9.

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Il me raconte comment l'idée de devenir le PDG de « Heaven business » lui a traversé la tête. Il m'explique que c'était pour sa mère, et qu'il voulait déjà depuis petit être un héros pour les femmes battues. Je le vois, petit, innocent, avec un père agressif tout comme le mien. Sauf que sa mère a su le faire partir de sa vie. Pas comme la mienne.

- Lise ?

- Pardon.. j'étais dans mes pensées.

- Tu pensais à quoi ?

- A ma mère.

- Tu lui ressemble ou pas ?

- Je ne sais pas vraiment, je n'ai jamais montrer ma mère à qui que ce soit. Mais si tu veux quand j'aurais déballer mes affaires je te montrerai une photo d'elle et tu pourras me dire si je lui ressemble ou pas. Et toi tu lui ressemble ?

- Oui beaucoup. Beaucoup de personne me disent que je suis le portrait craché de ma mère et que je n'ai pratiquement aucune ressemblance physique avec mon père si ce n'est la taille, il était autant grand que moi si mes souvenirs sont bons. Et je veux bien te dire si tu ressembles à ta mère sans aucun soucis.

Je saisis la magnifique tasse qui dois valoir une petite fortune dans ma mains et porte la porcelaine à mes lèvres pour y boire le thé qui est divinement bon. James m'imite, il semble aimer le thé autant que moi, lorsqu'il déglutit ses yeux se ferment quelques secondes, comme pour savourer le goût de ce thé. Je me surprend à sourire quelques instants, je me sens étrangement assez à l'aise en sa compagnie, je pense que c'est déjà un très bon point.

- Merci pour le thé, pour cette soirée, mais je pense que je vais aller me coucher, je suis fatiguée.

- De rien, et je vais faire la même chose, je suis autant fatigué que toi je pense.

On dépose nos tasses dans le lave vaisselle, et il m'accompagne jusqu'à ma chambre, qui étonnamment a des couleurs assez claires contrairement à celles du salon et de la cuisine.

- C'est la chambre d'amis, les couleurs sont assez rosées, mais j'espère que tu y seras à l'aise.

Je me retourne vers lui en souriant.

- Elle est parfaite. J'adore !

Il me sourit et passe la porte.

- Bonne nuit Lise.

- Bonne nuit James.

Il ferme la porte derrière lui. Je m'allonge sur le grand lit, retire ma robe, saisis un t-shirt et me glisse sous la couette froide. Un soupir de plaisir s'échappe de mes lèvres. Malgré que je n'aime pas trop le rose j'adore la décoration de cette chambre, et étrangement je m'y sens beaucoup plus à l'aise que celle que j'avais chez moi. Encore un bon point.

Il me regarde, la cigarette entre la lèvre inférieure et supérieure, d'un air dominant. Il s'approche de moi tel un lion qui va attaquer sa proie, la fumée s'échappe d'entre ses lèvres. L'odeur me donne la nausée.
Son haleine sent le scotch ainsi que la cigarette, il se frotte les mains, prêt à me faire subir un autre châtiment. Incapable de bouger je reste au milieu de cette pièce, à sa merci, prête à subir encore une fois. La cigarette entre l'index et le majeur il approche sa main de mon épaule, l'effleurant du bout de ses doigts noirs, le filtre de cette malboro glisse contre ma peau meurtrie. La cigarette se consume de plus en plus et je sais que la cendre va s'écraser contre ma peau. La cendre me brûle, m'arrachant des hurlements, les larmes dévalent les joues et viennent s'écraser sur la brûlure encore trop fraîche, comme un pansement éphémère.

Mes doigts glissent sur cette cicatrice, l'une des nombreuses qu'il s'est amusé à faire, elle est sur mon épaule gauche, au début de ma clavicule. Je pleure silencieusement lorsque je remarque qu'une petite gouttelette d'eau s'écrase sur le dos de ma main. J'ai beaucoup trop pleurer dans ma vie.

Assise par terre près de la cheminée électrique je regarde la ville qui semble petite tout en haut de cet immeuble. Le ciel est toujours autant beau, aucun nuage, beaucoup d'étoiles et la lune est toujours formée en un croissant parfait. J'aimerai être heureuse, juste pour savoir quel est ce sentiment étrange.

Le soleil s'élève dans le ciel qui prend une teinte rose, orangée. Je ne sais pas combien de temps je suis restée assise sur le sol à regarder la ville. J'aime être seule comme ça, m'assoir en plein milieu de la nuit et regarder le ciel ou la ville peu animée.

- Déjà debout ?

- Je suis ici depuis longtemps.

Il s'approche de moi et s'assoit à mes côtés.

- Depuis combien de temps ?

- Je ne sais pas, trois ou quartes heures.

- Tu n'as pas dormis ?

- Si, mais j'ai été vite réveillée. J'avais besoin d'être seule donc j'ai voulu voir la ville et le ciel.

- Pourquoi tu aimes autant voir le ciel la nuit ?

- Je ne sais pas, ça m'apaise beaucoup. Quand mon père était encore avec moi j'avais l'impression que les jours étaient tous gris et que seul quand il dormait il faisait beau, donc pour moi le ciel la nuit est signe de paix, il n'est jamais couvert.

- Je vois. Tu n'est pas fatiguée ?

- Légèrement, mais ça va, je pourrais tenir toute la journée.

- C'est moi qui t'accompagne au travail aujourd'hui, je passerai te récupérer à la fin de ton service.

- Oh... je peux rentrer seule tu sais, je sais à peu près où est le bar et honnêtement on ne peut pas louper l'immeuble dans lequel tu vis.

- Je sais, mais je veux venir te chercher. Tu finis à quelle heure ?

- D'accord, comme tu veux. Vers 16h

- Je serai là alors.

Il me sourit et se lève pour aller dans la cuisine. Je reste encore quelques minutes à regarder le ciel prendre une teinte de bleu claire magnifique. Cette journée s'annonce belle. Puis je me lève à mon tour. Je vais dans la salle de bain, j'enfile un jean noir, une chemise blanche ainsi que la veste fournie pas le bar, j'attache mes cheveux en une queue de cheval serrée.

- Tu es magnifique.

- Ne dis pas de bêtises.

- Je le pense vraiment.

- Merci alors.

- Aller, grimpe dans la voiture.

Après bien quinze minutes de route on arrive devant le bar, il coupe le contact de la voiture puis me regarde.

- Passe une bonne journée, si tu as un problème ou que tu finis plus tôt appelle moi.

- D'accord, bonne journée à toi aussi !

Je détache ma ceinture et quitte la voiture vers mon lieu de travail.

Dangereux démons.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant