Chapitre 9

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Johanna avait abandonné Soven et Anika sans dire un mot, pour aller se fondre dans la masse de gens debout un peu plus loin. Elle leur avait bien spécifié de ne rien faire d'étrange, mais ici, Soven avait l'impression que les notions d'étrangeté et de normalité avaient été inversées. Il regardait les créatures qui se mouvaient aux alentours sans vraiment y réfléchir. Il avait décidé de ne plus trop le faire ; ce monde échappait à sa logique, et il était bloqué ici. La colère, la peur et l'incompréhension avaient laissé place à de la lassitude. Anika, qui d'ordinaire était une jeune fille tantôt caractérielle tantôt enthousiaste, ressemblait désormais à une petite fille timide et perdue. Soven savait que tous les deux, ils n'allaient plus jamais être les mêmes, mais cela ne l'effrayait plus. Au fond de lui, il sentait quelque chose qui prenait de la place, quelque chose qui avait toujours été là, mais caché, de sorte qu'il ne l'ait jamais vu. Et ce sentiment grandissant semblait donner raison à Johanna ; il se passait quelque chose d'anormal en lui, ce qui aurait expliqué les inquiétudes de la jeune femme. Finalement, peut être qu'il y avait bien une raison à sa présence ici.

Il jeta un dernier regard à Anika, avant de prendre sa décision, celle qui conclurait le dilemme qui se déroulait dans sa tête ; il était impératif que la jeune femme rentre chez elle, pour leur bien à tous les deux. En pensant cela, il eut un terrible pincement au cœur. Jamais il n'aurait imaginé en arriver là, mais il ne s'attendait pas à vivre de telles circonstances. Il avait voulu devenir médecin, sauver des personnes gravement malades, et peut être participer à des missions humanitaires. Mais cela était-il réellement encore possible ? Il n'y croyait désormais plus tellement. Sa décision était prise.

***

Johanna était définitivement saoule. Elle avait peut-être bu quelque chose de trop fort. Oui, même sûrement. Alors quand un beau mâle s'était frotté à elle, au rythme de la musique, elle n'avait pas pu résister. À vrai dire, elle n'avait même pas essayé. Et maintenant, elle était dehors, derrière le bâtiment, avec les mains de ce mâle qui parcouraient sensuellement ses hanches. Elle plongea ses yeux dans les siens, et ne pu s'extirper de leur bleu profond qu'une fois qu'il avait posé ses lèvres charnues sur les siennes. Sa langue glissa contre celle de Johanna, et un goût sucré envahit la bouche de la jeune femme. Elle glissa ses mains sous la veste du mâle, dans son dos, pour mieux l'attirer contre elle. Elle put alors apprécier son érection proéminente contre son ventre, et elle gémit. Ça faisait définitivement trop longtemps qu'elle ne s'était pas laissée allée, et elle sentait qu'elle brûlait d'impatience. Elle ne voulait pas d'un moment de tendresse, ne voulait pas se languir d'être prise. Elle désirait s'empaler sur lui, qu'il la prenne maintenant.

Elle défit sa ceinture, sans quitter ses lèvres, et, alors qu'il lui rendait la pareille, elle sentit la peau de sa main se fissurer. Elle réprima la douleur qui s'immisçait dans son crâne. Oh non, il était hors de question d'interrompre ce qui était sur le point de se passer.

Soudain, il souleva sa jambe droite et s'inséra en elle. Surprise, elle rejeta la tête en arrière en lâchant une longue plainte de plaisir. Elle sentait son souffle brûlant parcourir la peau de son cou, qui, au fur et à mesure des va et viens, devenait de plus en plus irrégulier. Oh, ce qu'elle pouvait aimer ça ! À chaque fois qu'il recommençait, à l'infini, ce mouvement délicieux, elle se rapprochait un peu plus de l'orgasme.

Et lorsque l'ultime sensation de plaisir lui parcouru le corps, elle fut secouée par une impulsion électrique exquise, qui atteignit jusqu'au bout de ces doigts. Au même moment, elle avait senti une petite piqûre, à peine perceptible, au niveau de la clavicule. D'abord déconcertée, elle put en déduire la nature de son partenaire, ou du moins, elle en eut une vague idée.

Ce ne fut qu'une petite seconde après elle qu'il la rejoignit dans son état d'extase, avant de reposer sa jambe et de se lécher la lèvre. Il scrutait Johanna comme s'il la redécouvrait pour la première fois, ce qui ne l'étonna guère ; ils n'avaient pas eu le temps de s'observer en détail, avant de passer à l'acte. Presque instinctivement, elle porta sa main là où il l'avait mordue, et elle comprit immédiatement pourquoi il n'arrivait pas à détacher ses yeux d'elle. La peau de Johanna semblait translucide, à la même manière qu'elle l'était lorsqu'elle se plongeait dans de l'eau très chaude.

Essences Primaires - T1: Soven & JohannaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant