8.

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Mes yeux s'ouvrent brusquement, toujours le même cauchemar qui tourne en rond. J'ai beaucoup trop chaud, je me redresse sur mes coudes, je me trouve dans mon lit. Qu'est-ce qui s'est passer hier ?

Je ne me souviens pas de m'être installée dans mon lit, je repousse la couette sur le côté gauche du lit et me lève. Lorsque mes pieds touchent le carrelage froid une vague de frissons traverse mon corps. C'est sur la pointe des pieds que j'atteins la cuisine, le reste de l'appartement est plongé dans le noir. Une petite lumière éclaire un coin du salon.

- Tu ne dors pas ?

Je sursaute et la bouteille d'eau que je tenais dans ma main tombe à mes pieds. James.

- Tu m'as fais peur.. Non j'ai été réveillée.

- Tu veux en parler ? Demande t-il en s'appuyant contre le plan de travail.

- Pas vraiment. Dis-je en ramassant la bouteille d'eau.

- Toujours le même ?

- Toujours..

- Tu devrais vraiment prendre rendez-vous avec un thérapeute Lise.

- Je sais, mais je ne me sens pas prête à en parler, ni à ouvrir mon cœur sur ce moment douloureux de mon passé.

- Donc tu préfères faire des cauchemars tout les soirs ?

Je ferme la porte du frigo et part m'assoir sur un tabouret non loin de James.

- Non, pas du tout.. J'aimerais beaucoup ne plus en faire mais je ne sais pas si ça marche cette histoire de thérapie..

- Je peux t'assurer que ça marche.

- Je vais y réfléchir dans ce cas.

- Ne tarde pas trop à prendre une décision.

Je le regarde et hoche la tête. Comment peut-il m'assurer que cette thérapie marche ? Un proche a lui en a déjà fait une ou plusieurs séances ?

- Au fait.. comment j'ai atterrie dans mon lit ?

Il tourne son beau visage vers moi, je peux y apercevoir un sourire amusé.

- Tu t'es endormie sur le canapé lorsqu'on parlait, du coup je me suis dis que ça serait mieux que je prenne le canapé cette fois-ci.

- Oh... donc tu m'as porté ?

Pitié qu'il n'ait pas vu mes cicatrices.

- Oui. Et je trouve que tu es beaucoup trop légère. Tu manges tout les jours ?

- Non, il m'arrive de sauter quelques repas, je n'ai pas toujours faim.

Son poing se serre, sa mâchoire se crispe. Instinctivement je me recule, descend de mon tabouret et ajoute un mètre entre nous. Chose qu'il remarque aussitôt. Il s'approche de moi et saisit mon visage dans ses grandes mains, repoussant quelques mèches de cheveux qui se font la malle.

- Tu pensais que j'allais te frapper ? Me questionne t-il.

- Je.. eum... oui. Dis-je en baissant la tête.

Son souffle se coupe, ses yeux se ferment.

- Lise, je ne ferais jamais de mal à une fille, que ce soit toi ou d'autres.

- Je sais mais.. lui oui.

- Je sais. Mais tout est terminé maintenant. Il n'est plus là et il ne reviendra jamais.

Je me détend et me réfugie dans ses bras, quelques secondes plus tard il me rend mon étreinte et dépose son menton sur le sommet de ma tête.

- Je ne défend pas une cause pour rien Lise.

Je ne répond pas. C'est juste un réflexe. Un réflexe que j'ai beaucoup utilisé durant un bon nombre d'années. Il a raison, il est partit et ne reviendra jamais. Il est mort. Et il a tout emporter avec lui, mon passé de jeune femme battue, mes souvenirs avec ma mère, toutes les photos qu'il a déchirer, toutes les assiettes qu'il a lancé contre les murs, les tas de cendres qui jonchaient le sol, l'odeur d'alcool..

- Tu habitais avec ton père ici ?

- Oui.

- Je vais te chercher un nouvel appartement. Tu ne peux pas rester ici. C'est trop nocif.

- Quoi ?! Mais non, laisse moi me trouver un appartement toute seule.

- Non. J'ai un immeuble pas très loin de chez moi, je vais te prêter un appartement. En attendant on va faire tes affaires et tu vas venir chez moi.

- Mais je vais faire quoi de cet appartement ? Il est à mon nom.

- Je demanderai à Eliot de le vendre, il en tirera un très bon prix avec quelques rénovations.

- Qui est Eliot ?

- C'est mon garde du corps. Il s'y connaît en immobilier. Maintenant arrêtons de discuter et allons prendre toutes tes affaires, on fera un tri chez moi demain.

Je n'ajoute rien et nous nous dirigeons vers ma chambre, je saisis quelques affaires, et fais la même chose pour toutes les pièces de ce maudit taudis. On fait quelques allés-retours à la voiture pour y mettre toutes les affaires même si je n'ai que quelques sacs.
Il ferme la porte de l'appartement après avoir coupé l'eau et l'électricité.

Je ferme ma portière et m'installe dans le siège qui est déjà chauffé. Les nouvelles voitures.

Une fois devant son immeuble mes yeux sont comme des billes, il est immense, principalement composé de verre, il a beaucoup de baie vitrée.

- Fais comme chez toi.

Je scrute la pièce, elle est magnifique. Le carrelage gris claire contraste avec les murs qui sont d'une couleur assez foncée. Deux grands sofas sont disposés près d'une grande cheminée qui semble électronique aussi. La cuisine est composée d'inox à plus de 100% un gros îlot central est disposé au milieu de celle-ci. Une cave à vin est encastrée dans le mur à ma droite.

La valeur de cette appartement doit être énorme, j'ai vu que deux pièces et elles sont aussi magnifiques l'une que l'autre. Les couleurs sont neutre, il y a principalement du gris, quelques touches de noir ainsi que de blanc. La simplicité.

- Ça te plais ?

Je me retourne et le voit appuyer contre le mur, il a retirer sa cravate et sa veste de costume.

- Oui. C'est magnifique.

- Moderne non ?

- Beaucoup trop.. j'ai vu pas mal de boutons sur l'îlot central de la cuisine, j'ai pas osé y toucher.

- Oh.. je vois. Dit-il avec un sourire. J'ai déposé tes affaires dans ta nouvelle chambre.

- Oh.. merci c'est gentil.

- Tu veux manger quelque chose ?

- Non merci.

- Du thé ?

- Je veux bien.

Et c'est comme ça qu'on se retrouve assit autour de l'îlot central de la cuisine, à parler de tout et n'importe quoi.

Dangereux démons.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant