Le Temps Des Sortilèges - Tome 2 - Le Choix

VI

Alban était paisiblement installé dans les sources, réfléchissant longuement à sa mission. Il ne cessait de se poser mille et une questions concernant la charge qu'il avait reçu. Il soupira, plongeant son visage dans l'eau pour se remettre les idées en place.

" N'as-tu pas d'autres informations plus précises à me transmettre, pensa-t-il à l'adresse du gerfaut posé à quelques pas de là. C'est quand même plutôt vague ...

- Non. C'est tout ce qu'on a pu obtenir des parchemins. Répondit son gardien. Mais je pense que ce qui t'a été transmis est largement suffisant pour compléter ta mission dans les plus brefs délais ! Souviens toi que nous avons besoin de toi là-bas..."

Le jeune homme poussa à nouveau un gémissement plaintif l'air désespéré. Cette situation représentait un véritable casse-tête pour lui, comme pour ceux qui l'avaient envoyé ici. Il nagea jusqu'à la berge et appuya sur ses avant bras pour s'extraire du courant naturel. Sans le vouloir, son esprit divergea vers une pensée bien plus intéressante que le puzzle qu'il était censé résoudre. L'image familière d'une certaine jeune fille à la chevelure enflammée vint égayer son visage, mais il fut reprit par son compagnon ailé :

"Arrête de penser à cette nana je te le dis, elle ne fera que t'apporter des ennuis.

- Facile à dire... Grommela le blond en le foudroyant d'un regard véhément. Ce n'est pas toi qui la voit dans ta classe tous les jours, qui l'accompagne tous les matins, au point qu'elle t'emplisse la tête même quand tu ne le veux pas et qu'elle n'est même pas là.

- Ben, techniquement si, du coup. Rappelle toi que j'entends et vois tout ce que tu penses...Marmonna le gerfaut peu amène. Et ce genre de pensée commence légèrement à me...

Plongeant sous l'eau afin d'échapper à cette conversation, le jeune homme lâcha quelques brasses avant que ses poumons ne crient grâce. Perçant rapidement la surface paisible, il laissa l'oxygène pénétrer son corps, tel un souffle de vie. Jetant un rapide coup d'œil autour de lui, constata que son gardien n'avait pas attendu de le voir revenir pour déguerpir. Soupirant pour la énième fois de la journée, le jeune homme finit par sortir définitivement de l'onde calme pour se lancer à la poursuite des individus qu'il avait surpris entrain de l'épier depuis son départ de chez lui. Il faut dire que ceux-ci, bien qu'il ignora encore leur identité, n'avaient pas été au top de la discrétion. Et comme ils semblaient avoir déserté les lieux depuis un petit bout de temps, il lui fallait se presser afin de ne pas perdre leurs traces.

***

"Ici se trouve la Grand-salle. C'est ici que Guillaume tenait la plupart de ses réunions, les banquets et autres sortes d'événements notables où beaucoup de personnes sont généralement conviées. Mais c'est aussi le lieu où se tenait les nombreuses audiences des paysans venus pour plaider auprès de lui. Expliqua avec passion Natacha qui faisait renaître de ses paroles, les restes du château en ruine sous les yeux émerveillés de Charlie, littéralement suspendue aux lèvres de son amie.

"Là, indiqua la petite blonde, se trouvait le couloir qui menait à l'escalier qui débouchait sur les appartements de Guillaume et les miens, qui n'étaient pas si loin en fin de compte.

-Étonnant tient ... Pouffa la brunette en entendant les dernières paroles de sa comparse.

La petite blonde ne releva pas la pique, préférant se rappeler tous les souvenirs de cet endroit où tant de choses s'étaient déroulées. Mais alors qu'elles continuaient à déambuler parmi les roches subsistantes de l'immense forteresse, Natacha s'arrêta tout net, face à un détail qui la frappa. Là où les restes du château semblaient les plus en "état", et où poussaient un amas de buisson et de lierres grimpant le long d'un mur, elle put distinguer les contours d'une porte. Intriguée, la blondinette s'en approcha suivit de près par Charlie qui ne préféra pas poser de question face au regard concentré qu'arborait l'intéressée.