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Je pouvais lire sur son visage une profonde tristesse. C’était la première fois que je voyais Killik me regarder ainsi. Il fixa l'Yga sans vraiment poser ses yeux sur moi. Pour autant, il ne pouvait ignorer ma présence dans cette pièce. Son regard doré était mélancolique, mais j’avais peur d'aller à sa rencontre. Peut-être avait-il besoin de rester seul suite à ce qu’il s’était passé ?

De là où j’étais, je me contentais de l’observer car malgré tout, il restait beau.

La nuit était tombée sur Vah’Nalla.

—Killik…

Quand je pris la décision de partir, je m’arrêtais après lui avoir tourné le dos. Derrière moi, je sentis le regard de mon compagnon se poser sur moi et me dire inconsciemment de rester ici avec lui, cette nuit. Sans bouger de ma place, je compris qu’il se levait pour aller à la rencontre et passer ses bras autour de moi pour me serrer contre lui. Ah…

Que j’aimais par-dessus tout cette force qu’il exerçait involontairement sur moi lors d'un câlin alors qu’il se contrôlait pour ne pas me blesser. Killik pourrait certainement me briser et pourtant l’idée que cela se produise ne me faisait pas peur. Je me souvenais de chaque fois que je l’avais fait avec lui et me rappelais que je pouvais les compter sur mes dix doigts. Enfin, pour le moment, même ça j'en étais incapable à cause de mes blessures.

—Kairi, ne t'en va pas. Ne me laisse pas seul ce soir.

Mon cœur battit plus vite dans ma poitrine amis qu'une agréable chaleur me gagna. Son odeur envahit mon nez et ne laissa que paix et sérénité derrière. Killik comprit mon silence et savait évidemment que je n’allais pas partir. Pas après avoir passé ces dernières épreuves loin de lui. Quand je l’avais retrouvé au palais d'Ary, il était un peu cette lumière que je cherchais dans les ténèbres. Il m’avait sauvé une fois de plus et aujourd’hui, j’étais incapable de le serrer dans mes bras à cause de mes mains.
Instinctivement, je tournais légèrement ma tête pour l’embrasser. Je sentais son torse se contracter quand il respira dans mon dos. Je n’avais plus embrassé Killik depuis tellement longtemps. Je retrouvais mon compagnon et plus rien ne comptais en cet instant.. Aïra, les Alèthéias, Killik était mon monde et la seule personne que je voyais réellement.

Dans notre étreinte, il caressa simplement mon corps pour éveiller les sens. Il ne descendit jamais entre mes cuisses directement, il se contenta de toucher la peau de mon ventre du bout des doigts pour m'exciter. Je préférais cette délicate attention que des gestes trop directs. Même si j’étais en érection, je ne voulais pas qu’il me touche directement là.

—Je te veux, Kairi, susurra-t-il dans mon oreille.

En fait, je retirais ce que je venais de penser. Cela me donna si envie que je désirais qu’il me touche maintenant !

—Mais tu es si naïf, Kairi. Je t'en veux de ne pas croire suffisamment en moi.

Comme je m’en voulais d’avoir ignoré Killik sans savoir que mes amis me trahissaient.

—Mais j'ai ma part de responsabilité dans ton malheur, me confia-t-il. Par ma faute, tes mains sont …
—Ça suffit !

Je ne voulais pas qu’il porte le poids de mes responsabilités sur les épaules une nouvelle fois. Je le refusais.

—Mes mains vont guérir, répondis-je. Ces brûlures sont là preuve de mon combat. Bon, je dois bien admettre que je ne peux plus ouvrir une porte, ou faire une action qui sollicite mes mains.

Je riais de la situation plutôt que d'en pleurer. Mais Killik prenait cet incident beaucoup trop au sérieux pour en rire avec moi. C’était compréhensible.

—Je vais trouver un moyen de te rendre tes mains. Et si cela ne marche pas, je m'occuperai de toi.

Je rougissais devant les propos de Killik qui me faisaient plaisir.

—Ensemble pour toujours, hein ?

Puis je le fixais pour connaître sa réponse. Si Killik m’avait ouvertement demander ma main, nous n’en avions pas réellement reparlé tous les deux.

—Pour toujours, Kairi.

Avec attention, il prit mes mains dans les siennes pour venir les embrasser délicatement. Je ne sentais malheureusement pas ses lèvres sur ma peau à cause de mes blessures, cela plomba mon moral sur l’instant. Mais Killik souriait et à sa manière, il me rassura. Toutefois, cela ses baisers de faire battre mon cœur. Alors malgré tout, je me sentais bien, cela m'allait parfaitement comme c’était.

—Je suis content de te retrouver, lui confiais-je en allant contre lui.

Killik serra ses bras tout autour de moi.

—Tu as beaucoup progressé, je suis fier de toi.

Contrairement à ce que tous croyaient, je faisais d’abord tout ces efforts pour Killik.

—Je suis désolé pour Einzen et Lisla, Kairi.

Je regrettais beaucoup de ne pas avoir vu venir cela. Mais j’avais fini par l’accepter quand j'avais revu Lisla.

—J’ai compris que mes amis d'aujourd’hui sont mes ennemis de demain, admis-je.

Aussi dure était elle, c’était la vérité à laquelle je ne voulais pas croire.

—Ce n'est pas évident de devoir affronter ses amis, Kairi.
—Killik…
—Cependant, n’oublie pas pour quoi tu te bats. Quelques soient les épreuves que tu devras affronter, relève toi.

Killik était impression. Il possédait un charisme et une telle confiance en lui, j’étais émerveillé par cet homme. Je ne réalisai pas pourquoi il m’avait choisi moi, et pas un autre car j'avais l’impression de ne pas le mériter. Je savais qu’il entendait cette pensée mais il ne dit rien pour ne pas aborder le sujet.

—Et puis tu sais, cela ne veut pas dire qu'il faut dramatiser la situation. Tu sais, tes ennemis d’hier deviendront alors tes alliés d’aujourd’hui.

Killik avait raison. Hel m’avait sauvé de Vdrike et Lisla, je ne pouvais pas l’ignorer. Mais qu’elle soit dans notre équipe me perturbait. Enfin, d'un autre côté, je préférais ça que de devoir encore affronter sa glace.

Cependant, je ne voulais pas penser à tout ça maintenant et profiter de Killik car je ne savais pas de quoi était fait demain.

KAIRI, KILLIK (KAIRI Vol.3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant