits êtres, un spectacle admirable. Quand le soleil d'or a mis l'hiver en fuite, et l'a relégué sous la terre...