Une cigarette à la bouche, il tire une taffe sur celle ci, qui se consume de plus en plus, la cendre risque à tout moment de chuter sur le parquet. Ses yeux ne quittent pas mon corps, mais surtout mon visage. Plus il me regarde plus ses yeux se dilatent, de plaisir, de malice et de haine..
je sais à présent ce qu'il m'attend, avec le reste de sa cigarette clouée à son bec il s'approche de moi, ses yeux sont injectés de sang, et son haleine sens l'alcool a des kilomètres à la ronde. Il tire une dernière taffe sur sa cigarette Malboro sans S, puis l'a saisit dans ses gros doigts épais. Il écrase la cendre sur mon bras, une fois, puis deux. J'ai atrocement mal, mais je sais que si j'émets le moindre bruit il me ferai sûrement encore plus mal..Je me redresse, la paume de ma main contre le cuir froid du canapé, la pièce est plongée dans le noir, ma respiration est saccadée, et mon corps est couvert d'un léger voile de sueur, faisant perler des gouttes sur mon front. J'inspire de l'air, essayant de reprendre petit à petit le contrôle de ma respiration, puis je souffle bruyamment. Je ne sais pas si James est encore là, cela m'étonnerais fortement. Je rabat la couverture contre le canapé et me lève pour aller prendre un verre d'eau, qui me fera le plus grand bien. Sur le plan de travail, quelques mouchoirs de la vielle traînent, je décide de les prendre et de les jeter à la poubelle. Une ombre traverse la pièce dans une lenteur déconcertante, qui ça peut bien être ? Mon imagination ? James ?
Je n'arrive plus à bouger, je reste figée, en une fraction de seconde les lumières s'allume et James est devant moi, me regardant avec mépris.- Tu ne dors plus ? Me demande t-il.
- Non, j'ai fais un cauchemar.
- T'es démons ?
- En effet.
Ses yeux m'observent, ils se plissent et une ride marque son front. Naturellement il est complètement perdu.
- Je me suis juste servie un verre d'eau, tu peux aller se rendormir si tu veux. Lui dis-je avant de prendre une longue gorgée.
Il me regarde un instant avant de répondre :
- A vrai dire je ne dormais pas, je travaille sur un projet.
Je pose délicatement le verre contre le plan de travail en bois et ne trouve de mieux à dire qu'un « Oh », cela doit être une habitude, un homme d'affaire doit beaucoup bosser, y compris le soir.
- Ils parlent de quoi t'es cauchemars ?
L'air devient rapidement difficile à inspirer.
- Je n'ai pas vraiment le besoin ni l'envie d'en parler. Dis-je dans un murmure en reprenant mon verre d'eau.
- Tu devrais en parler pourtant, tu te sentiras plus légère d'une certaine manière. M'assure t-il.
- Je sais, je ne dis pas le contraire, mais je ne veux pas en parler au premier inconnu trouvé. Dis-je. Il faut que j'aie suffisamment confiance en la personne.
Il me regarde et n'ajoute rien si ce n'est qu'un hochement de tête, il n'est pas contre ma décision.
- Je vais retourner dans la chambre, mais cette fois-ci je laisse la porte ouverte. Retourne te coucher tu en as besoin. M'ordonne t-il.
Et comme une enfant de 4 ans je l'écoute et pars me remettre sous ma couverture. Prions pour que la suite de la nuit soit meilleure. Je ferme les yeux, mais le sommeil ne me vient pas, je change de position, met un bras hors de la couverture. Rien n'y fait. Je laisse tomber ma tête contre mon oreiller en soufflant, la suite risque d'être longue.
Au bout d'une heure je décide de me lever, et sans que je ne sache pourquoi, je me retrouve devant la chambre, la porte est en effet ouverte, mais il semble tellement concentré qu'il ne me remarque pas, jusqu'à que le parquet craque sous mon poids.
- Tu n'arrives pas à te rendormir ?
Je le regarde et secoue la tête négativement, il ferme son ordinateur et me fait signe de me rapprocher de lui, toujours méfiante je m'assois sur mon lit à quelques centimètres de lui.
- Depuis quand tout cela dure ?
Je manque de m'étouffer avec ma salive. Sérieusement ?
- Depuis presque 6 ans.
- Tu n'en à jamais parler ?
- Non, je n'ai jamais eu d'amis.
- Donc si je comprend bien, depuis tout ça, tu es une personne de solitaire ?
- Oui..
Un silence plutôt agréable s'installe entre nous, il semble réfléchir à quelque chose, mais il ne me dit rien. Il reste silencieux, pendant que moi je regarde le plafond, le dos contre le matelas de mon lit, qui pour être franc est beaucoup plus confortable que mon canapé en cuir.
Le sommeil m'emporte, peut importe que James soit à côté de moi ou pas.
Comment je me retrouve avec un inconnu comme celui-ci, qui travaille dans ma chambre à quatre heures trente-cinq du matin ?—————————
Nouveau chapitre !
Qu'en pensez vous ?
VOUS LISEZ
Dangereux démons.
RomanceLise Miller, une jeune femme bouleversée, détruite, vit seule, comme abandonnée. Ses démons du passé resurgissent chaque nuit. Lui James vit seul également, mais contrairement à Lise il est épanoui, riche, séduisant. Tout lui réussit. Les démons de...