Chapitre 9

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Réveil très difficile. Quand j'ouvre les yeux, j'ai l'impression de m'être a peine endormie. Je reste un petit peu dans mon lit et émet un grognement quand je remarque que j'ai déjà 10 minutes de retard. Je traine des pieds jusqu'à la cuisine ou je trouve trois autres zombies attablés qui essaie d'immerger. Je me sens encore plus coupable d'avoir réveillé tout le monde la veille. Je leur dis "bonjour" d'une voix rauque et ils me répondent d'un grognement endormi. Je remarque Maxime qui me fixe mais il détourne tout de suite le regard quand je rencontre celui-ci. Je n'y prête pas plus attention, mon état proche du somnambulisme ne me le permet pas.

- Et merde! marmonne Nathan, On est en retard, bougez-vous!

- Attends! je l'interpelle, Je ne me suis pas coiffée.

- T'es parfaite comme ça.

Il me pousse dehors et referme la porte derrière nous. J'essaie tant bien que mal de me faire un chignon mais sans miroir ni brosse c'est peine perdu. Quand nous arrivons au lycée, j'ai l'impression d'être un extraterrestre vu comment les autres me regardent, pourtant ça je ne peux pas être si catastrophique que ça quand même ! Si?

- Oh mon Dieu Harper! T'es malade? s'exclame une voix derrière moi.

Je me retourne et aperçois Fanny et Madison qui me regarde épouvantés.

- T'as envie de vomir? T'as de la fièvre? me demande l'une d'elle.

- C'est contagieux ou je peux quand même te faire la bise?

- Ne vous inquiétez pas c'est juste une insomnie.

Je mens évidemment. Mais je ne pense pas que se soit une bonne idée de répondre que j'ai encore fait un cauchemar et réveillée toute la maison en hurlant.

- Tant mieux! déclare Madison. Je n'avais pas envie d'être malade.

Fanny et moi échangeons un regard avant de lever mutuellement les yeux au ciel, exaspérer par l'attitude de notre amie.

- J'ai ma trousse à maquillage si tu veux je peux te la prêter. me propose-t-elle. Un peu d'anti-cerne et de fond de teint ne te fera pas de mal.

Vraiment aucun tact cette fille! Je m'apprête à riposter mais elle est déjà partie chercher ses affaires. Elle revient avec une boîte remplie de toute sorte de produits où je ne connais ni le nom ni l'utilité de la moitié d'entre eux. Tout sourire, elle m'amène vers les toilettes et commence son œuvre d'art sur mon visage.

- Ne t'inquiètes pas, je me débrouille très bien en matière de maquillage. me rassure-t-elle.

- Tu sais ce n'était pas si indispensable que ça...

- Arrête de bouger! Je vais te louper après !

Je lance un regard suppliant à Fanny qui se retient d'éclater de rire. Heureusement, elle comprend le message que j'essaie de lui transmettre et vient à mon secours :

- Je crois que ce que Harper voulait dire c'est qu'elle préférai quelque chose de plutôt discret et de ne pas trop travaillé, tu vois? dit-elle en s'adressant à Madison.

- Oh mais tu sais on peut être naturelle et très sophistiqué.

- Oui, mais ça va bientôt sonner tu ne vas pas avoir le temps... tente-t-elle encore une fois.

Madie jette un œil à sa montre et aquiesce un mouvement de tête. Soucieuse, elle ne dit rien pendant un moment puis regarde sa trousse de maquillage. Je lance un regard à Fanny pour lui demander si on a gagné mais elle hausse les épaules.

- Tu as raison je vais plutôt faire quelque chose de très léger, finit par dire mon esthéticienne privée.

A ce moment-là je n'ai qu'une envie: me précipiter vers Fanny pour la serrer dans mes bras! Mais je me retiens de triompher et m'efforce de garder un visage neutre. A côté de moi, mon acolyte fait semblant de soulever une coupe et de saluer son public invisible. Je ferme les yeux pour m'empêcher de la voir et de rire.
Madie finit mon maquillage et, tout sourire, m'encourage à aller me regarder dans le miroir. Étonnamment, je trouve ça plutôt jolie. Moi qui n'aime pas trop ça, je me surprend à m'admirer dans la glace. Madison part ranger ses affaires et je demande à Fanny:

- Pourquoi elle a autant de matériel juste pour aller au lycée? Elle est interne?

- Non, c'est juste qu'elle adore maquiller les gens. C'est un peu la pro ici. Et puis il fait absolument qu'elle se fasse belle pour Maxime! Imagine après le sport, la sueur a tout enlevé! Elle est obligée de recommencer.

Son ironie me fait rire, mais je ne pensais que Madie était si... qu'elle faisait autant attention à son apparence. Quand la cloche sonne, nous nous séparons et allons dans nos classes respectives. Au moment où nous arrivons vers la nôtre, Fanny me donne un coup de coude et pointe quelqu'un du doigt: Raphaël.

- Fait attention, souffle-t-elle avant de rejoindre sa place.

Je lui adresse un sourire rassurant et l'imite. Mon voisin s'installe avec un sourire glacial. Il tire sa table vers lui de manière à être plus proche de moi, son pote l'imite bien évidemment. Je mine de l'ignorer mais il pose son coude sur ma table et me susure à l'oreille :

- Tu vas regretter ton petit manège de l'autre fois ma belle.

Il pose sa main sur ma joue et la descend tout doucement, d'abord la mâchoire, puis mon cou, elle s'attarde ensuite à la clavicule.

- Enlève cette main, immédiatement !

- Quoi? Tu veux parler de cette main-là? 

Il la laisse glisser tout doucement vers le haut de ma poitrine. Je la lui ôte avant qu'il n'aille trop loin et lui lance un regard noir.

- Tu sais que je pourrai porter plainte contre toi pour attouchements là ?

- Mais bien sûr! répond-il, Essaie pour voir!

Il me lance un sourire sarcastique, repose sa main là où je l'ai arrêtée et continue sa lancée le long de ma poitrine. Je me lève brusquement et lui crie:

- Mais c'est quoi ton problème !

- Harper ! intervient le prof, Qu'est-ce que c'est que cette mascarade !

- Demandez lui! je dis en pointant Raphaël du doigt, Apparemment ses mains baladeuses n'arrivent pas à se contrôler!

M.Rochausson fusille mon voisin du regard qui aborde toujours son attitude provocante. Se sachant impuissant face au ardeur de mon cher camarade, il me demande de changer de place pour aller un table derrière. Je m'éxecute et le cours continue. Deux minutes plus tard, je reçois un papier de Raphaël qui me devisage de façon familière. Je le récupère et le déplit afin de voir ce qu'il inscrit :

Ça ma belle, c'était un avant goût de ce que tu vas subir. Tu n'aurais jamais dû te confronter à moi. Quand tu rentres dans ce jeu c'est toujours la même chose: c'est moi qui choisit les régles, moi qui mène toute la manche, et moi qui gagne à la fin.

Quand je relève la tête vers lui il se détourne  après m'avoir lançait un regard lourd de sous-entendus, me laissant seule avec les échos de sa menace. Je suis prête à l'affronter, il ne me fait pas peur. Je vais le faire redescendre de son trône de prince et par la même occasion venger toutes ses victimes. Je suis beaucoup plus forte que lui! Ou peut-être c'est ce que j'essaie de me persuadée...

★★★
Alors qu'est-ce que vous en pensez?

Revivre, grâce à toi. [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant