Acte III : Confrontation (fin) Page 19.

135 12 6
                                    

Nouvelle tenue pour Jessica, future guerrière ?

J'aurai tout simplement aimé que nous puissions trouver une autre alternative que la mort dans ce conflit.

Au bout d'un moment, Killik revint vers nous. Au loin, je courrais pour le rejoindre mais m'arrêter à mi-parcours en découvrant que du sang le recouvrait. En le regardant, je compris que ce n'était pas le sien. Étais-je soulagé ? Dans un sens oui. Pourtant, je n'étais pas heureux car c'était celui du vieil homme. Killik s'était servi de sa faux pour lui prendre la vie et soulager sa conscience. Cela allait au-delà d'une simple vengeance. Et au fond de moi, Aïra souffrait terriblement de son geste.

-Killik, tu... commença Emil avant de s'arrêter.

Le seigneur de Djinn nous avait rattrapé. Il fixa Killik qui semblait absent. Cette confrontation avait retourné mon compagnon qui lâcha sa faux avant qu'elle ne disparaisse au contact du sol. Je regardais Killik mais son esprit n'était plus là. Il s'était refermé sur lui-même et avait besoin d'être seul. Alors malgré tout, nous reprîmes le chemin jusqu'au fiacre. Mais alors que je m'apprêtais à monter à l'intérieur, une énorme explosion secoua les terres où nous étions et s'abattit sur le palais. En réalité, il s'agissait surtout de la foudre de Yutis qui venait de tomber.
Pour la première fois, je découvrais la puissance de cet esprit qui me paralysa. Mon sang devint froid dans mes veines quand je compris que Killik venait de détruire cet endroit. Même si je n'étais pas d'accord avec les Alèthéias, c'était quand même la maison d'Aïra.

-Killik...

Je regardais mon compagnon sans parvenir à le reconnaître sur l'instant. Puis, mon regard se porta sur le palais embrasé par les flammes. La foudre de Yutis venait de dévaster complètement cette zone de Vah'Nalla sans que je ne puisse agir. J'étais triste. Triste au point de pleurer quand Killik me dépassa sans même me porter un regard de compassion. Il ne portait aucune expression sur le visage. Mais ses yeux parlaient d'eux-mêmes. Je tombais sur les genoux pour pleurer alors qu'il se mit à pleuvoir.

Je demandais pardon à Aïra car j'étais faible.

Dans ce conflit, personne ne pleurait. Je n'avais jamais vu les larmes de mes amis. Alors je versais toutes ces larmes pour eux. Que ce soit Killik, Emil, Dame Valkyria, et tous les autres. Mes pleurs leur étaient destinés.

Avec Killik, nous ne nous étions pas parlé de tout le trajet. La pluie avait cessé de tombé sur Vah'Nalla, emportant avec elle une partie de ma tristesse. Killik fixait simplement le vide en le tenant par la main. Il avait juste besoin de mon contact pour ne pas devenir complètement fou. Emil guidait les chevaux jusqu'au palais de Dame Valkyria où nous pourrions nous reposer. Iris me manquait terriblement, j'avais besoin d'y retourner pour faire le grand vide dans ma tête, mais je savais que ce n'était pas encore le moment pour moi de rentrer. Je devais mettre un terme à cette histoire une bonne fois pour toute. Malgré la trahison de Kôtaro, je ne voulais pas que mon entrainement je serve à rien. Moi aussi je pouvais me battre et protéger quelqu'un. Je regardais simplement Killik du coin de l'œil.

***

De retour, nous furent accueillis par Dame Valkyria et Jessica qui s'entraînait durement aux côtés de la reine pour devenir plus forte. Killik passa devant en ignorant tout le monde. Quand je tentais de le rattraper, mon amie à la chevelure noire m'arrêta.

-Je crois surtout qu'il a besoin de se sentir seul, prince.
-Dame Valkyria ?
-Vous devez être fatigué vous aussi, n'est-ce pas ? Changea-t-elle de sujet.

Elle n'avait pas complétement tort. J'étais resté un moment sous cette pluie battante à pleurer. Cela m'avait épuisé et comme Killik, j'avais besoin de repos. Et de toute façon, la nuit était déjà en train de tomber sur Vah'Nalla.

KAIRI, KILLIK (KAIRI Vol.3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant