Chapitre XIV

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Mon tee-shirt se déchirait entièrement sous la lame aiguisée qui dessinait sur mon torse. L'homme ne me touchait pas souvent directement. Il se contentait de mettre en lambeaux mon tee-shirt sans m'ouvrir la peau. Mais des fois il allait trop loin et je sentais mon sang frais couler doucement. Les autres autours me regardaient en riant fort. J'aurais voulu tous les tuer, mais je ne pouvais même pas bouger un doigt. À côté de moi, Shawn me regardait désespéré et paniqué. Il avait essayé de se dégager quand l'homme avait commencé, mais ils étaient à trois sur lui et il n'avait rien pu faire. Rapidement, mon tee-shirt tomba totalement au sol. J'eus envie de paniquer, de crier... mais je savais qu'ils me tueraient dans la seconde. Le couteau continua, il s'attaqua ensuite à ma ceinture, où les deux extrémités se détachèrent rapidement, puis il revint vers mon cou. Malgré la peur, je me forçais à réfléchir. Je redressai la tête avec un visage impassible, calmai ma respiration haletante et commençai dans mon meilleur anglais :

- Arrêtez. Je suis la fille de l'inspecteur du F.B.I. qui dirige toutes les opérations contre vous. Et Shawn est mon demi-frère. Vous pouvez nous échanger comme otages contre votre paix, mais si vous nous tuez, vous finirez tous dans un bain de sang.

Ils rigolèrent à mon mensonge, et répondirent :

- Un vrai agent préfèrerait se torturer lui-même que de dire sa vraie identité, s'exclama le chef.

- Et puis ne t'inquiètes pas... Je n'avais pas prévu de te tuer tout de suite ! Tu n'avais pas remarqué, me demanda l'homme au couteau.

Ils se remirent à rire, et je demandai dégoutée :

- C'est vous qui avez tué Aaliyah Mendes n'est-ce pas ?

- Attend... Elle travaillait pour le F.B.I. non ?

- Oui, vous lui avez envoyé des lettres.

- Ah oui elle ! Oui c'est moi. Elle a eu le même sort que celui qui t'attend avant de mourir, répondit le chef fier de lui.

- C'est faux.

- Si, je te promets... Elle ne s'est pas laissé faire facilement, mais mes hommes sont revenus heureux de leur mission et ils avaient fait du bon bouleau, pour moi c'est parfait ! D'ailleurs c'est lui qui était le chef pour cette opération.

Il désigna avec un mouvement de la tête l'homme qui voulait me violer, et ce dernier me souria avec l'air de repenser à la scène. J'eus envie de le frapper, de me jeter sur lui, et de le tabasser jusqu'à qu'il me tue. Ce n'était pas forcément un sort pire que celui qui m'attendait pour l'instant... Mais je me contentai de répondre :

- Vous n'êtes que des pauvres types écurants.

Je retins les quelques larmes que je sentais monter, et le regardais dans les yeux. Il me rendit mon regard et me sourit perversement. Un pauvre type qui pouvait décider de ma vie ou de ma mort. L'homme au couteau se rapprocha de moi, et j'eus une idée folle. C'était ma dernière chance :

- N'importe lequel de vous m'attaque. Sans arme. Si je réussis à le mettre à terre, vous nous laissez sortir Shawn et moi.

- Tu crois vraiment avoir une chance ? Ces hommes passent leur temps à se battre entre eux. Et je ne voudrai pas te vexer, mais ils sont largement plus fort que toi, ria-t-il.

- Eh bien laissez-moi ma chance ! Maintenant, soit vous passez pour une petite nature qui n'ose pas envoyer un homme, sans arme, se battre contre une femme sans défense, soit vous acceptez.

- Je peux aussi dire non et dire à mes hommes que je leur accorde une femme. Puis une fois qu'ils se sont occupé de toi, je récupère tes organes !

Il me fit un clin d'oeil qui me gela. S'il n'avait rien dit, on aurait pu le croire sympathique. Je savais ma proposition folle, mais si je perdais le combat, je reviendrais au même point qu'avant... donc autant essayer, je n'avais rien à y perdre.

Le chef finit par accepter ma demande et choisi un de ses hommes. Mon atout principal était ma tête, celui de mon adversaire était sa force et sa rapidité. Je devais le mettre à genoux par terre, et lui pouvait faire ce qu'il voulait de mon corps tant qu'il restait debout. Aucune règle. Les hommes me tenant me lâchèrent et je me levai d'un bond pour me décaler. Mon opposant me regardait en souriant. Il pensait être le chasseur et moi la proie. Mais il se trompait, je savais être imprévisible. Il se rapprocha s'attendant à me voir reculer, mais je baissai la tête, et lui fonçai dessus. Les années de Krav Maga que j'avais faite adolescente remontèrent à ma mémoire et tout devient automatique. Je me mis d'abord à courir, il me suivit, et quand il eut assez de vitesse, je me retournai. Il me fonça dessus. Je me décalai et lui fit une béquille en donnant un grand coup de pied à l'intérieur de ses genoux. Il trébucha et tomba. J'avais gagné ! Mais le chef, toujours assis sur son fauteuil ne le vit pas comme ça :

- Renfermez-les !

On nous attrapa et je protestai :

- Non ! Lâchez-nous ! J'ai gagné, j'ai battu un de vos hommes ! Laissez-nous sortir !

- Pour que vous couriez à la police ? As-tu vraiment cru une seconde que je vous laisserai sortir ?

- Non, mais l'espoir était ma dernière chance, chuchotais-je.

Et on nous ramena.

La mort d'une sœur ~ Shawn Mendes ~ (Finie) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant