Dangereux démons.

10.

Du revers de la main j'essuie mon front, il fait chaud le métier de serveuse est beaucoup plus physique que ce je pensais.

Je retire mon tablier et récupère l'argent qui se trouve dans la poche de celui-ci, j'ai eu une bonne journée, quelques billets et quelques pièces dans les mains. Je deviens enfin indépendante. Je pousse la grand porte et aperçois aussitôt la Mercedes garée en face de moi, James y est au volant, le téléphone contre l'oreille, je n'ose donc pas monter dans la voiture directement. Ça me gênerais de me mêler de ses affaires.

Il regarde en ma direction et fronce les sourcils, puis d'un geste de la main il me demande de venir le rejoindre. Je m'avance donc vers la voiture et ouvre doucement la portière.

- Comment s'est passée ta journée ?

- Physique, mais bien merci. Et toi ?

- J'ai eu beaucoup de papier à signer, et quelques petits problèmes comme d'habitude.

- Oh, d'accord.

- Ça n'a pas été trop dur ?

- Franchement non. J'ai beaucoup aimé cette première journée même si je t'avouerai que je suis extrêmement fatiguée et que mes pieds me font atrocement mal.

Son rire emplit la voiture, il rigole de bon coeur avec une pointe de moquerie.

- La prochaine fois tu éviteras les talons !

- Je pense bien oui.

Le reste du trajet se fait en silence, la voiture me berce mais je lutte contre mon sommeil pour ne pas m'endormir. Je dormirai quand je serais chez James. Le ciel n'est plus le même, comparé à ce matin il est devenu gris et des nuages gris foncés viennent le décorer, c'est le même ciel que celui d'avant. Un éclair illumine le ciel, et quelques gouttes tombent sur le pare-brise, puis les quelques gouttes deviennent un torrent, c'est le déluge. Je fronce les sourcils, je n'aime pas ce temps.

- Lise, on est arrivé. Me chuchote James à l'oreille.

J'ouvre les yeux et regarde autour de moi, on est dans le parking souterrain. Je déboucle ma ceinture et quitte doucement le véhicule avec l'aide de James.

- J'ai dormis longtemps ?

- Je dirais vingt minutes. Le trajet a été plus long que prévu avec la pluie dehors.

- Je pense bien. Il pleut toujours ?

- Oui, le temps ne se calme pas, il est déchaîné.

- J'aime pas ça.

- Je comprend, toujours par rapport à ton père ?

- Oui.

Il hoche la tête mais n'ajoute rien, un silence s'installe entre nous, personne ne parle, seulement la petite musique dans l'ascenseur coupe le silence.

Une fois dans l'appartement James me propose un thé que j'accepte sans réfléchir, j'ai besoin d'une boisson chaude. Il me sert donc le même thé qu'hier, mais pas dans la même tasse, elle est différente mais c'est également de la porcelaine. Je pense qu'il a assez d'argent pour s'acheter une belle vaisselle. Je me souviens que ma mère a toujours voulut avoir de la vaisselle en porcelaine, mais avec un père alcoolique et agressif ça ne servait à rien, donc elle a laisser tomber cette idée.

- Lise ? Tu as fini ton thé ?

- Oh.. oui désolé.

Il me regarde et me rassure en me souriant, il saisit la tasse et la pose dans le lave-vaisselle. Il s'est débarrassé de sa veste de costume, de sa cravate, de ses chaussures pointues et à déboutonner de quelques boutons sa chemise. Il a l'air moins strict comme ça, même si au fond il l'est.

- Euh.. où est la salle de bain ?

- Suis moi.

Étant donner qu'hier je m'étais déjà laver avant de partir il ne m'a pas fait visiter cette partie de son immense appartement.

Donc je me décide à le suivre, on monte les escaliers en bois, on traverse un couloirs en marbre puis au bout de celui-ci il ouvre une porte et une salle de bain magnifique apparaît sous mes yeux. C'est une magnifique salle de bain couleur blanc et gris, tout est en marbre, une douche à l'italienne, une baignoire, et un immense miroir en or qui donne une touche d'éclat à la pièce.

- Prend ce que tu veux, et tu peux y rester autant longtemps que tu le souhaites.

Puis il ferme la porte, je reste debout, mes doigts parcourent le marbre de la baignoire, je m'approche du miroir et me regarde. Quelque chose à changer, il y a un éclat dans mes yeux, je semble détendue et à l'aise, tout ce que je n'étais pas la semaine dernière. Je souris et tourne le robinet afin d'emplir la baignoire d'eau chaude, j'y ajoute un petit peu d'huile de bain il me semble, elle sent horriblement bon !

Lorsque mon pied entre en contact avec l'eau chaude je soupire, ça fait tellement du bien, j'entre dans la baignoire et mes muscles se détendent, je ferme les yeux et me laisse emporter par l'odeur divine qui s'échappe de la baignoire. Je mouille mes cheveux et saisis un shampooing au hasard, ça fera l'affaire, je masse délicatement mon cuir chevelu et rinces mes cheveux.

Après bien trente minutes dans le bain je me décide de sortir celui ci, puis enroule mon corps dans une serviette chaude, je passe mon pyjama, quitte la salle de bain et rejoins tant bien que mal le salon qui est désert.

Comme cette nuit je m'assois par terre, près de la cheminée, pose mon bras sur le rebord du mur et dépose ma tête sur mon bras, je fixe le ciel, rien n'a changé, une seule chose, il ne pleut plus, mais les nuages sont toujours autant présents et autant gris, le soleil a disparu depuis bien longtemps, les lumières de la ville s'allument et la nuit tombe de plus en plus. Je suis heureuse.

Une main se dépose sur mon épaule :

- Je savais que je te trouverais ici.

- J'aime bien être ici.

- Pourquoi tu ne prends pas un coussin pour t'asseoir ?

- Je n'ai pas envie de salir un de tes coussins.

- Tu ne vas pas les salir Lise.

- Même, je préfère être sur le sol.

- Comme tu voudras.

Et on reste assit tout les deux près de la cheminée, à regarder le ciel et la ville..