7.

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Après quelques longues minutes dans les toilettes des femmes je me décide à retourner à cette table, contre mon gré. Cela serait plus qu'impoli de laisser l'homme qui m'a invité avec lui au restaurant seul. Mais tu en meurs d'envie. Les mains contre le marbre du lavabo je une dernière fois mon reflet dans le miroir, inspire brusquement et quitte les toilettes.

Il n'a pas bougé, son visage est juste tourné vers la grande vitre qui donne vu sur une partie de la ville, qui est vraiment magnifique. Lorsque je m'assois il tourne la tête.

- Désolé, je n'aurais pas du te poser cette question, c'était vraiment idiot de ma part.

- Tout va bien. Dis-je peu sûr de moi.

- Non. Tu m'as dis dans la voiture que tu ne souhaitais pas en parler et je te pose la pire question que l'on peut poser à quelqu'un qui a eu une enfance difficile.

Je souffle et pose ma main sur la sienne.

- Je t'assure que tout va bien. Je ne m'attendais juste pas à ce type de question. C'est rare que l'on m'en parle et que j'en parle.

- Tu en a jamais parler je suppose ?

- Non, jamais. Je ne veux pas, je ne vois pas l'utilité d'en parler à quelqu'un.

- Pourtant cela pourrais te faire du bien. M'assure t-il.

- Je sais. Mais je crois que je ne suis tout simplement pas prête à ouvrir mon coeur.

Il hoche la tête, mais n'ajoute rien, sûrement déjà assez mal à l'aise. Le reste du repas ce passe mieux, on parle de nos boulot, comment j'ai fais pour trouver le mien, pour être embauché et quand est-ce que je commence mon premier jour.

La grande nappe couvre mes jambes, et frôle le sol gris brillant. Dieu merci. J'espère qu'un jour il ne verra pas ces cicatrices, ça serait la chose de trop et à mon avis il n'en démordra pas tant que je ne lui dirais pas tout. Je sens du coin de l'œil qu'il me regarde, ou plutôt me scrute. Il a une légère barbe de deux ou trois jours je dirais ce qui lui donne un air encore plus sévère qu'il ne semble l'être déjà. Nos yeux se croisent et je lui sourit délicatement, il ne bouge pas, son verre de vin à la mains, il le porte à ses lèvres, puis le liquide se répand dans sa bouche, il déglutit doucement et repose son verre sur la table.

Ça crève les yeux que c'est un homme qui a du charisme, qui est riche et qui a été bien éduqué. Il n'a poser à aucun moment ses coudes sur la table, sa serviette était dépliée sur ses cuisses, il parle poliment. Un homme d'affaire quoi. J'ai l'air tache à ses côtés, et cela me gêne beaucoup, on est l'opposé, lui riche, heureux, moi pauvre, dans une situation critique, qui n'a plus ses parents, qui a été battue, instable et j'en passe. Le parfait opposé.

- Suis-moi.

Il me tend sa main, et je pose la mienne sur la sienne puis nous quittons le restaurant, malgré l'obscurité le ciel est clair, des milliers d'étoiles éclairent le ciel, un croissant de lune entre chacune d'elles. La température n'est ni trop froide ni trop chaude, le juste milieu.

Nous marchons quelques mètres puis nous arrivons sur un ponton, quelques mètres plus loin le sable s'étend et la mer s'étend elle aussi, mais à perte de vue, la lune se reflète sur l'eau, et le bruit des vagues qui s'échouent contre le sable me parviens aux oreilles. J'ai toujours adoré la mer, le soleil, les poissons, le sel sur la peau, l'odeur. Mes lèvres s'étirent dans un sourire, je retire mes talons que je porte dans ma main et pars sur le sable, James à mes trousses qui reste silencieux.

Le sable froid sous mes pieds me fait frissonner l'espace d'une seconde, je m'enfonce dans le sable, puis commence à marcher doucement me rapprochant du bord de l'eau, les vagues s'écrasent contre mes pieds, l'eau est agréablement bonne.

- Tu aimes la mer Lise ?

Je me retourne vers lui, surprise qu'il ai rompu le silence.

- Oui, j'y allais souvent avec ma mère quand j'étais petite..

- Tu y es retournée depuis ?

- Que quelques fois, mais ça fait très longtemps que je ne suis pas venue maintenant.

- Pourquoi tu n'est plus venue ?

- Si je te dirais que je n'avais plus envie de venir je te mentirais, alors je dirais juste que je ne suis plus venue car cela me rappelle de mauvais souvenirs que je préférerais oublier.

- D'accord. Ça te fais quoi d'être ici ?

- Étonnamment.. du bien, je suis même plutôt heureuse d'être ici, ça m'avais un peu manquer.

- J'essaie de me rattraper pour ce début de soirée catastrophique, mais je n'avais pas trop d'idée, je te connais pas.

- Pourquoi avoir choisit la plage ?

- Toutes les femmes aiment la plage, donc je me suis dis que toi aussi tu aimais.

- Plus ou moins.

Je hausse les épaules et il se rapproche de moi, il passe sa veste de costume autour de mes épaules. Je le regarde avec un air interrogateur.

- Ça serait dommage que tu sois malade alors que tu viens de trouver un job en ville, tu ne penses pas ?

- En effet, ça le serait. Mais un certain James Heaven a été généreux et m'a prêté sa veste qui coûte une fortune. Dis-je en rigolant.

Il s'arrête net. Me regarde choqué. Puis ajoute :

- Tu as un rire magnifique.

- Oh...

- Tu devrais rire plus souvent.

- J'essaierais.

- Bon aller, retournons à la voiture, il commence à se faire tard et il me semble que après demain tu commences a travailler.

Et c'est en silence qu'on rejoint la voiture, puis nous roulons jusqu'à chez moi ou j'invite James à rester pour la nuit. Je ne me sens pas d'être seule.

Dangereux démons.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant