Chapitre 8 :

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I don't wanna go to school
I just wanna break the rules
Boys and girls across the world
Putting on our dancing shoes
Going to the discotheque
Getting high and getting wrecked
I don't wanna go to school
I just wanna break the rules

Je cours.
La musique à fond dans les oreilles.
Je veux partir.
Briser les règles.
Toutes les règles.
Celles qui disent qu'on doit tous s'arrêter.
Alors.
Je.
Cours.
Comme une dératée.
Je cours.
Je fuis.
Mais le monstre est à l'intérieur de moi.
Courir pour lui échapper ne sert à rien.
Mais. Je cours.
Ça fait un bien fou.
La musique m'empêche de penser.
Je monte le son.
Encore et encore et encore.
Jusqu'à être à bout de force.
Je m'affale contre un poteau.
Silence.
La chanson s'est stoppée.
Silence.
Baboum. Baboum. Baboum.
Mon coeur comble le silence.
Mon souffle se calme.
J'observe les volutes de fumée qui sortent de ma bouche.
Je me tiens juste dans le halo d'un lampadaire.
L'obscurité m'entoure, percée par les lumières de la ville.
Baboum. Baboum. Baboum.
Fichu coeur.
Fichu corps.
Traîtres !
Vous vous rappelez de cet espoir dont je vous ai parlé ? Ce sournois espoir...
Eh bien, tout ce temps, il chuchotait à mon oreille : "Ça va s'arranger. C'est possible." Je me croyais immunisée contre lui, mais non.
Je m'en rends compte maintenant. Accrochée à un lampadaire comme à une bouée de sauvetage.
Je coule.
Voilà.
Je coule.
Et mon corps, ce fichu corps, ne m'aide plus.
C'est horrible, quand votre esprit se bat mais pas votre corps.
Ce fichu corps rejette le traitement.
Il héberge un parasite.
Et l'aide.
Il le nourrit.
Baboum. Baboum. Baboum.
Ce fichu coeur envoie de l'énergie à ce fichu cancer.
Je me redresse brusquement, tremblante.
Je ne veux plus réfléchir.
Je sors mon portable et remet la musique de mes doigts gelés.

Electric lights
Blow my mind
But I feel alright
And never stop, it's how we ride
Comin'up until we die

Et.
Je.
Cours.

CrépusculeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant