Chapitre 7

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Quand le véhicule démarre, je le fixe en attendant qu'il me détaille les termes du contrat que je n'aie évidemment pas lu. J'aurais dû.

-En effet, rétorque Anderson.
-Arrête de lire dans mes pensées, je grogne.
-Je veux bien, mais tes pensées font des ricochets dans ma tête et je ne peux pas les ignorer.

Non, sans blague. Il est assez vieux pour bloquer ce pouvoir parasitaire, je le sais.

-Alors, je change de sujet, explique-moi.

Il tapote le volant avec son pouce en soupirant.

-Des Créatures peuvent te suivre ou faire des recherches et trouver où tu habites. Elles pourraient débarquer chez toi par effraction et te blesser. Ou blesser ta colocataire.
-Tu la connais? je demande, surprise.
-Je te l'ai dit, j'ai fait des recherches.
-Oui, sur mon « espèce », pas sur ma vie privée.

Il hausse simplement les épaules.

-Bref, je ne veux pas que cela arrive. Et pour ça, tu dois venir chez moi.

Mon coeur accélère la cadence et mon air se bloque dans mes poumons.

-Quoi? Vivre avec toi? Avec le « big boss »? Non, merci.
-Tu n'as pas le choix. Tu as signé.

Je marmonne mes idées noires dans ma barbe.

-Je t'ai demandé de le lire, mais tu as refusé! se défend-t-il.
-Je te fais confiance, mais cette idée ne me plait pas, dis-je.
-C'est pour mieux te protéger.
-C'est pour faire une alliance avec un peuple sous-marin.

Charles retient un rire.

-Vas-tu toujours me contester? lance-t-il.
-Toujours.

Le silence s'installe. Pas un lourd silence de mal aise, mais un silence calme et serein. Mon regard se perd dans la paysage qui défile.

-Au fait, commence Anderson, c'est quoi ce surnom?

Je me tourne vers lui et admire son profile.

-Quel surnom?
big boss ».

J'essaie de ne pas sourire.

-Ça te va bien. Tu es comme le supérieur que personne ne connait ni vu.
-Je ne pensais pas que mes employés me voyaient ainsi, rétorque-t-il.
-Rien de bien méchant. C'est plus comique. Ce n'est pas contre toi.
-Et comment avez-vous commencé ce nom?

Je me mords les joues.

-Meghan? dit-il.
-Tu es sûr de vouloir savoir?
-Que caches-tu? pose-t-il en fronçant ces sourcils noirs.
-Promets-moi de ne pas la virer, je lance.
-Qui protèges-tu?
-Promets-le.
-D'accord, je te le jure. Qui est-ce?

J'attends un instant.

-Talia, j'avoue en fermant les yeux pour ne pas subir les foudres.

Mais, à mon grand étonnement, il éclate de rire. Un vrai rire, un rire franc et authentique. J'ouvre les yeux et le scrute.

-C'est bien son genre, j'aurais dû m'en douter, rigole Anderson.

Son rire me donne un espèce de frisson agréable. Je ne l'imaginais pas comme ça..

-Comme quoi, alors? intervient-il.

Je secoue la tête.

-Arrête. Ignore-les.
-Non. Tes pensées sont bien trop intéressantes et drôles que j'aime les entendre. Et puis, je peux aussi cerner tes émotions.

Le rouge me monte aux joues.

-Ne sois pas gênée, me rassure Anderson. J'y suis habitué.
-Juste pour ça, je vais te détester.

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