Essences Primaires - T1: Soven & Johanna

Chapitre 4

Ce fut une délicieuse odeur qui éveilla Johanna. Quelque chose d'enivrant, qui lui donnait envie de se laisser abandonner à ses instincts les plus primitifs. Elle respira profondément pour mieux s'imprégner de ce parfum si particulier, et laissa ses paupières s'entrouvrir. Elle ne se souvenait pas de la nuit passée, mais en découvrant qu'elle ne s'était pas endormie seule, elle sut que cela avait dû être la meilleure nuit qu'elle ait passée de toute sa vie. L'arôme qui émanait de l'homme qui se tenait à ses côtés la rendait folle. Tellement que la raison finit par disparaître entièrement de sa boîte crânienne. Elle se laissa emporter par ses envies, et tenta de se rapprocher de la source de son désir. Seulement, son corps était extrêmement douloureux, et elle parvint tout juste à tendre la main dans sa direction. Elle avait l'impression de s'être pris un coup de massue sur la tête, et se sentait très faible. Pourtant, l'appel de la tentation était plus fort, et elle réussit à faire disparaître le martyre qu'elle subissait. Elle avait l'impression d'éprouver tous les tourments possibles, à cause de la tentation. Cette odeur lui asséchait la gorge, remplaçait son estomac par un énorme gouffre, et par-dessus tout, lui ouvrait l'appétit sexuel à un point qu'elle pensait jusqu'à présent impossible. Elle avait besoin de combler ces désirs, devenait avide.

L'homme ouvrit les yeux, et s'étira en baillant. Il paraissait extrêmement fatigué, mais se leva d'un coup, brisant ainsi la torpeur de Johanna. Tout lui revint en mémoire, et l'adrénaline fusa dans son corps, mit tous ses sens en alerte. Cet homme était sa proie, celui qui lui rapporterait un million. Alors que faisait-elle dans le même lit que lui ?

Elle s'empressa de se redresser en grimaçant tant ses muscles la faisait souffrir, mais parvint à se mettre sur ses gardes. Il y avait quelque chose d'anormal chez lui, et mieux fallait se montrer prudente. Comment un humain pouvait-il sentir aussi bon ?

Elle voulut se lever, afin de pouvoir affronter toute possibilité de potentielle attaque, mais elle en fut incapable. Il lui adressa la parole avec la mine inquiète, mais elle ne comprit pas un traître mot.

Johanna força son corps à lui obéir, avec tellement de mal qu'elle se retrouva essoufflée, et s'écroula sur le sol en sueur. Vraiment, elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Le jeune homme lui tendis la main et tenta de la rassurer, cette fois-ci en anglais.

- Est-ce que ça va ? Tu ne devrais pas forcer comme ça en étant aussi blessée.

Par réflexe, Johanna tenta de reculer. Pour une fois, elle avait peur. Rien n'était sous contrôle, et elle ne comprenait rien à ce qui se passait. De plus, un humain venait d'essayer de l'aider, elle. Elle fit donc la seule chose dont elle était capable pour le moment, parler.

- Pour...quoi...

L'air vint à lui manquer, et elle eut l'impression de s'étouffer. Elle se sentait faible comme jamais, et lorsqu'elle rencontra les yeux de celui qui se tenait en face de lui, elle y lut de l'incompréhension, mais surtout de la pitié. Combien de fois l'avait t'on fixée ainsi ? Une immense douleur lui pinça la poitrine, et elle se sentit vaciller. Elle tenta de lutter contre l'appel du sommeil, mais en vain.

***

Elle s'était encore évanouie. Mais elle était toujours en vie, ce qui signifiait au moins un problème en moins pour Soven. Il se demandait ce qu'elle avait dû vivre pour en arriver là. Ce n'était pas le plus intriguant chez elle, mais c'était ce qui préoccupait le plus Soven. Il avait toujours eu un côté altruiste, c'était sans doute ce qui l'avait poussé à entamer des études en médecine.

Il n'avait pas beaucoup dormi cette nuit, ce qui justifiait le fait qu'il n'avait pas entendu son réveil. De toute manière, était-ce réellement important d'aller en cours dans cette situation ? Il ne savait pas exactement quelle excuse il allait pouvoir sortir pour expliquer son absence, surtout auprès d'Anika. Il n'osait pas regarder son portable de peur de découvrir quelques dizaines d'appels manqués de sa provenance.