La mort d'une sœur ~ Shawn Mendes ~ (Finie)

Chapitre XV

Je hurlai sur les hommes qui nous tenaient et me débattai de mon mieux, mais c'était comme si je ne faisais rien. Après nous avoir jeté dans notre cellule, un des hommes se retourna :

- Taisez-vous. Je ne sais même pas pourquoi vous n'êtes pas déjà mort. Le chef ne garde jamais personne ici, ils partent directement en salle d'opération d'habitude...

Nous le regardâmes ne sachant pas quoi dire, trop étonnés, et ils repartirent tous sans rien ajouter. Quand ils furent loin, je sentis mes larmes commencer à couler. J'avais envie de me vider la tête, mais je fis le point : j'avais failli être violée en public par les meurtriers d'Aaliyah, qui l'avaient aussi abusé. Nous étions toujours enfermés ici, et on risquait d'être embarqués à l'hôpital pour mourir après avoir perdu la moitié de nos organes. En réalisant ça, je me mis à sangloter doucement. Shawn me prit dans ses bras et je vis ses larmes glisser à leurs tours sur ses joues.

Quelques heures plus tard je me réveillai. Nous étions en pleine nuit et un homme arrivait. Je secouai doucement Shawn pour le réveiller, et lui fit signe dans la faible lumière de ne pas bouger. Le nouveau vennus s'approcha de notre cellule et nous lança un gravillon, voulant nous réveiller. Nous nous levâmes méfiants, ne sachant pas pourquoi l'inconnu ne voulait pas faire de bruit. Il nous fit signe d'accélérer le mouvement. Une fois près de lui, il nous chuchota :

- Je travaille pour l'inspecteur Lundy. L'homme qui vous a interrogé tout à l'heure a changé d'avis et est sur le point de vous envoyer à la salle de chirurgie pour prendre vos organes. Arrêtez la mission, vous en avez assez fait. Partez vite. Retournez dans votre hôtel, et appelez Lundy dès que vous y êtes. Voilà vos téléphones. Une jeep verte sombre vous attend, les clés sont dedans. La sortie c'est première à droite, première à gauche et la troisième porte à gauche. Il y aura sûrement des gens qui traîneront dans les couloirs, faîtes attention. Bonne chance.

Il nous tendit les deux appareils, et repartit d'un pas rapide sans rien ajouter. Trop étonné pour dire quoi que ce soit, je poussai la porte de la cellule, qui s'ouvrit sans soucis. J'avançai, d'abord prudente, puis pressée, et sortis. J'allumai mon téléphone et tournai l'écran vers le sol pour l'éclairer un peu. Notre sauveur avait raison, dès le premier virage nous vîmes deux hommes en pleine discussion. Shawn enleva son tee-shirt sans bruit et me le tendit. Ce serait vraiment moins étonnant de voir un homme se balader torse nu ici, qu'une femme en soutien-gorge à moitié découpé. Je l'enfilais rapidement et nous avançâmes comme si de rien était. Nous n'avions pas de meilleur plan. Les hommes n'y virent d'abord que du feu et continuèrent à discuter sans faire attention à nous. Mais un des deux se tourna vers nous et commença à nous parler en hébreu. Voyant que nous ne comprenions pas, il devina que nous ne travaillions pas ici. Nous nous mîmes à courir et ils nous poursuivirent. Nous courions comme si notre vie en dépendait, car c'était le cas. Nous tournâmes deux fois à gauche comme nous l'avait dit l'homme qui nous avait ouverts. Quand nous fûmes enfin dehors, les deux hommes n'étaient qu'à quelques mètres derrière nous. Je voyais la jeep que nous devions prendre. Je me dirigeai dans sa direction et accélérai encore. J'évitais de me retourner, nous n'avions pas le droit à l'erreur. Nous étions presque à la voiture. Derrière moi j'entendais beaucoup de bruit, d'autres personnes avaient rejoint nos poursuivants. J'ouvris la portière et sautai à l'intérieur. Je sentis qu'on m'attrapait le bras, et je crus que j'allai être éjectée de la voiture. Shawn tourna la clé du contact, passa la première et démarra. Mais l'homme me tenant ne voulait pas me lâcher. Il était monté sur le rebord de la voiture et me tirait vers lui. Je me débattais mais je sentais que je glissais sur le siège. Je me tournai vers lui et tapai de toutes mes force dans son ventre avec mes deux pieds. Il vola avant de s'écraser sur la route derrière nous et la voiture accéléra encore.

Quand nous fûmes enfin de retour dans notre chambre d'hôtel, nous nous laissâmes tomber sur le lit et appelâmes l'inspecteur Lundy. Nous lui racontâmes les grandes lignes de notre journée, et il nous apprit que ses agents avaient découvert avec quel hôpital ils collaboraient. D'après lui c'était grâce à nous, mais je ne voyai pas trop ce qu'on avait fait de particulier à part se faire enlever... Après nous avoir dit qu'à midi nos agresseurs seraient en prison, il nous proposa de venir à l'arrestation. Nous acceptâmes rapidement, et il nous donna rendez-vous à dix heures le lendemain matin.