Une semaine et demi. Onze jours. 264 heures. 15 840 minutes. Soit plus de 950 000 secondes. Un grain de poussière à l'échelle de l'univers tout entier mais l'infini à mes yeux. C'était le temps qui étais passé depuis la dernière fois que j'avais vu Jackson.
Une semaine et demi. Avec pour dernier souvenir le goût de ses lèvres, le désir ardent brûlant mes entrailles et la frustration. J'avais maudit mon téléphone d'avoir sonné. Et encore plus le destin, pour m'avoir gâché ce moment que j'avais l'impression d'avoir attendu toute ma vie.
J'avais du partir en catastrophe, abandonnant mon magnifique danseur aux cheveux châtains, pour rentrer préparer à la va-vite un sac d'affaires avant de prendre la voiture pour rejoindre ma ville natale. Je venais à ce moment-là d'apprendre la décès de ma grand mère paternelle. Je n'étais pas très proche d'elle, et n'étais donc pas complètement anéanti pas sa perte, mais pour mon père c'était complètement autre chose. Il venait de perdre sa mère, la femme qui l'a mis au monde et l'a élevé seule, sans jamais rien demander à personne. C'était une femme d'une force phénoménale, je devais le reconnaître, bien qu'un peu trop strict peut-être. Il était donc évident que ma place était auprès de ma famille, afin de rendre un dernier hommage à cette honorable femme.
Je m'étais donc glissé derrière le volant, sans même avoir pris ma douche ou m'être changé, sous le regard circonspect de mon meilleur ami. Il n'avait probablement pas eu le temps de comprendre tout ce que je lui avais balancé à la vitesse de l'éclair.
Ce ne fut qu'une fois arrivé devant la maison de mes parents, lorsque je voulus envoyer un message à BamBam pour lui dire que j'étais bien arrivé et aussi à Jackson pour m'excuser d'être parti comme un voleur, que je remarquais que mon téléphone n'étais ni dans mon sac, ni dans mon manteau. Il était nul part dans la voiture pour être exact et ce constat me fit soupirer.
J'avais dû contacter BamBam avec le vieux téléphone fixe de la maison, remerciant les années que nous avions passées ensemble de m'avoir permis de me souvenir de son numéro de téléphone. Mais je n'avais même pas eu le temps de lui demander de transmettre un message à Jackson que ma mère m'avait demandé de raccrocher pour rejoindre mon père.
Il avait bien fallu trois jours avant qu'il cesse de pleurer. Et un de plus pour qu'il accepte d'avaler quelque chose. Ses cernes montraient bien les insomnies qui le tenaient éveillé. Ca me faisait de la peine de voir mon père comme ça, lui qui était toujours joyeux et qui adorait blaguer. J'avais l'impression qu'il n'était plus qu'une ombre, un esprit errant dans cette maison plongée dans un silence de mort. Sans mauvais jeux de mots.
Je n'étais probablement pas mieux. Tiraillé entre l'inquiétude pour mon père et le manque que je ressentais depuis que j'avais quitter le chinois, dans cette salle de danse. Dès que je fermais les yeux je pouvais ressentir à nouveau le contact de ses lèvres sur les miennes, ravivant toutes les sensations qui m'avaient assailli à ce moment-là. Et lorsque je dormais c'était bien pire, mon inconscient ne se contentant plus d'un simple baiser, imaginant ce qu'il aurait pu se passer si mon téléphone n'avait pas sonné à ce moment-là, ravivant le brasier de désir et d'envie qui sommeillait dans mon bas-ventre.
Je m'en voulais un peu de me sentir plus triste de ne pas pouvoir contacter le danseur que de savoir ma grand-mère décédée. Et il m'arrivait d'avoir des moment de culpabilité intense. Je l'avais connu cette femme, j'avais grandit en la côtoyant à toutes les fêtes de famille et pendant les grandes vacances scolaires. J'avais passé des journées entières à l'écouter parler de mon père et d'à quel point il pouvait être un insupportable pleurnichard lorsqu'il était jeune. J'avais de bons souvenirs avec elle et, malgré son air souvent renfermé et son regard froid, je savais que son sourire était emprunt d'une douceur incomparable. Et pourtant je n'étais pas si triste que ça.
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Just Dance (JackYeom/YuSon)
FanfictionKim Yugyeom est un étudiant en art. Son plus grand rêve ? Pouvoir vivre de sa passion : la peinture. La danse ? C'est sa deuxième raison de vivre. Tellement qu'il en oublie parfois tout le reste, même sa timidité. Il n'a jamais connu l'amour et son...