Je termine de taper les dernières lettres de l'article parlant de clichés des stars pris la main dans le sac. Je jette une rapide coup d'oeil à ma montre: 23h01. Je referme mon ordinateur portable et range mon bureau avant de partir vers l'ascenseur. Ce soir, il y a eu un avertissement d'orage et ce n'est pas faux. Le feuillage des arbres est pratiquement à l'horizontale tellement le vent est puissant. J'ai hâte de rentrer dans le confort de mon appartement.
Je fais souvent des heures supplémentaires pour payer mon loyer, même si j'ai une colocataire qui est aussi ma meilleure amie. Je suis la seule qui a une « vraie » job. En fait, Kelly, ma meilleure amie, est à l'université pour devenir professeure, mais elle n'a pas encore fini ses études. Elle doit sans doute dormir à l'heure qu'il est.Dans l'ascenseur, je tape du pied en fixant ma montre. Plus vite... L'ascenseur s'arrête à un étage au-dessus du mien. Quoi? Il y a encore quelqu'un? La machine affiche l'étage 6, qui est l'étage du « big boss » comme nous l'appelons. Personne ne l'a déjà vu. Personne ne lui a déjà parlé. Il y a cette Éliane Rousseau qui ne cesse de nous dire qu'elle lui parle tous les jours, mais tout le personnel sait qu'elle ne fait que mentir. Cette fille ferait n'importe quoi pour attirer les regards, surtout ceux des hommes. Le pire, c'est que cela fonctionne.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Je garde les yeux fixés au clavier devant moi. Si c'est le « big boss », je ne veux pas croiser son regard. Il ne doit même pas savoir que je travaille pour lui.
-Vous descendez? je demande sans lui lancer un regard.
-Oui, merci, me répond-t-il poliment.J'appuie sur le bouton où est indiqué « RC » pour « rez-de-chaussée ». Je tapote sur mes jointures, espérant que ce moment se termine bientôt.
Soudainement, les lumières s'éteignent et une petite lueur rouge éclaire faiblement la cabine. Tout est sombre, je ne peux pas distinguer les traits de visage de l'homme près de moi.
-Merde. C'est quoi ce problème?
Cette phrase sort de ma bouche.
-Sans doute à cause de l'orage, lance l'inconnu.
Que je suis bête. Sa voix est calme et posée. Il n'a pas ce ton arrogant que pourrait avoir un boss.
-Je suis nerveuse. Je ne me sens pas très à l'aise dans des espaces restreints. Je sais que ça sonne un peu comme étant claustrophobe, mais je ne le suis pas. Je me rends compte que je vous parle de n'importe quoi et que je devrais me taire avant de passer pour une dégénérée..., je parle en un temps record.
Ma remarque lui provoque un petit rire moqueur.
-Vous n'êtes pas ennuyante, affirme-t-il.
Je reste septique quelques instants. Je sens qu'il s'approche de moi. La première chose que je remarque est ses yeux argentés. Je reste paralysée.
-N'ayez pas peur. J'ai seulement faim. Ne criez pas, restez là.
Sa voix est robotique. Je ne sais ce qu'il essaie de faire, mais ça ne me rassure pas du tout. Je reste figée comme un chevreuil devant les phares d'une voiture.
-Qu...?!
Il enfouit son visage dans mon cou. Sa barbe de deux jours vient me picoter le cou, mais c'est assez agréable. À ce contacte, mes muscles se relâchent soudainement. Je me mords la lèvre inférieure pour m'empêcher de pousser un soupire. Puis, sans que je m'y attende, je sens ses dents me percer la peau. Cette sensation est douloureuse au début, mais devient peu à peu agréable et désireuse. Je lui attrape les bras pour ne pas flancher. Je ressens lorsqu'il aspire mon sang. C'est si bon... Mes muscles de cuisse se contractent.
Quand il finit, il lèche la blessure qu'il ma fait pour ne pas que le sang s'échappe. Quand son visage se décolle du mien, mes yeux se perdent dans les siens. Argenté, c'est rare comme couleur d'iris.-Oubliez tout ce qui c'est passé, dit-il autoritairement.
Hein? Oublier?
-Comment vous..., commence-t-il.
La lumière revient et les portes s'ouvrent aussitôt. Sans une seconde de plus, l'inconnu sort de l'ascenseur à la vitesse de l'éclair. Quoi? Comment? Qu'est-ce-qui s'est passé?
En titubant comme une alcoolique, je me rends chez moi. Je me ressasse ces événements, mais ne trouve pas une explication logique. Je passe ma main là où l'homme m'a mordu. Rien. Ma peau est lisse comme si rien ne l'a percée avant. C'est trop étrange. Tant de question tourbillonne dans mon esprit.
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Protection contre Alliance
VampireÇa a débuté avec une morsure dans l'ascenseur. Meghan Walsh a découvert bien tôt que cette personne n'est pas humaine, mais un vampire! Cet homme propose un contrat: il la protège des créatures surnaturelles en échange d'une alliance. Elle passe de...