Chapitre V

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En début d'après-midi, nous prîmes donc la voiture pour aller au commissariat. Une fois là-bas, nous demandâmes l'inspectrice Girard. Elle vint à notre rencontre et nous demanda :
- Que faites-vous là ? L'enquête est fermée, je suis désolée.
- Est-ce qu'on pourrait vous parler dans un endroit plus calme ?
Je demandais ça, car autour de nous des policiers tournaient de partout.
- Oui, venez.
Nous la suivîmes et entrâmes dans une pièce avec son bureau au milieu et trois chaises autour. Nous nous assîmes et elle fit de même en face. Elle commença :
- Alors, pourquoi êtes-vous là ?
- Nous aimerions... vérifier quelque chose, dit Shawn.
- J'ai... Nous avons une question qui nous embête et nous voudrions juste une réponse pour pouvoir être sûrs.
- Allez-y, m'encouragea-t-elle.
- Eh bien, le domicile d'Aaliyah a été fouillé beaucoup de fois, et énormément d'experts ont vu l'endroit où on l'avait retrouvé, et ont cherché des preuves de suicide. Pourtant aucun n'en a trouvé pendant une semaine. Puis un matin, un d'eux tombe sur un couteau ? Je... Nous connaissons l'endroit, il n'aurait pas pu glisser sous un meuble. Nous aimerions comprendre comment c'est possible... Savoir où le couteau a été retrouvé.
- Oui je comprends. Mais vous savez déjà tous. Ils ne l'avaient simplement pas vu plus tôt.
Elle nous répondit d'un ton sec, et je vis qu'elle avait le teint plus pâle. Elle nous cachait quelque chose. J'en étais sûre. J'entendis Shawn dire à côté de moi :
- Non. Il y a autre chose.
- Non rien d'autre. Elle s'est suicidée, acceptez-le.
Il allait répondre, mais je pris mon téléphone et écrivis : "Aaliyah dossier FBI à droite". Je lui donnais un coup de coude discret pour qu'il regarde. Je fis semblant d'éternuer pour détourner l'attention, et je rajoutai à mon message "laisse-moi faire". Il se tut et j'enchaînai :
- C'est plus dur que vous le croyiez. Accepter quand une question vous obsède, et qu'on ne vous donne pas de réponse plausible.
- Vous ne me croyiez pas ?
- Excusez-moi, mais j'ai du mal. Mon instinct me dit que quelque chose ne tourne pas rond.
- Votre instinct a tort.
- Sûrement, je dois vous croire. De toute façon je n'ai pas le choix.
Je fis couler une larme sur ma joue. Comme c'est pratique d'arriver à pleurer quand bon vous semble. Je ne croyais pas un mot de ce qu'elle disait. Mais j'avais vu un dossier, avec marqué sur la couverture, en grandes lettres rouges : "TOP SECRET". Ce dossier était entrouvert, et à l'intérieur, une photo d'Aaliyah était tenu par un trombone. Au dernier moment, j'avais changé d'idée. Je pensais lui balancer au visage ce dossier, mais je n'aurais pas eu plus de renseignements, et elle aurait su que nous étions au courant. Et ça, je ne le voulais pas. Je pris donc le bras de Shawn et me levai. Il passa son bras autour de moi, mais il savait que je jouais la comédie. Je saluais l'inspectrice, puis nous sortîmes et une fois sur la route il me demanda :
- Qu'as-tu vu ?
Je lui décrivis le dossier que j'avais découvert, puis il me demanda étonné :
- Comment est-ce possible ? Aaliyah n'avait rien de top secret...
- Je n'en sais pas plus que toi.
Une fois arrivés chez ses parents, nous montâmes dans sa chambre et il me demanda :
- Penses-tu qu'on doive en parler à mes parents et à Aaron ?
- Ça ne me paraît pas raisonnable. Laissons les faire leurs deuils. Je... Je n'aurais déjà pas dû t'embarquer dans cette histoire. Tu dois le faire toi aussi, je suis désolée.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tu as peut-être raison quand tu dis qu'il ne faut pas les prévenir tout de suite... Mais moi ? Comment peux-tu l'imaginer ? Je suis son frère...
- Et tes parents étaient les siens, et Aaron était son mari ! Si on raisonne comme ça, il mérite tous de savoir, mais ça te paraît judicieux pour leur bien ? Pour toi c'est pareil.
Il ouvrit la bouche pour parler et la referma avant de répondre :
- Je m'en fiche, maintenant j'ai besoin de savoir le vrai du faux. Promets-moi de me dire si tu découvres quelque chose, de ne pas réfléchir et de me le dire. On sera toujours ensemble, pour le meilleur et pour le pire.
- Nous ne sommes pas encore mariés Monsieur Mendes, m'exclamai-je en riant.
- Pfff. C'est comme-ci !
- C'est d'accord. Je te dirais toujours tout.
Il ne répondit pas mais me pris dans ses bras et me serra contre lui.


La mort d'une sœur ~ Shawn Mendes ~ (Finie) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant