Acte IV : Révélation - Page 24 - fin.

132 17 4
                                    

Quand Kairi souleva sa tunique, je compris que j'en avais trop dit et que je lui devais des explications sur ce qui s’était passé, et sa blessure. Il n'avait aucun souvenir de son affrontement avec Ardyn. J’aurais préféré ne pas à lui raconter tout ceci mais il réalisait l’importance de sa blessure et le sang qui coulait, tâchant son bandage sur le torse. Quand il paniqua, je vins poser une main sur son visage pour le rassurer et apaiser ses tourments.

—Tout va bien, petit prince. Tu es en sécurité à présent. Il ne te fera plus rien, je te le promets.

Face à cette situation et à la détermination de Kairi, tous comprirent qu’il valait mieux nous laisser seuls. Nous avions besoin de parler tous les deux de ce qui s’était passé.

—Tu as affronté Ardyn sans t'en rendre compte.
—Huh ?

Il mit une main sur son cœur, bouleversé par cette révélation.

—J’aurais préféré t'ignorer tout ceci mais tu n'es plus aussi naïf qu'avant. Dommage que tu grandisses aussi vite, Kairi.

Kairi était toujours un enfant mais toutes ces épreuves l’avaient fait grandir. Je devais arrêter de le voir comme un gamin pour voir l’adulte qui sommeillait en lui. Il était un jeune homme maintenant, plus un enfant.

—Je…
—Ce n’est pas de ta faute, c'est Aïra qui s’est servi de toi pour te manipuler et contrôler ta volonté. Tu n'as rien fait de mal.

Kairi comprit sa soudaine perte de mémoire. Aïra arrivait à prendre le dessus sur lui quand ça l'arrangeait. Et cela m'irritait car il n’avait pas à le mêler à cette histoire rocambolesque. Kairi était déjà grandement impliqué dans ce conflit, il n’avait pas besoin d’être sacrifié contre Ardyn parce qu’Aïra éprouvait des regrets pour lui. Je savais maintenant qu’il l’aimait réellement et que je n’avais pas cette place importante. Comme moi, il avait trouvé cette personne à aimer. Aïra était désormais une page de mon passé, et moi du sien.

—Je comprends mieux maintenant… tu as dû avoir peur, me dit-il, bouleversé. 

Oui, j'avais eu terriblement peur même, si bien que j'y avais vraiment cru à la fin, plus encore que la première fois lors de sa chute, de sa perte de mémoire et de tout le reste. Quand la lame de l’Alèthéias l’avait traversée, mon monde s’était écroulé au fond de moi, et brisée en milliers de morceaux. Je n’étais rien sans ce gamin à la fois insolent et naïf. Kairi était ce que j’avais de plus précieux et Ardyn avait failli me le prendre. C’était à moi de mettre un terme à cette histoire.

—Mais je suis là, en vie et à tes côtés. Encore une fois, tu m'as sauvé la vie, Killik.

Il affichait toujours ce sourire radieux, insouciant et précieux, Kairi ressemblait à une merveilleuse fleur dont il fallait prendre soin pour que les pétales ne tombent pas. Je le regardais, subjugué par l’éclat de son âme, et la lumière de sa bienveillance.

—Merci de toujours prendre soin de moi.

À genoux sur un fauteuil, Kairi m'enlaça chaleureusement dans ses bras pour me réconforter. Malgré sa faible constitution, je me sentais en sécurité contre lui, il n’avait pas besoin d’avoir de muscles pour être fort. Son cœur suffisait à lui seul pour l'être. Ça, c’était son plus grand pouvoir.

—Kairi…

Il releva sa tête pour me regarder quand je pressai mes lèvres contre les siennes, mes mains sur son visage pour l'embrasser délicatement. Kairi rougit, puis ferma ses yeux pour profiter pleinement de chaque sensations qui faisaient battre nos cœurs.

À l’intérieur, j'en voulais terriblement à Aïra pour avoir agi ainsi et d’avoir pris le risque de mettre Kairi en danger. Ce dernier était bien trop bon pour lui en vouloir. Kairi m'avait pardonné par le passé pour mon comportement, je savais qu'il en était de même pour Aïra. Et si lui aussi tenait une place importante dans mon cœur, je ne pouvais pas tout accepter non plus.

Mais pour l’heure, j’étais bien trop content de retrouver Kairi pour me soucier de tout cela. Je n'en avais d'ailleurs que faire de ces révélations. Du passé de Jessica et du lien entre Aïra et Ardyn, seul comptait Kairi à mes yeux à présent. 

—Je ne peux pas pardonner Aïra pour ce qu'il t’a fait. Je suis désolé, Kairi.
—Je sais, je comprends. Mais je ne lui en veux pas, héhé rit-il en toute innocence. Aïra est un garçon maladroit, et amoureux. Je ne comprends que trop bien ses sentiments pour Ary. À présent, je sais d’où viennent ces sensations que j’éprouvais pour lui. Je suis content.

Je caressais sa joue, déterminé à mettre fin à cette histoire et à libérer Kairi de la volonté d’Aïra. Il m’avait sauvé des ténèbres, je devais lui venir en aide à mon tour et utiliser les pouvoirs de Yutis pour le protéger. Il n’était plus question qu'on me le prenne une nouvelle fois.

Je le serrais contre moi, ne voulant plus jamais le lâcher.

KAIRI, KILLIK (KAIRI Vol.3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant