Chapitre 28

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C'est enragée que je m'assois sur ma chaise de travail. Maggie ouvre sa bouche pour me questionner, mais la referme devant mon expression massacrante. Je pianote sur les touches du clavier pour un dossier afin de me sortir Charles de la tête.

-Meghan?

Qu'est-ce qu'il veut encore? Je l'ignore sachant qu'il peut entendre mes pensées.

-Meghan.

Rien. Je ne vais pas lui faire le plaisir de lui répondre. Il faut qu'il comprenne que lorsqu'une femme est fâchée contre lui, il ne peut pas lui parler par la pensée et tout sera réglé.

-Meghan! hurle-t-il dans ma tête.

Je sursaute sur ma chaise et mes bras sont parcourus de frissons. Merde, essaie-t-il de me rendre sourde?

-C'est quoi ton problème? je lui demande.
-Si il faut que je crie pour que tu m'entendes, je vais le faire.
-Et si je devenais sourde? je pose, irritée.
-Meghan, c'est dans ta tête. Ça ne passe pas par tes oreilles.

Ma mâchoire se serre et j'entends mes dents grincer. Même lorsque je suis fâchée contre lui, il emploie son ton condescendant.

-Pourquoi tu es contre moi?

Je soupire.

-Faut-il vraiment que je te fasse un dessin? je rétorque, agacée.

J'ouvre mon ordinateur et vais sur les actualités; histoire de me changer les idées.

-Reviens. Immédiatement.
-Charles, il va falloir que tu apprennes que lorsqu'une femme est en colère, tu ne peux pas avoir ce que tu veux.
-J'en ai rien à foutre! Reviens! hurle-t-il.

Je fronce mes sourcils.

-Charles. Tu me pompes vraiment l'oxygè...?

Je tombe sur un article du journal électronique où je peux parfaitement distinguer Olympe frappant une personne. Qu'est-ce que c'est que cette histoire? Pendant que j'essaie de me concentrer pour lire l'article, Anderson revient à la charge:
-Je te pompe l'oxygène?! Tu as de la chance que je t...
-Que tu quoi, Charles? je le coupe en soupirant.

Pire qu'un enfant.

-Que je t'aime, complète-il.

Je cesse de fixer l'article et me concentre sur ces mots qui résonnent dans ma tête. Un large sourire apparaît sur mes lèvres. Devant mon changement d'attitude, Maggie m'envoie un retard interrogateur. Si je lui expliquais, elle ne comprendrait pas alors..
Puis, mes yeux se bloquent sur le mot « agressé » dans l'article.

-Anderson, dis-je, il y a un problème.

Il ne me répond pas, mais en cinq secondes, la carrure du big boss arrive pour une deuxième fois dans mon bloc.

-T'aurais pu m'appeler pour que je vienne, je lui rappelle en serrant les dents.
-Tu as un problème, je suis venu. Maintenant, dis-moi.

Il prend une chaise à côté et s'assoit près de moi. Plusieurs le fixent, mais Charles n'en tient pas rigueur. Ils vont bien finir par regarder ailleurs!

J'indique l'écran de mon ordinateur à Anderson pour qu'il lit l'article parlant d'Olympe. « En plein jour, un homme pauvrement habillé a agressé une jeune femme non-armée avec rage. Il la frappé à plusieurs reprises ainsi de la traité de tous les noms. Puis, après quelques minutes selon les témoins, il a affirmé que cette femme n'était pas celle qu'il cherchait. Par la suite, l'homme s'enfuit de la foule, mais est bien vite rattrapé par la police. Lors d'un interview, la victime nous confit qu'elle se rendait à son lieu de travail avant d'être sauvagement agressée. Aussi, l'homme l'appelait d'un autre prénom; Meghan. De ce fait, la jeune femme ne s'appelle pas ainsi. Cela veut-il signifier que cet homme réserve le même sort à cette dénommée Meghan? La police est sur l'affaire.. »

Je jette un regard à Charles. Ce dernier maintient une expression grave, puis, comme si mes barrières s'effondrent en quelques secondes, j'éclate de rire. Cette histoire me fait mourir de rire! Bon, c'est triste pour cette jeune femme, mais la tête d'Olympe..! Il est devenu complètement paranoïaque à propos de moi. C'est beaucoup mieux de ce que j'avais espéré.

-Ça t'amuse tout ceci? demande-t-il, irrité devant ma réaction.

J'éponge les larmes de rire aux coins de mes yeux.

-Un peu, dis-je en retenant un hoquet.

Mon vampire soupire et reporte son attention sur l'article.

-C'était il y a deux jours. Ce qui ne nous laisse pas beaucoup de temps avant qu'il te trouve, affirme-t-il.

Maggie lève les yeux vers nous. Je me penche près de l'oreille de Charles.

-Tu vois pourquoi je voulais en parler dans ton bureau, je murmure.
-Et puis quoi? Elle est humaine.

Ma collègue continue de nous fixer. Ses sourcils se froncent et son visage est figé dans l'incompréhension. Anderson se relève et va vers elle. La panique se lit sur ses traits. Le vampire pose une main sur la frêle épaule de Maggie, ensuite ses yeux virent à l'argenté et il lui dicte de tout oublier.

-J'oublie tout, répète-t-elle machinalement.

Je suis contre l'idée qu'Anderson hypnotise mon amie, mais elle ne doit pas se souvenir de ce que nous avons dit. Au moins, elle ne me posera pas de questions gênantes.

-On en reparlera ce soir. Attends-moi avant de partir.

J'hoche la tête malgré le fait qu'il soit dos à moi.

-Il a beau être arrogant, Dieu qu'il est sexy! commente Maggie quand Charles est dans l'ascenseur.
-Tu as raison là-dessus, dis-je en souriant.
-Tu n'es pas croyable, Walsh! s'exclame une voix qui me fait grincer des dents.

Je me tourne vers une Éliane toujours aussi énervante. Charles a beau l'avoir remis à sa place, elle revient à la charge lorsqu'il n'est pas là. S'elle s'avait qu'il peut l'entendre même s'il est à l'étage le plus haut. Je soupire devant son air sarcastique.

-Tu n'es pas supposée travailler, Rousseau? Ou tu as trop peur de te briser un ongle en tapant sur les touches de ton clavier?
-Ah! Tu te crois plus maligne maintenant que tu as le patron dans ta poche. Les histoires comme la tienne, je connais. Et, crois-moi, après trois mois.. POUF! Plus rien. Tu découvriras qu'il a une femme ou une maîtresse. C'est toujours ainsi.
-Je suis heureuse que tu me racontes tes relations avec des hommes à la retraite, mais j'en ai rien à foutre, lui dis-je en me tournant vers mon écran.
-Avant que tu ne débarques ici, c'est moi qu'il baisait! Va donc lui demander et tu verras si j'ai raison.

Est-elle sérieuse? Pousser son mensonge aussi loin?

-N'as-tu pas honte, Éliane? Briser des couples, des familles, des relations seulement pour ton propre caprice? En fait, ce n'est plus rendu un caprice, mais un besoin. Tu ne supportes pas le bonheur des autres, alors tu le détruis. As-tu des remords en repensant que tu as peut-être séparé deux personnes liées par la vie?
-Ce que tu dis n'a aucun sens! Je ne brise rien.
-Pourtant, t'essaies bien de me séparer d'Anderson. Comment t'appelles ça?

Pour une fois, ses lèvres restent collées.

-N'empêche qu'il va te jeter dès qu'il en aura marre de toi. Il reviendra avec moi.. Tu sais, à chaque fois qu'on baisait, il me disait à quel point j'étais bonne.

Mon coeur rate un battement. Ce qu'elle peut m'énerver! Soudain, le son de l'intercome retentit.

-Éliane Rousseau est demandée au bureau Anderson. Merci.

Talia. Je me demande bien que va lui dire Charles.

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