+ VINGT-HUIT +

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Mon regard s'était baissé sur ma tasse. Il avait raison. J'étais devenue tellement obsédée par ses problèmes de drogue et par le fait que je puisse le perdre, que j'avais oublié son sourire lorsqu'on faisait des choses banales. J'avais oublié le plus important; malgré la gravité de la situation, une simple blague, ou un avant-midi à se chamailler avec des chatouilles pouvait suffir pour le faire rire et l'aider à se sentir ne serait-ce qu'un tout petit peu mieux.
« Mais ça le détruit, j'avais murmuré.
- Ce n'est pas la seule chose qui le détruit. Ne crois-tu pas que la raison pour laquelle il s'est plongé là-dedans lui fait encore plus de mal? Tu n'as jamais pensé à ça? »

Un sourire triste et nostalgique avait étiré mes lèvres.
« Il ne m'a jamais dit la raison de son mal-être. Il disait que ça n'aiderait personne, ça ne ferait que me faire plus de mal que nécessaire. Il m'avait dit que notre relation d'avant, quand on ne faisait qu'apprécier la présence de l'autre et qu'on ne faisait que profiter, lui manquait. Et que de ne pas m'en dire plus nous rapprocherait de cette ancienne relation qui nous liait. Alors j'ai essayé de l'empêcher de se droguer, c'était la seule chose que je pouvais faire pour l'aider, ne me blâme pas pour ça.
- Je ne te blâme pas, Jun'. Parfois, on veut tellement aider qu'on oublie que la personne n'a pas forcément envie d'aide pour aller mieux et que ce qu'elle veut, la plupart du temps, c'est surtout du support, pas de l'aide. Après tout, ça reste son épreuve, pas la nôtre. »

J'avais acquiescé en soupirant.
« Et toi? tu m'avais demandé. »

Mon regard s'était posé sur le mur derrière toi, pour éviter tout contact visuel.
« Je m'arrange comme je le peux.
- Tu devrais moins travailler. Si MinJi devient réellement une chanteuse, tu risques de pouvoir passer beaucoup moins de temps avec elle. Je sais que tu es encore jeune, mais je ne crois pas me tromper en disant que ta fille compte beaucoup pour toi et que tu n'as pas envie de regretter de n'avoir pas passé beaucoup de temps avec elle.
- Je dois travailler. Je n'ai pas le choix, on doit manger, elle doit aller à l'école, j'ai des choses à payer.
- HungJae paye-t-il ses pensions alimentaires?
- Non. Il ne l'a jamais fait, tu le sais.
- Je ne te dis pas de te jeter dans la gueule du loup, mais tu devrais peut-être le contacter. Tu as des problèmes financiers et il ne paie pas la part qu'il devrait payer. »

J'avais lourdement soupiré.
« Travailler ne me dérange pas, ça m'occupe.
- Ça dérange Minnie, par contre. Et ce n'est pas sain pour toi.
- Ma santé mentale va très bien.
- Tu n'as à le prouver à personne. Tu devrais réellement essayer. Si c'est de l'argent que tu as besoin, je peux t'en donner.
- Je ne veux pas de ton argent.
- Alors trouve un moyen. Tu sais mon opinion sur ce sujet, un psychologue peut réellement aider.
- Tu sais aussi mon avis sur cela. Sur ce, j'y vais. »

Je m'étais levée, j'avais glissé mon ordinateur portable dans mon sac, et je m'étais dirigée jusqu'à la porte. En quelques pas pressés, tu m'avais rattrapée.
« Pense à tout ça. Sérieusement, s'il te plaît. »

J'avais froncé les sourcils.
« Tu diras à Tae' que je ne le déteste pas. Je l'apprécie tout autant et s'il a envie de me parler, libre à lui de venir me voir. Je ne le rayerai jamais complètement de ma vie. »

ℝ𝕒𝕚𝕟  ᵗᵃᵉʰʸᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant