Chapitre XIII

15 5 0
                                    

Je sentais la panique monter, et je la refoulai de mon mieux. Pour essayer de me calmer, je me mis à insulter à mi-voix Lundy et l'agent qui étaient censés nous aider... Je ne pus m'empêcher de me demander ce qu'ils faisaient en ce moment. Le plan "pas du tout risqué" nous avait mis dans une situation assez délicate. Je me concentrai et me demandai ce que nous pouvions faire. Toutes les techniques que j'avais vues dans des films de prisonniers me vinrent en tête. Mais je n'avais ni le temps de creuser un tunnel avec une petite cuillère, ni la possibilité de me faire passer pour morte pour m'enfuir après avoir été jeté au cimetière ! Je finis par m'asseoir avec Shawn contre le mur en face de la grille, et nous attendîmes que quelque chose ou quelqu'un arrive.

Un peu plus tard, trois hommes apparurent. Un devant et deux derrière lui. Nous fîmes de notre mieux pour reculer encore un peu plus au fond de la cellule, mais nous étions déjà collés dos au mur. Un des hommes ouvrit la porte, et nous fit signe d'approcher. Nous ne bougeâmes d'abord pas, puis approchâmes avec méfiance. Le premier homme m'attrapa, tandis que les deux autres prenaient mon voisin. Ils nous mirent les bras dans le dos pour nous empêcher de nous débattre, puis nous amenèrent dans une salle. Elle ressemblait au bureau de l'inspectrice Girard : une table, trois chaises autour. Ils nous assirent de force sur les deux sièges côte à côte. Une personne que nous n'avions encore jamais vue occupait la dernière place. Je devinai tout de suite son surnom, c'était "le patron" dont on parlait dans une des lettres. Les trois hommes nous ayant amenés ici se positionnèrent autour dans nous dans la salle, comme des gardes. Un interrogatoire commença :

- Qui êtes-vous ?

- Je suis Eléonore, et lui c'est Shawn. Nous ne parlons pas anglais, lui mentis-je avec un accent très exagéré.

- Ah... Vous parlez quelle langue ?

Je le regardai comme si je ne comprenais pas. Si ça devenait trop dangereux, je jetterais mon mensonge à l'eau et parlerai anglais pour négocier, mais pour l'instant, nous ne craignions à priori rien. L'homme continua :

- Vous êtes européens ?

- Oui.

Il me fit signe de continuer et je fus obligée de dire :

- Nous sommes français.

Il fit une grimace et posa une question aux autres (sûrement en hébreu) que je ne compris pas. Un d'eux répondit et s'approcha doucement. Il avait l'air effrayé par la personne assise en face de nous. Ils discutèrent et il finit par se tourner vers nous et dit avec beaucoup de mal :

- Je parle un peu la France. Que faire vous là ?

- Nous sommes venus visiter l'endroit et nous nous sommes perdus.

- Ah... Vous avoir beaucoup argent ?

- Pourquoi ?

- Pour pouvoir payer votre sortie d'ici.

- Vous nous avez pris tout ce que nous avions sur nous avant de nous enfermer !

- Oui... Mais en plus de sur vous ?

- Oui un peu...

L'homme fit une pause et traduisit notre discussion à son chef. Ce dernier avait un visage qui n'exprimait aucun sentiment. Il réfléchit quelques secondes, puis hocha la tête, avant de me désigner du bout du menton. Malgré la chaleur de l'endroit, je fus gelée. Le danger arrivait, et je ne savais pas quoi dire de plus pour nous sortir de là. Les trois hommes m'attrapèrent et me bloquèrent. Je me débattis et réussis à en mettre un à genoux avec un bon coup de pied, tandis que Shawn se jetait sur le deuxième. Malheureusement, d'autres arrivèrent et nous bloquèrent. Ils nous jetèrent par terre à genoux, et un autre homme sortit un grand couteau de sa poche. Il le plaça devant moi, et commença à la faire glisser sur mon tee-shirt qui se déchira doucement. J'arrêtai de me débattre, je ne bougeai plus du tout, le moindre geste risquait de signer mon arrêt de mort.

La mort d'une sœur ~ Shawn Mendes ~ (Finie) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant