Dernière page.

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Il reste encore l'épilogue a écrire pour que ce soit réellement la dernière page, mais merci infiniment d'avoir lu KAIRI, ma toute première histoire sur Wattpad qui prend fin en ce 14 novembre !

Mille merci ♥️

— Kairi ?

Quand j’ouvris mes yeux, la première personne que je vis était Killik. Le roi d'Iris s’empressa de me serrer très fort dans ses bras comme si j’étais le dernier joyau de ce monde. Je me souvenais encore de mon échange avec Aïra, et de ma mort. Oui, je ne pouvais pas oublier le bras d'Ary en moi qui me transperçait tout entier.
Cependant, je rejetais très vite mon attention sur tout autre chose. En effet, la brèche ne s’était toujours pas refermée car de l’autre côté, Aïra attendait qu'Ary le rejoigne. Seulement, s'il décidait de la traverser, il ne pourrait plus revoir ma couleur de ce royaume et serait alors condamné à rester dans cet endroit blanc.

— Ar…y… prononçais-je doucement.

Je ne réalisais pas tout a fait que j’étais en vie et que l’âme de Syphie coulait à présent dans mes veines sous forme d'Ether. Je manquais encore de force, mes membres étaient encore engourdis et mon esprit vaporeux était encore ailleurs. De la tête, je montrais à l’Alèthéias la brèche. Elle brillait aux couleurs d’Aïra, je pouvais encore ressentir sa présence de l’autre, mais y aller signifiait tout abandonner ici et mourir. J’aurais aimé le revoir une dernière fois, lui parler et le prendre dans mes bras. Le serrer fort et le remercier pour tout ce qu’il m’avait apporté. À ses côtés, j'avais tant appris, je ne regretterais jamais d’avoir fait sa rencontre la première fois qu’il m’avait sauvé des griffes de Gildarts. Même si ces événements me faisaient encore mal en y repensant, avoir croisé son chemin était le plus beau des cadeaux.

Killik m'aida à me redresser doucement, le regard troublé. Je ne comprenais pas pourquoi son visage prenait cette expression à la fois triste et renfermée mais je n’eus le temps de réellement m'y attarder lorsque je fus débout. Par réflexe, je touchais mon ventre et constatais qu'il n'y avait plus rien à craindre. Je ne portais même plus la moindre marque sur la peau, sauf mes vêtements tachés de sang. Difficile, j’avançais vers Ary, aidé par les bras de Killik jusqu’à arrivé à sa hauteur. Toute la salle tremblait, cet endroit était sur le point de s'effondrer pour emmener tout sur son passage, les traces de ce conflit allait bientôt disparaître, ensevelies par une montagne de murs brisés.

—Aïra vous attend de l’autre côté.

Affaibli, je vacillais tout en posant une main sur mon épaule gauche. Killik me rattrapa d'un large bras à la taille pour ne pas que je tombe complètement. Ceci était la dernière volonté d’Aïra. C’était un peu égoïste de demander à Ary de le rejoindre car il savait qu'il ne pourrait plus revenir ici. Il serait condamné à rester derrière cette brèche pour l’éternité. Et si c’était une façon de mourir, pour y avoir mis un pied de l’autre côté plus d’une fois, je savais qu'il n'en souffrirait pas. Si cet endroit était un peu triste, effacé et loin de tout avec ce blanc immaculé, la douleur n'existait pas. Aïra utilisait ses dernières ressources pour la maintenir ouverte.

—Je vois, il était tout près de moi pendant ce temps-là, murmura le roi de Vah’Nalla, en fermant les yeux, un air apaisé.
— Ary ?

Je le regardais, reculer jusqu’à la brèche ouverte, sans jamais détourner ses yeux des miens. Je pouvais lire un certain soulagement dans son regard, une joie d’être auprès de l’être aimé, enfin. Ce conflit prenait fin aujourd’hui, à l’instant même où son image disparue complètement. Derrière lui, la brèche se referma définitivement et je ne pus m’empêcher de verser des larmes car je savais que c’était la fin de tout. La fin de tout, mais le début d'une nouvelle histoire. La dernière page de ce livre se referma mais un autre commença.

***

Bien des choses avaient changé après cela. Pour commencer, j'avais perdu tous mes pouvoirs, je ne pouvais plus communiquer avec les filles. Néanmoins, j’allais régulièrement leur rendre visite dans leurs temples et prier en leur honneur. Depuis, une nouvelle Syphie avait fait son apparition dans l’Yggdrasil.
Tout autour de moi, le monde avançait. Récemment, j’avais eu la chance de voyager à Praguaa. Le royaume n’avait jamais été aussi beau, pour la première fois, je découvris un endroit aussi magnifique qu'Iris. Entouré par la rivière de l'esprit de l’eau, et les hautes montagnes, Praguaa n'en restait pas moins un endroit très grand et plaisant à visiter. Jessica et Alfread faisaient de bons souverains, le peuple était à présent entre de bonnes mains.

