Chapitre 17 : Pour aider une amie

668 35 2
                                    

On était dimanche, 13h tout juste, et Hermione patientait pile à l'heure, comme toujours, devant la salle sur Demande. Anita arriva quelques secondes à peine plus tard et elles entrèrent ensemble dans l'ancien refuge de l'AD. 

- Hermione, aujourd'hui, je vais t'appendre à utiliser le sortilège de conscience interne. Si tu réussi, je t'apprendrais à le poser et à entrer dans la transe pour te permettre de vérifier ce qui se passe dans la conscience de l'autre. Comme je le fais en cours.

- Très bien.

Elles se mirent au travail même si c'était une tâche ardue. Hermione avait bien sûr réussi les trois exercices à la perfection en moins de temps qu'il n'en fallait pour qui que ce soit d'autre.

- C'est magnifique, Hermione ! La semaine prochaine, je t'apprendrai à tisser tes propres sorts et on commencera les exercices physiques.

- Anita, je peux te poser une question ?

- Tu viens de le faire, mais vas-y.

Hermione leva les yeux au ciel avant de continuer.

- L'endroit dans lequel tu t'es retrouvée dans ton inconscient, il existe ?

- La plage en bas de cette falaise ? Oui, en Italie. Mais c'est une longue histoire. A la fois belle et douloureuse.

- J'ai tout mon temps, si tu es prête à me la raconter.

- Très bien, mais ne me juge pas, s'il te plait Hermione. Tu seras la première et dernière personne à qui je confierai ce secret.

- Je te le jure.

- Merci... Après avoir quitté le camp, on ne voulait que se mettre en sécurité. On a trouvé un chemin qui terminé à pic. J'ai glissé et je suis tombée. Amélie, qui était très agile, m'a rejointe et à soigné mon entorse. On mangeait ce que l'on pêchait et buvait à la petite source qui sortait directement du roc. On avait pas besoin d'autre chose. On y a vécu des journées magnifiques, jusqu'à ce qu'une bande de garçons nous trouve. Avec l'un d'eux, Giovanni ça a été le coup de foudre. Il m'a persuadée de remonter. Amélie, elle a voulu rester. J'étais aveuglée par l'amour et je l'y ai laissé, en me disant qu'elle, elle serait capable de  remonter. Quelques semaines plus tard, je suis tombée enceinte. Comme toi, j'étais jeune, trop jeune pour avoir un bébé, à peine seize ans. Et la rage accumulée au centre est ressortie sur le bébé. Elle était hypersensible. Je ne savait pas comment m'en occuper, je ne savais même pas que ça existait ! Giovanni, lui ne supportait plus les cris du bébé. Il est  parti alors qu'elle n'avait même pas un an. Elle s'appelait Cornelia. Le jour où il est parti, j'ai pris Cornelia avec moi et je suis partie à la recherche d'Amélie. J'ai retrouvé son cadavre sur la plage, empoisonné par l'eau de la source. Elle avait été exposé au poison bien plus longtemps que moi... Suite à ces deux pertes, je suis partie en Angleterre avec Cornelia. A l'âge de trois ans elle est tombée gravement malade. Je ne savais pas comment la soigner et aucun médecin ne savait ce qu'elle avait. Maintenant, je sais que c'était juste un surplus de magie. Il aurait fallu que je l'entraîne dès le plus jeune âge au lieu de la terrer parmi les moldus. Elle est morte après six mois de maladie. Je me suis reconstruit que bien après. Je me suis mis à faire des études pour devenir enseignante à l'âge de 20 ans. Aujourd'hui, j'en ai 26. Hier, ce n'était pas la date de ma fuite, mais celle de la mort de ma fille.

Elle respira et se rendit compte seulement maintenant que des larmes avaient coulé le long de ses joues. Elle respira à fond : 

- C'est comme ça que je savais que ton fils serait un hypersensible. Ton potentiel magique est décuplé, je l'ai senti chez toi comme je l'avais ressenti à ma propre grossesse. Mais toi, tu es au courant de ce qui t'attends, tu prendras soin de lui. 

- Tu seras à mes côtés, en tant que marraine de ce bébé.

Hermione prit son amie dans ses bras et la laissa pleurer, elle en avait besoin. Après une bonne demi-heure à pleurer, Anita releva soudainement la tête et demanda :

- Qui sera le parrain ?

Hermione éclata de rire.

- Je n'y ai pas réfléchi. Peut-être Harry ou Ron, mais ça m'étonnerait que Severus soit d'accord avec ce choix. Mais en ce qui te concerne, je ne lui laisserait pas le choix. Par contre, il te faudra affronter Ginny lorsqu'elle sera au courant.

- Weasley ?

- Oui, c'était une sorte de sœur pour moi qui suis fille unique et j'étais pareil pour elle qui n'avait que des frères.

- Ahh. Je saurai me battre pour ce petit bout de choux. Et attends. Rogue ?

- Oui c'est le père adoptif de mon fils.

- Et le père biologique ?

Elle respira un bon coup avant de se lancer.

- Karl Nowels. Un moldu. Un ex petit ami. Il a disjoncté, et... et... 

- Tu n'es pas obligée de le dire, j'ai compris. Ma pauvre petite Hermione. On est dans de beaux draps avec des histoires pareilles, toutes les deux.

C'eut au moins le mérite de faire sourire la future mère. Un silence s'installa, toute les deux plongées dans leurs souvenirs. Puis, un bruit incongru de l'estomac d'Hermione les ramena à la réalité.

- Il est 21h ! On a même pas goûté !

- On va direct aux cuisines ?

- Ouais, on va les dévaliser, là ! J'ai tellement faim !

- Estomac sur pattes ! 

- Je mange pour deux, je te rappelle.

- Baliverne ! Un fœtus de deux mois, ne mange pas autant qu'une deuxième personne.

- Fiche-moi la paix, tu veux ? En plus, ça fait deux mois et demi ! Elles partirent en riant vers les cuisines. Et leur fou-rire ne fit que s'aggraver lorsqu'elle croisèrent le professeur McGonnagall sortit  des cuisines dans un vieux pyjamas écossais, ce qui déplut fortement à celle-ci. Mais bon, au moins Hermione allait mieux qu'à son dernier cours et Cowens semblait moins étrange et renfermée qu'auparavant, que dire à cela ?



Voir plus loin que les apparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant