La mort d'une sœur ~ Shawn Mendes ~ (Finie)

Chapitre IV

Le lendemain matin, quand je me réveillai, je me rendis compte que je m'étais endormie en pleurant sur Shawn. Il s'était juste basculé en arrière sur le lit, et nous avions encore les pieds touchant presque le sol. Cela faisait déjà une semaine qu'Aaliyah était morte. Une idée me vint soudain à l'esprit : la police avait fouillé six fois son domicile, des dizaines d'experts avaient vu l'endroit où elle avait été retrouvé, mais aucun n'avait vu de couteau. Jusqu'à hier, où l'un d'entre eux était tombé, par hasard, sur lui. Je connaissais l'endroit, il n'y avait pas de meuble où il aurait pu glisser en dessous. Je me remémorai l'endroit en tête pour vérifier, mais c'était bien ce qu'il me semblait. Cette histoire de couteau, je trouvais ça louche, puis je me rendis compte que je devenais parano à cause de la tristesse. Imaginer que la police vous a mentit, qu'elle a créé l'arme d'un suicide, car elle voulait cacher un meurtre... c'est totalement fou. Mais l'idée ne me quitta pas pour autant, elle m'obséda toute la journée, et toute la nuit suivante. Le lendemain, je pris donc une décision, je devais aller voir la police et leur demander, je n'arriverai jamais à faire mon deuil sans ça.

En fin de matinée, je dis à Shawn :

- Cet après-midi je vais aller au commissariat.

- Pourquoi ? Ils sont sûrs que c'est un suicide...

J'hésitai à lui faire part de mes doutes. Il n'avait pas besoin de s'embêter avec eux. Mais voyant que je ne disais rien, il continua :

- Vas-y, dis-moi.

- Juste un détail qui me dérange...

- Qui est ?

- Ils ont retrouvé un couteau, mais je ne comprends pas pourquoi ils ne l'ont pas trouvés avant. Ils ont fouillé son appartement six fois, et beaucoup d'experts ont cherché une preuve là où on la retrouvée. Le couteau aurait dû être trouvé bien plus tôt. Et il n'aurait pas pu glisser sous un meuble... Mais je deviens parano, excuse-moi.

- Non, tu n'as pas tort...

- Ne fais pas attention à ce que je viens de dire. Je me fais juste des films. Je n'arrive pas à accepter qu'elle ait fait ça. C'est pour ça je veux demander à la police, où était ce couteau. Pour faire taire mes doutes, ça fait depuis hier matin que la question m'obsède. Et puis, souviens-toi, il y a quelques jours, quand je t'ai dit qu'elle ne voulait pas qu'on la pleure... Cette conversation, je n'arrive pas à savoir si elle disait ça comme si de rien était, ou si elle savait qu'elle allait peut-être mourir.

- Tu aurais pu m'en parler.

- À quoi bon ? C'est déjà assez dur comme ça pour ne pas en rajouter.

- Mais, si tu as raison... Ça voudrait dire que le couteau a été rajouté, commença-t-il à dire en réfléchissant à haute voix.

- Et qu'elle ne s'est pas suicidée. Mais ce n'est pas possible, ils n'avaient aucune raison de faire ça.

- Je viendrai avec toi au commissariat, si ça ne te dérange pas.

- Si tu veux, ça ne me dérange pas évidemment.

Il me prit dans ses bras et me serra doucement. Je lui rendis son étreinte, et nous nous remîmes à réfléchir chacun de notre côté. J'espérais qu'il ne se fasse pas de faux espoirs sur ce que je venais de lui dire. Ça avait été très dur d'accepter que ce soit un suicide, je n'y étais pas encore arrivée. Mais ce n'était pas son cas, et je ne voulais pas qu'il ne soit encore plus triste, quand la police nous dira qu'on délire. Car malgré que l'idée vienne de moi, et qu'elle me suive partout, quand j'y réfléchissais vraiment, elle me paraissait stupide, et néfaste. Mais mon instinct me disait le contraire et je l'écoutais car il ne m'avait jamais fait faux bon, et je voulais qu'il ait raison.