Chapitre 8

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-Plus fort, hurle-t-il à la suite d'un coup de poing dont j'ai frappé dans sa paume.

Essoufflée, je recommence.

-Encore.

Je refrappe dans sa main.

-Meghan, tu es plus faible qu'un chaton.

Vexée et exténuée, je lui donne un coup de pied entre les jambes. Enfin, j'essaie, puisqu'il bloque ce coup à une main. Je grogne de mécontentement.

-Putain! je lui cries.
-Finalement, plus faible qu'un tigre.

Cet homme m'énerve plus que la normale. Je me jette sur lui et le gifle autant de fois qui m'en est possible. Contre moi, il me bloque rapidement et me fait un croche-pied. Je perds l'équilibre, tombe sur le tapis et le corps de Charles pèse sur moi. Je suis incapable de bouger ou de me dégager.

-Tu me tombes sur les nerfs, Anderson.
-Merci, répond-t-il avec un sourire sarcastique.

Je plaque mes mains sur son torse et essaie de le repousser, mais en vain.

-Dégage, l'avertis-je.
-Sinon quoi?

Je me racle la gorge, m'apprêtant à crier. Voyant mon intention, Charles se redresse à une vitesse surnaturelle.

-OK, OK, t'as gagné, dit-il en me tendant sa main pour me relever.

Je l'ignore et me redresse seule.

-Ne vas pas croire que ce chantage fera toujours son effet, dit-il.
-Je crois le contraire, mon cri sera toujours ainsi.
-Je préférerais que tu cries pour autre chose, lance-t-il.

Je le dévisage quelques secondes avant de lui envoyer un gant de boxe en pleine figure.

-Ce sont des avances, boss? je demande sur un ton moqueur.

Repoussant le gant, il rigole.

-Peut-être bien. Après tout, j'ai fait mon effet dans cet ascenseur.

Le rouge me monta aux joues. Il a ressenti mes émotions? Je ne pensais à rien pourtant. Je me focalisais sur ce que je... ressentais.

-La télépathie est très vaste. Mais, oui. Tu as raison.
-Comment? j'ose demander en faisant l'erreur de croiser son regard.

Ses yeux bleus sont marbrés d'argenté.

-La morsure d'un vampire fait souffrir que si le vampire le veut. Il peut être plus brusque et ne penser qu'à boire du sang. Ce n'était pas mon cas dans l'ascenseur. Pourtant, à la simple odeur que tu dégageais, j'ai perdu les pédales et je t'ai sauté dessus, mais je ne t'ai pas fait mal. Je.. je sais pas comment ni pourquoi. L'instinct, ça ne se décrit pas.
-Donc me mordre sans raison, tu appelles ça « l'instinct »?

Il hausse les épaules.

-Avoue-le, tu en aurais redemander.

Je m'approche de lui d'un pas lent. Quand j'arrive à sa hauteur, je me penche à son oreille:
-Essaie, et tu verras comment je réagirais.

Ses yeux deviennent entièrement argentés.

-C'est une demande? s'enquit-il.
-On se remet à l'entraînement? j'ignore en lui tournant le dos.
-Meghan..., dit-il d'un ton d'avertissement.

Dos à lui, je me permets de sourire. J'adore jouer avec le feu.

-Tu ne devrais pas me mettre des idées dans la tête, continue-t-il.

Son bras puissant me retient, me forçant à lui faire face. Le contour de ses iris sont de couleur argenté.

-Anderson, tu es mon patron, mon employeur. Je ne me permettrai pas d'avoir une relation merdique, sachant que cela ne fera que se dégrader. Que ça te plaise ou non, nous sommes collègues et je ne couche pas avec mes collègues.
-Je vois ça comme un défi.
-Vois ça comme tu veux. J'ai signé pour ne pas mourir, pas pour avoir des orgasmes. Si c'était le cas, il y a un bar pas loin de chez moi, dis-je.

Sa poigne se relâche.

-Tu me résistes?
-Ne le prends pas personnel, je le rassure en lui tapotant l'épaule.
-Un jour, tu me supplieras de te faire crier, et je vais savourer ce moment de victoire.
-Mon pauvre Anderson, tu n'as rien compris.

Il fronce les sourcils.

-Ce n'est pas en me traitant comme tes anciennes maîtresses que tu vas m'avoir dans ton lit, je poursuis. Disons que je suis difficile pour ces choses-là.

Sur ce, je ramasse mes affaires et sors du gymnase. Par réflexe, je donne l'adresse de mon appartement au chauffeur de taxi. Dix minutes plus tard, me voilà à la maison. Quand j'ouvre la porte, Kelly se jette dans mes bras comme une gamine de cinq ans.

-T'étais passé où?
-Chez quelqu'un.

Elle se décolle en me fixant.

-Hier matin, j'ai signé un contrat avec Anderson. Il va faire les gardes-du-corps et je lui promets une alliance avec les Sirènes.
-D'accord, alors tu as passé la nuit avec ce bel Apollon?
-Kelly! Je n'ai pas dormi avec lui!

Je la repousse et elle recule de deux pas en rigolant.

-On ne sait jamais. Il aurait pu te mordre de nouveau.

Je lève les yeux au ciel en déposant mon sac sur le sol.

-Je me suis entraînée avec lui ce matin.
-Tu l'as vu sans chandail? pose ma meilleure amie en haussant les sourcils d'un air aguicheur.
-Franchement, Kelly! T'as quel âge? Quinze ans?
-Quelle rabat-joie.

Je vais dans la salle de bain prendre une douche, mais quand je ressors, il n'y a plus de Kelly. Les fauteuils ont été renversés, la table basse est cassée et le tapis d'entrée est à l'autre bout de la pièce. Anderson!
Paniquée, je prends mon téléphone pour appeler Charles. Je tape sur le premier numéro et ma porte d'entrée s'ouvre à grande volée. Il est là, devant moi, essoufflé. Il ne s'est pas changé depuis notre entraînement et quelque chose me dit qu'il a couru jusqu'ici.

-K-Kelly! Elle, elle n'est plus là. J'ai essayé de la joindre, mais rien. Quelqu'un l'a kidnappé! décris-je à Charles qui, lui, inspecte les lieux d'un air grave.

Il prend une bouffée d'air et son expression s'assombrit.

-Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? je pose en posant ma main sur son bras.
-Satanées créatures de malheur, peste-t-il.
-Qui, Anderson?

Son regard noir croise le mien.

-Des métamorphes.
-Métamorphes? C'est quoi?
-Des créatures surnaturelles à l'apparence humaine, mais elles peuvent se transformer en animal réaliste ou mythique. Chaque métamorphes a un animal bien à eux. Ici, ça empeste le chien et le bouc.

Vu son expression, mon petit doigt me dit que Charles connait les kidnappeurs.

-Tu les connais?
-Oui, ce sont des vieux amis dont j'ai quelques différents avec eux, explique-t-il amèrement.
-Assez pour prendre mon amie..., je marmonne.
-Ne t'en fais pas, on va la retrouver. Je sais où ils se cachent.

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