Chapitre 22

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    Héléna éternua, faisant sursauter Teïlo qui sommeillait sur un vieux canapé en cuir

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    Héléna éternua, faisant sursauter Teïlo qui sommeillait sur un vieux canapé en cuir. Elle avait pris froid à cause de son séjour dans les égouts. Plonger dans une eau à trois degrés avait porté ces fruits... La voilà désormais malade comme un chien !

Nephtys fusilla la princesse du regard. Elle s'éclipsa avec fureur de la table sur laquelle elle prenait son dîner. L'entendre tousser grassement à s'en décoller les bronches ne semblait pas l'enchanter. Elle emporta sa gamelle, allant manger son lièvre, chassé plus tôt dans la matinée, loin de ses reniflements incessants.

Héléna avait également prié les mercenaires de ramener Voss, Brögan et Lorne. Il n'y avait plus aucune trace d'eux, ni dans la bibliothèque, ni aux alentours de l'église. Ils étaient revenus bredouille, hormis le couple de longues oreilles qu'ils avaient rapporté pour le repas. Le corps de Hua, lui-aussi, s'était envolé. Ronan avait trouvé une flaque de sang sur la terrasse d'un immeuble mais il n'y avait aucun cadavre à l'horizon. Elle espérait fortement que son corps fut trouvé pour qu'un rite funéraire lui soit délivré. Son âme devait trouver la paix qu'elle méritait.

Héléna frôla le ruban émeraude du bout des doigts. Sa présence autour de son poignet lui donnait la nausée. Elle le gardait là pour ne pas oublier. L'appétit lui manquait et la tempête s'intensifiait.

— On n'a pas été suivi. Tu peux brancher les capteurs, affirma Ronan en pénétrant dans le hall après avoir effectué sa ronde.

Mahaud déposa la cuisse de rongeur qu'elle était en train de dépiauter et prit place sur son fauteuil. Elle s'exécuta sans un mot, tapant énergiquement sur son clavier pour activer le système de sécurité.

Leur projet était de faire quitter le Grand Royaume à l'héritière. Le Chancelier connaissait désormais son existence, il mettrait tous les moyens à sa disposition pour éliminer la dernière héritière des Seren.

Mahaud suggérait de l'envoyer en Orient. Là, où le chancelier n'avait aucun pouvoir et ainsi demander la protection du Sultan. Quelques jours auparavant, elle avait eu une longue entrevu avec une partie des membres de son Cénacle. La majorité n'y voyant pas d'inconvénients, un bateau l'attendrait à la frontière dans sept jours.

Héléna se perdit dans la contemplation du lieu. Il avait un tout autre aspect une fois un feu de camp embrasé dans un caisson en métal, afin d'y contenir les flammes indomptables. Chaque vie perdue dans ce combat nourrissait un peu plus la crevasse qui fissurait son cœur. Elle allait devoir partir. Elle allait devoir quitter son royaume. Elle allait devoir abandonner sa quête, renoncer à ses principes, et trahir sa promesse. La voix du Chasseur, à la fois sensuelle et provocatrice, résonna subitement dans son esprit.

« C'est un plaisir de vous revoir, Corbeau. Ou préférez-vous, votre Majesté ? »

Il dégageait une prestance incomparable et dangereuse, qui en ferait tressaillir plus d'un. Il était sur le point de l'achever d'une balle dans le crâne. Mais dans un coin reculé de son esprit, quelque part entre la culpabilité qu'elle refoulait et la tristesse qu'elle camouflait ; elle pensait d'une certaine manière, qu'il n'aurait pas conclu la finalité de son geste. Cela-dit, elle n'en avait aucune certitude. Il n'était pas question d'abdiquer devant la menace que représentait le Chancelier, ni de s'avouer vaincue. Elle allait s'absenter pour repartir sur de meilleures bases. C'était le seul moyen nécessaire pour sauver sa peau et celle des autres qui se mettaient en danger pour la protéger. Si partir leur accordait la vie, et bien soit, elle s'en irait sans un regard en arrière.

Mais un jour, elle reviendrait.

— Quel est le plan ? demanda-t-elle d'une voix blanche, en brisant le silence apaisant qui gouvernait le hall.

Cette question eut le don d'attirer l'attention des jumeaux qui astiquaient leurs attirails militaire, affalées contre la table en cèdre. Mahaud pivota son fauteuil d'un geste aérien vers eux. Elle étira longuement ses bras dans les airs. Ses articulations craquèrent et le suspens taraudait. Puis elle releva le menton, un fin rictus posséda ses lèvres.

— Il est temps de réveiller les morts.

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Petit chapitre plutôt calme avant la tempête...

Cette deuxième partie compte environ une vingtaine de chapitres ( plus ou moins longs ).

J'espère de tout cœur qu'elle vous plaira ! N'hésitez pas à voter et à commentez au cours de cette nouvelle aventure ! 

Bonne lecture. 

Des bisous. 

Lacompteusedelivres. 








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