Chapitre X

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Nous nous assîmes en face de lui et il commença :

- Posez-moi vos questions.

- Je préfèrerais que vous nous racontiez tout, et qu'après nous vous posions nos questions s'il nous en reste. Si ça ne vous dérange pas.

S'il m'avait mal calculé au début, ce n'était plus vraiment le cas. Il avait compris que je n'abandonnerai pas quoiqu'il arrive, et il respectait ça. Il commença donc :

- Aaliyah, comme de nombreux autres agents, travaillait pour moi. Elle bossait au F.B.I.. Elle était presque mon second. Quelqu'un l'avait trouvée et me l'avait présentée juste avant ses vingt-trois ans. D'habitude, on ne recrute personne d'aussi jeune, mais j'avais senti son potentiel. Elle arrivait à suivre ses études de commerce en même temps, ce qui lui faisait une couverture parfaite, car elle travaillait du côté secret. Ces derniers temps, comme vous l'avez découvert, elle travaillait sur une affaire en Asie Orientale. Un gros trafic existe là-bas, beaucoup de gens disparaissent et meurent. Nous avons des taupes qui nous disent où ils en sont, mais des fois ils sont découverts, comme l'homme dans les lettres. Nous n'arrivons pas à les arrêter car ils sont bien protégés. Nous attendons d'avoir des preuves, mais elles sont dures à trouver...

- Quelle ville en Asie Orientale, demandais-je.

- En Israël, vers Tel Aviv. Mais vous le saviez déjà, je me trompe ?

- Vous avez raison. Mais c'est un trafic d'organe si je ne m'abuse ?

- Oui, majoritairement sur des enfants.

- Pourquoi travaillait-elle pour vous ?

- Je crois que ce qu'elle préférait c'était diriger le monde vers quelque chose de plus sûr. Mais elle aimait aussi le suspense, les retournements, et bien sûr les victoires.

- Et pourquoi était-elle dans votre service ?

- Je m'occupe des affaires secrètes, celles où les meilleurs vont car il faut infiltrer des groupes dangereux, enquêter sans avoir l'air...

Nous posâmes toutes les questions que nous avions en tête chacun notre tour. Les réponses de certaines en amenaient d'autres et nous y passâmes deux bonnes heures. Quand nous eûmes fini, je posais une dernière question :

- Et on fait quoi pour les arrêter ?

- Vous, rien. Vous m'avez impressionné en trouvant tout seuls, mais laissez-nous faire. C'est notre métier.

- C'est une blague ? Vous croyiez vraiment qu'on va rester les bras croisés à vous regarder comme on regarde une série, lui demandais-je en m'énervant.

- Eh bien... C'est ce qu'il faudrait. Ça nous faciliterait la tâche, me répondit-il avec une petite mou mécontente.

- Vous ne pouvez pas nous mettre de côté, s'exclama Shawn.

- C'est pourtant ce que je vais faire.

- Vous savez qu'on partira avec ou sans vous. Vous voulez avoir nos morts sur le dos en plus d'avoir celle d'Aaliyah ?

- Vous n'êtes pas fou. Et puis, je peux bloquer vos passeports.

- Je ne suis pas Canadienne. J'irai au consulat, lui riais-je au nez.

- Vous croyiez vraiment que le consulat français ne s'arrêtera pas devant le F.B.I. si on leur dit pourquoi vous partez ?

- J'ai le droit de retourner chez moi ! Je dois reprendre mon travail, m'occuper de ma famille, de mon poisson, de...

Je disais tout ce qui me passait par la tête, je ne voulais pas qu'il nous bloque. Il ne répondit même pas se contentant de bouger la tête de droite à gauche. Je n'arriverai pas à le faire changer d'avis, il avait déjà un plan, mais j'essayai encore et encore.

La mort d'une sœur ~ Shawn Mendes ~ (Finie) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant