pe•rro, nm : chien
i. le chien est si enragé qu'il n'arrive plus à bouger, il n'arrive plus à manger, il n'arrive plus à dormir. il regarde le sol en se disant qu'il finira par en mourir, et en bas, son voisin à mille visages remue la queue. peut être que traverser le fleuve mettra fin à sa colère.
ii. quand il sort dire bonjour au soleil, c'est sa rage qui tient la laisse. ses dents crissent les unes sur les autres, comme prêtes à se briser sous la pression de la muselière. sa muselière. aboyer c'est contester, et contester c'est être vulnérable. le chien, qui veut ouvrir la gueule et qui en crève, accélère la cadence pour toujours rester au pied de sa haine.
iii. le chien est si terrifié qu'il n'arrive plus à aboyer. il ne bouge plus, ne mange plus, ne dort plus. il oublie qu'il n'est pas obligé d'aimer ses maîtres. il a peur de mordre la main qui le nourrit. un jour il traversera le fleuve et laissera toute la rage derrière. les enfants diront qu'il a traversé le pont arc-en-ciel, mais lui, il sait. il sait où se trouve sa paix.
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abejita
Poesíaabejita, nf : petite abeille « Poursuivant mon œuvre, je vais chanter le miel aérien, présent céleste. Je t'offrirai, à partir de tous petits êtres, un spectacle admirable. Quand le soleil d'or a mis l'hiver en fuite, et l'a relégué sous la terre...