La sueur coulait entre mes omoplates, mélangée à la pluie. Mes doigts étaient gourds. Mes joues étaient rougies par ma haute température corporelle, alors que mes mains étaient presque blanchies par le froid. Pourquoi appréciais-je tant ces journées à la température horrible? Ces journées que je passais auparavant avec toi, et maintenant avec lui, sous la pluie...
Je ne sentais presque plus mes jambes, mais je continuais à courir dans le sentier, le suivant comme il me l'avait demandé. Lorsque nous étions enfin arrivés à la fin du chemin, je m'étais assise sur une roche mouillée. Le paysage était joli, du haut de cette montagne, la ville semblait petite et les problèmes me paraissaient tous si futiles. Je ne comprenais toujours pas pourquoi je me sentais si bien en même temps d'avoir si mal.
Sa main s'était posée sur ma joue et je m'était plongé dans ses sombres iris. Son regard était terne, morne. J'y voyais un brin de familiarité, un brin de ressemblance avec mon regard à moi.
Ma mère m'avait toujours dit d'éviter les gens qui se faisaient du mal en s'enfonçant dans leurs malheurs, tels que les drogués, les gens mutilés et j'en passe. Je crois plutôt que ma mère avait peur que je devienne comme eux, qu'ils aient une mauvaise influence sur moi. Mais cet homme avec qui je passais à présent tout mon temps libre était-il réellement méchant? Nocif pour moi? Il avait une raison de se faire du mal, car ce mal lui faisait au fond un peu de bien.
En réalité, lui et moi n'étions pas si différents. Auparavant, lorsque j'allais chez toi, je l'évitais comme la peste, mais j'avais en réalité seulement peur de m'attacher à quelqu'un dont la vie ne tenait qu'à un fil.
Mon souffle s'était accéléré alors qu'il s'était rapproché de moi jusqu'à ce que nos fronts se touchent. Sans réfléchir, le cœur battant à tout rompre et l'adrénaline se mélangeant à mon sang, j'avais tiré sur son masque et j'avais réduit l'espace entre nos lèvres au néant.
T'avais-je oublié? Non, j'avais oublié la douleur que tu avais creusée en moi il y a deux mois, pendant un seul instant.
Le temps d'un baiser volé.
VOUS LISEZ
ℝ𝕒𝕚𝕟 ᵗᵃᵉʰʸᵘⁿᵍ
Fanfiction« Si tu ne comptes pas rester à mes côtés, laisse-moi tranquille, mais surtout, ne daigne pas te retourner pour me blesser davantage. » - Complétée