Chapitre 6

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Le lendemain, je marche jusqu'à mon lieu de travail. M'aérer le cerveau m'aidera à être plus performante, mais avec cette histoire d'hier, mes idées se bousculent.

Bientôt rendu, je sens que je suis suivie. Cette sensation est assez agaçante. Je me retourne et croise le regard d'un homme qui me suit, effectivement. Il porte un vieux pantalon mou avec une veste à capuche verte sale tâchée de sang. Quoi? Du sang? J'active le pas et entre dans le bâtiment de mon travail. Ce qui me surprend, l'homme me poursuit dans l'édifice également.

-Eh toi! Arrête! me crie-t-il.

Le personnel nous fixe sans rien faire. Prise de panique, je hurle son nom:
-Anderson! Viens, vite!

En trois secondes, le boss arrive et se place devant moi. Quelqu'un a-t-il réalisé sa vitesse hors norme? Sans doute pas, tous sont médusés devant la scène qu'offre l'inconnu.

-Qu'est-ce que tu fais, mon frère! hurle l'homme à Charles Anderson. Elle n'est pas comme nous! Elle n'est pas comme eux! Elle peut être un danger!

Le « big boss » s'approche de l'homme. Il lisse sont impeccable costume noir, et lui lance sur un ton neutre, mais ferme:
-Partez d'ici, ne revenez jamais. N'alarmez personne d'elle et de son cas, car vous vous êtes trompé. Elle est humaine. Ne l'approchez plus jamais. Compris?
-Oui, compris, répond l'inconnu avant de tourner les talons et sortir du bâtiment.

Il vient juste de l'hypnotiser? Mais c'est génial!

-Ne restez pas plantés là! Au travail! rétorque Anderson aux employés.

Immédiatement, tout le monde se remet en route et fait comme si rien ne s'était produit. Charles se tourne vers moi.

-Dans mon bureau, murmure-t-il.

Il se dirige vers l'ascenseur, je lui emboite le pas. Dans la machine, je lui pose des questions:
-Pourquoi t'a-t-il appelé « mon frère »?
-Un terme quand la personne fait partie de la même espèce que nous.
-Et comment tu as fait pour qu'il parte?

Il pose ses yeux sur moi. Je déglutis péniblement.

-Je l'ai hypnotisé, me répond-t-il comme si c'était la chose la plus évidente.
-Tu peux hypnotiser un autre vampire? je demande, surprise.
-Seulement si le vampire est inférieur à moi.

Je le fixe, ne comprenant pas. Voyant mon expression, il prend un bouffée d'air et reprend:
-Si le vampire est plus faible que moi. À en voir avec sa démarche et comment il me parlait, j'ai su qu'il était jeune. Sans doute... un ou deux ans.
-Et il a réussi à me sentir?
-Ton odeur de sirène est si concentrée et forte que tous les surnaturels peuvent te sentir.

Sa réponse me tord les entrailles. Il est clair que je ne vais pas survivre sans protection, sans aide.

-Voilà pourquoi je t'ai proposé de t'aider, complète Charles.
-Oui, je comprends.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Talia nous attend devant, les mains sur les hanches.

-Franchement, Charles! C'est assez risqué de faire une apparition comme ça en publique! Tu aurais pu te faire remarquer! le gronde Talia.
-Si c'était le cas, je l'aurais hypnotisé, rétorque-t-il en sortant de la cabine.

Le regard de mon amie se pose sur moi.

-Ah, d'accord. Je comprends.

Puis, elle repart s'assoir sur sa chaise à son bureau. Soudain, une ampoule s'allume dans ma tête et je commence à rassembler les pièces du puzzle.

-Talia est un vampire aussi? je marmonne en pointant mon amie.

Anderson exprime un petit rire.

-Effectivement. Depuis 1748.

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