Je ne savais plus quoi faire. Nous venions de sortir de la maison d'Aaliyah et j'avais dit à Shawn ce que j'avais appris en venant. Mais que pouvais-je faire d'autre ? Nous savions qu'elle ne s'était pas suicidée, mais comment savoir qui l'a tué ? Nous n'en avions aucune idée. Nous pouvions retourner voir la police, mais pour qu'ils nous disent quoi ? Qu'on délirait, qu'on n'était pas des experts, que nous ne devions pas nous occuper de ça mais faire notre deuil ? Nous le refusions. Et puis même s'ils ne nous disaient pas ça, ils ne nous donneraient pas d'informations.
Nous passâmes plusieurs jours, où l'horrible et triste routine ne nous quitta pas. À chercher sans fin un indice envisageable, qui nous permettrait d'avancer, même un tout petit peu. Nous passions nos journées à réfléchir, à se souvenir de chaque discussion, de chaque mot, de chaque endroit... Nous ne trouvions rien. Aaron nous avait quittés la veille, au bout du dixième jour. Il était parti chez son frère, ne pouvant pas retourner chez lui. On voyait peu les parents de Shawn, c'était un peu comme si nous n'étions plus que nous deux. Et cette impression était renforcée par le secret que nous partagions. Le troisième soir, je craquais. Je balançai ma tête en arrière et dis doucement :
- On stagne, on arrive à rien...
Il ne sut pas quoi répondre et ne dit rien. Je continuai la voix cassée :
- On est dans une putain d'impasse là !... Je veux tuer l'enfoiré qui l'a tué, je veux le torturer de toutes les façons possibles et imaginables, je veux qu'il nous implore son pardon, et qu'on lui dise d'aller au diable.
Le matin, je me réveillai et un rêve que je venais de faire me balança un souvenir en pleine face. Comme quoi, mon cerveau n'avait pas renoncé et tournait à fond la nuit. Il y avait environ un an, après avoir regardé un vieux western avec des acteurs très mauvais, nous avions fait semblant d'être aussi dans le film, et elle avait dit : "tu ne sais pas à quel point c'est facile d'avoir des ennemis. Des fois, tu apprends que tu en as un beau matin en recevant une lettre !". À côté de moi j'entendis Shawn me demander distraitement :
- Tu as dit quoi ?
J'avais réfléchi tout haut. Je répétais la phrase qu'elle avait dite. Choqué, il me demanda :
- Tu... Tu penses qu'elle aurait reçu une lettre du tueur ? Sais-tu où elle rangeait son courrier ?
- Je ne sais pas... C'était il y a un an. Mais oui elle avait un tiroir où elle mettait tout ce que ne jetait pas. Tu crois qu'elle faisait partie des services secrets ? Ça me paraît tellement fou...
- Tu m'aurais posé la question il y a un mois, j'aurais rigolé. Mais aujourd'hui... Je ne sais plus quoi croire ou non.
Une demi-heure plus tard, nous repartions vers la maison d'Aaliyah. Nous eûmes encore un peu de mal à rentrer mais ce fut plus facile que la première fois. Nous entrâmes dans la chambre qu'elle partageait avec son mari, et je me dirigeai vers le fameux tiroir. Avant de toucher à ce dernier je me dis : "Désolé Aaliyah, ça ne se fait pas, mais nous n'avons pas le choix. Je sais que tu ne nous en voudras pas", puis je l'ouvris. Des tas de lettres rangés étaient dedans. Je sortis et posai délicatement le tout par terre. Nous nous assîmes en tailleur autour et commençâmes à chercher un nom d'expéditeur que nous ne connaissions pas. Sur la cinquantaine de lettres, presque toutes étaient des cartes postales envoyées par ses parents ou nous lors de voyages. Les quelques-unes restantes venaient d'amies, mais aucune lettre n'avait un nom que nous ne connaissions pas. Mon idée n'avait mené à rien, et je n'étais vraiment pas sûre qu'on en ait une autre bientôt. Shawn rangeait le premier paquet, quand il s'arrêta net. Il reposa ce qu'il avait dans les mains, et gratta le fond du tiroir.
- Viens m'aider, tu as des doigts plus fins, me dit-il.
J'avançai vers lui et il me montra un tout petit trou. Je glissai mon petit doigt dedans et tirai. Le fond se souleva et je l'attrapai avec mon autre main avant de le lâcher. Doucement, je l'enlevai. C'était un faux fond. Dans moins de deux centimètres de haut, deux lettres attendaient d'être vu. Nous en prîmes chacun une. À l'arrière, aucun nom d'expéditeur. Nous nous rassîmes l'un à côté de l'autre, et Shawn ouvrit la sienne. Le court message disait :
"Ça devient dangereux ici. J'ai réussi à devenir proche du patron, mais je crois qu'il se doute de quelque chose. Ils me tortureront si ils découvrent qui je suis vraiment. Je t'en prie, convaincs le chef de m'envoyer de l'aide."
Des centaines de questions m'envahirent. Tremblante, j'ouvris à mon tour la lettre que j'avais dans les mains. Ce n'était pas la même écriture. Cette fois le message n'était pas d'un ami, mais d'un ennemi :
"Etonnée de ne plus recevoir de message de votre ami ? Nous l'avons attrapé et il est mort. Un homme si doué, quel gâchis ! Nous avons trouvé une lettre prête à partir pour vous. Il savait que nous nous doutions de sa fidélité. Vous auriez peut-être dû l'écouter... Il ne sera pas le seul à mourir si vous continuez de nous espionner. Laissez-nous faire nos affaires, elles ne vous concernent pas."
Les lettres étaient arrivées avec un mois d'écart, et la dernière datait d'environ deux semaines avant sa mort. Choqués, nous restâmes sans bouger un long moment. Je regardai les timbres, je ne savais pas d'où il venait.
- Qu'est-ce qu'on fait, demandai-je dans un souffle.
- Aucune idée... On doit trouver d'où vient la lettre et s'y rendre.
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La mort d'une sœur ~ Shawn Mendes ~ (Finie)
FanfictionUne personne de la famille de Shawn meurt, lui et sa copine qui vient passer des vacances au Canada, trouve sa mort bizarre... J'espère que ça vous plaira n'hésitez pas à me dire si vous avez des remarques :) #28/839 - bff #550/17k1 - histoire