Chapitre II

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Nous devions être au commissariat vers quatorze heures. Nous n'étions pas très loin, et avions décidé de ne pas y aller tous en même temps. J'irais avec Shawn en premier, ses parents : Karen et Manuel iraient après, accompagnés d'Aaron. Une fois là-bas, j'attrapai la main de celui qui m'accompagnait et la serrai doucement. Nous entrâmes et un policier nous demanda qui nous étions, puis nous indiqua où attendre. Il appela quelqu'un, et une certaine "inspectrice Girard" vint nous parler. Elle voulait nous voir en tête à tête. Je fus la première, je me levai du banc où nous attendions, et suivis l'inspectrice. Elle m'indiqua une chaise où je m'assis, et elle fit de même sur celle en face. Je posai mes mains sur la table entre nous et la regardai en attendant qu'elle commence. Ce qu'elle fit :

- Vous étiez une amie d'Aaliyah c'est bien cela ?

- Oui, sa meilleure amie...

- Avait-elle des ennemis ?

- Non, je ne crois pas. C'était le genre de personne que tout le monde aime. Elle détestait les conflits. Certaines personnes étaient peut-être jalouses, elle faisait du mannequinat sur son temps libre...

- Jalouses à quel point ?

- Je... Je ne sais pas. Mais personne n'aurait voulu la tuer !

- Je sais que c'est dur à imaginer, mais êtes-vous sûre ?

- Ça m'étonnerai que vous sachiez à quel point c'est dur. Ça ne vous est jamais arrivé de ne pas connaître la vérité, je me trompe ?

- Non, vous avez raison. Mais je suis là pour vous aider à la connaître...

- Personne à ma connaissance ne l'aimait pas au point de vouloir la tuer. Mais je sais qu'elle n'avait pas toujours la vie facile, passant souvent à la télé pour des pubs, beaucoup de personnes essayaient de devenir ami avec elle, juste pour gagner un peu en popularité dans sa fac. Après avoir rencontré une nouvelle personne, elle me demandait souvent mon avis. Elle disait que je savais voir la différence entre un vrai et un faux ami.

- Vous pensez qu'un suicide serait probable ?

- Non. Elle aime la vie, et est toujours de bonne humeur...

- D'accord, dit-elle calmement.

- Enfin... Elle... Elle aimait la vie, et était toujours de bonne humeur, me repris-je doucement.

- Avait-elle des problèmes ? Était-elle moins heureuse ces derniers temps ?

- Non, toujours la même.

- Quand lui aviez-vous parlé la dernière fois ?

- Je ne sais plus exactement. Quelques jours avant qu'elle... meurt. Je suis arrivée au Canada il y a environ une semaine. J'habite en France.

- Ah, et pourquoi être venue ces jours-ci ?

- Pour passer mes vacances avec elle et son frère.

- Vous vous entendiez bien ces derniers jours ?

- Bien sûr.

- Bien sûr que oui ou bien sûr que non ?

- Bien sûr que oui ! Vous... Vous ne seriez pas en train d'insinuer que je l'ai tué, lui demandais-je en partant légèrement dans les aigus.

- Non, j'essaye de comprendre. C'est bon j'ai fini. Vous pouvez ressortir, pourriez-vous dire à son frère de venir ?

- Vous allez lui poser les mêmes questions ?

- A peu près. J'aurais finis dans environ cinq minutes.

- D'accord.

Je sortis de cette salle horrible, et me dirigeais vers Shawn. Il se leva, et voyant mes traits tirés, me pris dans ses bras. L'interrogatoire serait encore plus dur pour lui. Je le prévins d'un regard et il s'éloigna. L'inspectrice n'avait pas menti. Cinq minutes plus tard il était de retour. Il avait le visage crispé et on aurait dit qu'il allait frapper quelqu'un. Je n'étais à priori pas la seule qui avait été vaguement traité de suspect. Même si pour qu'il réagisse comme ça elle avait dû y aller de bon coeur. Je me levai et l'attrapai par la taille. Il se détendit, puis l'inspectrice sortit et se dirigea vers nous. Elle ouvrit la bouche mais Shawn la coupa :

- Qu'est-ce que vous voulez encore savoir ?

- Rien. J'aimerais juste que vous compreniez que je fais ça pour vous aider. Pour savoir ce qu'il c'est vraiment passé.

- Vous n'êtes pas obligé d'insinuer que nous l'avons tuée. Car j'imagine que vous avez posé les mêmes question à Eléonore, non ?

- Oui, mais c'est le meilleur moyen d'en savoir le plus sur chaque personne.

Il se tendit de nouveau. Je resserrai ma prise sur ses hanches. Il essayait de cacher ses émotions, mais je vis que la colère avait laissé place à la tristesse. Il demanda juste :

- On peut partir ?

- Oui, j'attendrai vos parents et votre beau-frère dans mon bureau.

- Ils seront bientôt là.

Il fit demi-tour, glissa sa main dans la mienne et nous nous éloignâmes. Une fois dans la voiture, il alluma le moteur, et s'apprêta à démarrer, quand j'arrêtai son geste. Il me regarda. Il était triste. Je caressai calmement sa joue avec mon pouce et lui dit :

- Ils trouveront ce qu'il c'est passé. C'est le plus important.

- Sauf s'ils n'y arrivent pas.

- À ce moment, on le trouvera nous-même. C'est promis, on découvrira tous.

Il ne répondit pas et se contenta de sourire faiblement.

La mort d'une sœur ~ Shawn Mendes ~ (Finie) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant