La mort d'une sœur ~ Shawn Mendes ~ (Finie)

Chapitre VIII

Quand nous sortîmes de la maison, le facteur faisait sa tournée en face. Il nous héla et nous allâmes à sa rencontre.

- Toutes mes condoléances, commença-t-il.

- Merci, répondîmes-nous machinalement.

- Tenez le courrier pour Aaron.

Il nous tendit deux lettres, Shawn les saisies et le remercia. Il repartit donner ses enveloppes et nous nous dirigeâmes vers la voiture. Une fois dedans je lui demandai :

- Les lettres viennent de qui ?

- Il y a une carte postale d'une amie, et... une lettre anonyme !

- Non ?! Ouvre !

Il s'exécuta et la posa entre nous. Le message, écrit de la même main que le dernier mot disait :

"Aaliyah, c'est bien ça ton nom ? Tu aurais dû m'écouter. Un autre agent a été découvert traînant juste à côté de notre cache à Tel Aviv. Vous avez notre adresse précise, je n'ai plus à me cacher. L'homme n'est pas encore mort... Comme je suis d'une extrême gentillesse, malgré ce que tu dois penser, j'accepte de le relâcher si tous vos espions partent. Quand je dis tous, c'est absolument tous. Je n'en veux plus aucun. Je ne suis pas aveugle, j'en ai repéré d'autres. Vos recrues ne sont pas si bonnes en camouflage. J'attends de voir s'ils partent ou si je dois les tuer... C'est à toi de décider de leurs sorts. Penses aux petites familles des abrutis que vous envoyez, quand vous irez leur mentir et leur dire qu'ils ne reverront plus jamais leur père, leur mère, leur enfant ou encore leur frère ou leur soeur. Ah ah ah ! Qu'est-ce que ça doit être barbant de les voir pleurnicher !

Bref, tu as compris ce que je veux. Je sauve des vies avec ces trafics d'organes ! Les enfants à qui je les prends seraient mort de faim de toute façon, et pour une mort, il y a plusieurs organes, donc plusieurs personnes sauvées. C'est que du positif ! Dans tous les cas, vous n'arriverez pas à nous attraper, laissez tomber."

Quand j'eus fini de lire la lettre, je relevai les yeux. J'étais trop choquée pour être sûre d'avoir bien compris, je demandai :

- Ta sœur se battait contre un trafic... d'organe ?

Aussi choqué que moi, il se contenta d'acquiser doucement de la tête. Je relis la lettre et m'arrêtai à la deuxième ligne. Nous avions une adresse ! Je sortis mon téléphone et tapai "Tel Aviv" sur internet. J'appris que c'était une grande ville en Israël, rien de très spécial. Je rajoutai dans la barre de recherche "trafic d'organe", et là, je vis pleins de sites avec pour légende des choses ressemblant à "Israël : un paradis pour le trafic d'organe". Je tournai mon écran vers Shawn, et cliquai sur le premier lien. Les dix plus grosses affaires étaient expliquées. Nous lûmes rapidement le tout. Étonnée et voulant faire le tri dans ce que nous venions d'apprendre, je commençai en réfléchissant à voix haute :

- Aaliyah essayait de coincer un trafic... d'organes... qui se situe en Israël, près de Tel Aviv. Tu savais qu'il y avait autant d'affaires dans le genre là-bas ?

- Non, je viens de l'apprendre.

- Qu'est-ce qu'on peut faire ?

- On ne peut pas y aller pour savoir ce qui se passe... C'est trop dangereux. tu ne penses pas ?

- Oui. Si on y va on ne reviendra pas vivant. La seule solution...

- Serait de partir avec la police...

- Oui. Mais on ne peut pas en parler à n'importe qui. On retourne voir l'inspectrice Girard, et on lui dit qu'on veut voir celui qui a fait arrêter l'enquête... Je ne vois rien d'autre à faire, nous ne sommes pas assez fort pour y arriver seuls.

- On va la voir maintenant ? On passe d'abord prendre les deux autres lettres à la maison, au cas où on verrait aujourd'hui le "chef" dont parle la première lettre pour Aaliyah.

- Ouais. Je prendrai aussi en photo ces lettres, pour avoir une copie.

- Aller vient, on y va.

Il démarra la voiture et nous partîmes. Nous étions un peu tendus, nous n'avions aucune idée de ce à quoi nous attendre.