Mustang avait fini par quitter l’armée d'Iris pour rejoindre Emil à Djinn, un beau geste. Tous les deux s’étaient récemment mariés pour mon plus grand bonheur. Nulle doute qu'Emil avait entre les mains la meilleure des femmes. Je ne doutais pas de sa place à ses côtés. Depuis que la paix était revenue, le monde était beaucoup plus calme. Dame Valkyria avait définitivement repris Vah’Nalla. Ce royaume aux milles et une histoire retrouvait un semblant de paix intérieure. Les Alèthéias   semblaient encore distants de nous, la confiance n’était pas encore rétablie, mais j'y croyais. Avec le temps, j’étais certain que nous puissions trouver certaine une harmonie. En tout cas, Dame Valkyria s'y consacrait corps et âme.

La seule personne qui ne voulait pas retourner auprès des siens à cause de son histoire chargée était Hel, préférant servir sa cause pour les Terres glacières de Nibelheim. Suite à notre conflit contre Vdrike, ce dernier avait était exilé, depuis nous n'avions plus jamais entendu parlé de lui. Ainsi, c’était le seule moyen pour qu'il ne soit pas exécuté pour sa trahison. D'ailleurs, j’avais supplié Killik de laisser une chance à Kôtaro et Lisla en leur permettant de se joindre à son armée. Après une lutte acharnée contre mon compagnon, il avait cédé à mon caprice. Enfin, c’était surtout une requête à laquelle je tenais, je voulais leur laisser une seconde chance en servant l’intérêt de Killik. Sous l’œil de Mikleo, ils ne pourraient jamais plus nous trahir. Trop de sang avait coulé pour que nous en versions encore.

Nous nous étions mariés à notre retour comme je le lui avais promis. Je me souvenais encore de ce magnifique jour comme si c’était hier. Sous les yeux émerveillés du peuple, nous nous étions dit oui. La fête avait durée une journée complète jusqu’au lendemain, sans interruption. Un a un, nous avions rencontré chacune des personnes qui nous soutenaient. J'en gardais un souvenir mémorable, j’étais le plus heureux des garçons.

— Kairi, approche toi.

Je savais exactement pourquoi il m’appelait à le rejoindre sur ses genoux alors qu’il était assis lui-même sur son trône. Je… Je ne parvenais pas encore à prendre mes marques, à m'habituer à ce que j’étais maintenant, mais Killik veillait sur moi. Dans les moments de doutes, il était plus que jamais présent.
Si bien des choses avaient changé, moi aussi j’étais différent. Si j'avais perdu mes pouvoirs, je n’étais plus humain non plus. À présent, j’étais comme Killik, un démon. Si j’avais conservé mes cheveux naturels, mes yeux étaient devenus rouges car chaque jour, je me nourrissait de son sang. J’étais toujours angoissé à l’idée de le mordre et de me laisser emporter. Notamment aujourd’hui où j’en avais tout particulièrement envie. Depuis que ma nature avait changée, mon corps réclamait plus que de raison celui de mon compagnon. Évidemment, j’étais embarrassé car je ne voulais pas ressembler à… à un psychopathe ! Mais cela amusait toujours Killik qui ne se moqua jamais de mon désir de lui. Il n'y avait aucune raison pour que j’aie honte, mais je n'arrivais pas à me défaire de ce sentiment de gêne. Pourtant, quand son regard se posa sur moi, je n'hésitais pas un seul instant à m’avancer vers lui.

—N’aie pas peur, pas de moi.

Il avait déjà défait sa tunique sur le haut pour me présenter sa nuque où palpiter sa large veine. J’avalais ma salive pour me préparer à le mordre. Je me nourrissais de son sang pour vivre car c’était là, le seul moyen que j’avais pour résister à cette nature qui me dépassait. Killik caressa mon visage, m’offrit un doux regard et un baiser tendre sur les lèvres avant de passer une main derrière ma tête pour me rapprocher de son cou. Cet acte était encore plus fort qu'une étreinte. Je ne savais pas comment décrire ce que je ressentais à ce moment mais j’étais ivre de joie. Mes sentiments n’avaient jamais été aussi forts que maintenant. Et à présent, j’allais pouvoir vivre aux côtés de cet homme éternellement.

Alors quand mes canines percèrent sa peau et que son sang se diffusa en moi, je scellais notre amour pour l’éternité.

Ainsi, se referme notre récit sur notre histoire, mon amour. 

KAIRI, KILLIK (KAIRI Vol.3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant